À la tête de la liste transpartisane Aiò Sartinesi, Paul-Félix Benedetti s'est officiellement lancé dans la course des municipales à Sartène, ville de ses origines familiales, samedi dernier. Une bataille que le leader de Core in Fronte dit vouloir mener pour répondre à un appel autant intime que collectif, face à ce qu’il décrit comme un long déclassement de la commune. Alertant sur le déclin démographique de la commune, mais aussi sur le manque de projet structurant, et des services publics fragilisés, l’élu nationaliste plaide pour un sursaut fondé sur le rassemblement de toutes les forces vives de la ville, la justice sociale et la valorisation d’un patrimoine matériel et immatériel qu’il juge sous-exploité.
Pourquoi avoir choisi de vous engager cette fois-ci à Sartène, et pourquoi maintenant ?
Il y a parfois des rendez-vous qui ne sont pas convenus et qu'il faut satisfaire. C'est la conjonction d'un constat d'une ville en déclin, abandonnée, qui n'a pas su sur ces 30 dernières années profiter des disponibilités en termes de finances structurantes à disposition pour la Corse et pour les communes, d’une désertification accrue plus qu'ailleurs, d’une gestion quotidienne faite à la petite semaine, sans projet, alors que Sartène a des atouts indéniables. L'un des atouts, c'est son passé millénaire, une ville médiévale, historiquement considérée jusqu'à il y a peu comme la troisième ville de Corse, et en tout cas comme la plus corse des villes corses. Par attachement familial, par des sollicitations de partenaires, d'amis, j’ai été confronté à faire un choix. J'ai pris le temps, j'ai longuement réfléchi car cela demande un engagement, cela demande de rester au quotidien à Sartène et de consacrer une grosse partie de sa disponibilité pour ce projet collectif et commun de gérer une municipalité, d'essayer d'amorcer un redressement et des orientations politiques et sociales qui soient en faveur d'une répartition générale de la richesse disponible qui existe sur Sartène, au profit du plus grand nombre des habitants à l'année. Et d'avoir ce rééquilibrage déjà dans la région et ensuite un rayonnement régional tel que Sartène n’aurait jamais dû le quitter.
Quelles sont, selon vous, les urgences prioritaires pour la ville et ses habitants ?
Il y en aurait des dizaines. Mais la problématique aujourd'hui est dans la réalité économique de ce que pourra faire une nouvelle municipalité dans des dispositions financières qui sont amoindries. Actuellement, il y a un budget d'investissement qui, par la structure du fonctionnement naturel d'une commune moyenne, est mirobolant et qui mobilise quasiment la totalité des ressources. Donc peut-être y a-t-il des choix à faire sur ce qui est le plus important. Est-ce que c'est dans l’ornemental ? Est-ce que c'est dans le productif ? Est-ce que c'est dans le visuel, dans le bling bling ? Ou est-ce que c'est plus profondément d'enraciner un projet structurant avec un document d'urbanisme qui soit cohérent, respectueux de l'ensemble du territoire, de ses valeurs, de son histoire, qui mette à la portée des Sartenais la possibilité de se loger, de vivre dignement ? Tout ceci, bien entendu, en sachant que ça ne pourra se faire que s'il y a une compensation financière de la part des partenaires investisseurs. Cela sera peut-être un rapport de force avec les deux financeurs principaux que sont aujourd'hui l'État et la Collectivité de Corse. Mais en le faisant en transparence et en faisant valoir que Sartène n'a pas profité des mannes financières antérieures disponibles et que peut-être aujourd'hui elle a besoin d'un programme exceptionnel et spécifique pour essayer de se remettre au niveau de ce qui devrait être la strate d'équipement structurant cohérent pour une ville qui amorce le XXIe siècle avec sérénité. Aujourd’hui, nous avons toujours un pas dans le XXe siècle et il s'agit d'essayer de le gommer et d'avoir des positionnements qui ne soient pas des incantations, qui ne soient pas des fausses promesses et que tout cela soit enraciné à des valeurs et à des réalités.
Votre liste rassemble des hommes et des femmes d'horizons différents. Comment vous avez constitué votre équipe et comment fait-on cohabiter ces différences dans un projet collectif ?
Le début c'est d'abord de trouver la confiance réciproque. Quand on vient de logiques politiques qui ont été très souvent et dans un passé très contemporain antagonistes, il y a besoin d'avoir un travail sur soi-même pour essayer de constituer une équipe dynamique et que celle-ci soit à la hauteur des attentes de tous les Sartenais. L'équipe s'est constituée bien entendu autour de relationnels réciproques, autour d'une structuration politique cohérente et elle est allée chercher toutes les sensibilités vives de Sartène, quels que soient les clivages antérieurs et en cherchant uniquement le socle commun du mieux-vivre et du respect les uns des autres. Je crois que l'équipe principale que nous avons constituée est avant tout faite d'hommes et de femmes, certes d'horizons différents, mais qui ont tous des grandes compétences et qui par un travail collectif et une mise à disposition de leur savoir-faire respectif peuvent contribuer à œuvrer à un rétablissement assez rapide d'une structure communale vivante, dynamique et respectée et respectueuse des autres.
Votre liste s'intitule Aiò Sartinesi. Quelle philosophie guide votre démarche ?
Aiò Sartinesi voli dì « Aiò, svighjetivi ! », s’è vo ci seti, ci saremu.
Quelle place vous accordez à la question identitaire et culturelle dans la gestion quotidienne d'une commune comme Sartène ? Est-ce une priorité ?
C'est une des priorités parce que Sartène a surtout un patrimoine immatériel. Il y a cette conscience d'être une des dernières villes structurées typiquement corses qui n'a pas trop souffert des aléas de l'ultramondialisation. Il y a toujours un bourg médiéval qui est patrimonialement préservé des désagréments d'une anarchie de construction comme il peut y avoir dans d'autres endroits, même s’il est en très mauvais état. Il y a un patrimoine au niveau culturel et socio-éducatif, avec la présence de deux lycées sur la commune, ainsi que d’un centre culturel polyphonique. Tout ceci, il faut le mettre en synergie. Il faut aussi que Sartène mette en avant tous ses atouts. Avec 30 kilomètres de côtes et un des plus beaux territoires du monde on crie pourtant misère à Sartène. Cela veut dire qu'il faut trouver les voies et moyens de faire en sorte que plus qu'ailleurs, le soleil brille pour tout le monde à Sartène et que l'on ait cette force tranquille qui impose des règles, qui donne des fois des oui, qui parfois sait dire des vrais non et donne de la rigueur et de la cohérence à un projet d'équipe. Je pense que nous avons déjà trouvé un bon écho et que les choses s'annoncent au mieux.
Vous l'avez plus tôt, Sartène fait face à des enjeux de démographie et notamment d'activité économique. Quelles solutions concrète vous proposez pour enrayer ce déclin que dénoncent certains habitants ?
Je pense qu'on doit essayer de mettre en œuvre des projets d'habitat aidé avec des systèmes locatifs avec option d'achat, afin d'essayer de mettre le pied à l'étrier à tout un panel de jeunes couples qui voudraient s'installer mais qui ne peuvent pas parce qu'il n'y a pas d'une part le produit et d’autre part la surface d'épargne qui permette de maintenir en même temps un niveau de vie décent et un niveau de patrimonialisation permettant d'acheter son logement. Il faut aussi essayer de faire en sorte que tous les emplois disponibles sur Sartène soient mobilisés, entre autres les emplois publics. Nous avons déjà perdu la Trésorerie, la Poste est en train de disparaître, la sous-préfecture est en sursis, de nombreux postes structurants ont plus ou moins disparu et ne sont pas remplacés. Et à côté de cela, il n'y a pas l'émergence d'une initiative privée qui compenserait tout ceci. Donc il y a tout un équilibre à essayer de retrouver. Cela ne se fera pas un an, peut-être même pas en dix ans, mais il doit y avoir une amorce de redémarrage. Il faut qu’il y ait de la confiance, l'envie de rester, l'envie de trouver une ville attrayante, une ville dynamique, une ville qui respire et pas une ville qui est en lente agonie et qui est sous perfusion.
Si vous deviez résumer votre candidature en une promesse faite aux Sartenais, quelle serait-elle ?
La promesse de ne pas mentir, la promesse de ne faire que ce qu'on peut, la promesse de rester ce qu'on est entier et d'être à leur service et exclusivement à leur service.
Il y a parfois des rendez-vous qui ne sont pas convenus et qu'il faut satisfaire. C'est la conjonction d'un constat d'une ville en déclin, abandonnée, qui n'a pas su sur ces 30 dernières années profiter des disponibilités en termes de finances structurantes à disposition pour la Corse et pour les communes, d’une désertification accrue plus qu'ailleurs, d’une gestion quotidienne faite à la petite semaine, sans projet, alors que Sartène a des atouts indéniables. L'un des atouts, c'est son passé millénaire, une ville médiévale, historiquement considérée jusqu'à il y a peu comme la troisième ville de Corse, et en tout cas comme la plus corse des villes corses. Par attachement familial, par des sollicitations de partenaires, d'amis, j’ai été confronté à faire un choix. J'ai pris le temps, j'ai longuement réfléchi car cela demande un engagement, cela demande de rester au quotidien à Sartène et de consacrer une grosse partie de sa disponibilité pour ce projet collectif et commun de gérer une municipalité, d'essayer d'amorcer un redressement et des orientations politiques et sociales qui soient en faveur d'une répartition générale de la richesse disponible qui existe sur Sartène, au profit du plus grand nombre des habitants à l'année. Et d'avoir ce rééquilibrage déjà dans la région et ensuite un rayonnement régional tel que Sartène n’aurait jamais dû le quitter.
Quelles sont, selon vous, les urgences prioritaires pour la ville et ses habitants ?
Il y en aurait des dizaines. Mais la problématique aujourd'hui est dans la réalité économique de ce que pourra faire une nouvelle municipalité dans des dispositions financières qui sont amoindries. Actuellement, il y a un budget d'investissement qui, par la structure du fonctionnement naturel d'une commune moyenne, est mirobolant et qui mobilise quasiment la totalité des ressources. Donc peut-être y a-t-il des choix à faire sur ce qui est le plus important. Est-ce que c'est dans l’ornemental ? Est-ce que c'est dans le productif ? Est-ce que c'est dans le visuel, dans le bling bling ? Ou est-ce que c'est plus profondément d'enraciner un projet structurant avec un document d'urbanisme qui soit cohérent, respectueux de l'ensemble du territoire, de ses valeurs, de son histoire, qui mette à la portée des Sartenais la possibilité de se loger, de vivre dignement ? Tout ceci, bien entendu, en sachant que ça ne pourra se faire que s'il y a une compensation financière de la part des partenaires investisseurs. Cela sera peut-être un rapport de force avec les deux financeurs principaux que sont aujourd'hui l'État et la Collectivité de Corse. Mais en le faisant en transparence et en faisant valoir que Sartène n'a pas profité des mannes financières antérieures disponibles et que peut-être aujourd'hui elle a besoin d'un programme exceptionnel et spécifique pour essayer de se remettre au niveau de ce qui devrait être la strate d'équipement structurant cohérent pour une ville qui amorce le XXIe siècle avec sérénité. Aujourd’hui, nous avons toujours un pas dans le XXe siècle et il s'agit d'essayer de le gommer et d'avoir des positionnements qui ne soient pas des incantations, qui ne soient pas des fausses promesses et que tout cela soit enraciné à des valeurs et à des réalités.
Votre liste rassemble des hommes et des femmes d'horizons différents. Comment vous avez constitué votre équipe et comment fait-on cohabiter ces différences dans un projet collectif ?
Le début c'est d'abord de trouver la confiance réciproque. Quand on vient de logiques politiques qui ont été très souvent et dans un passé très contemporain antagonistes, il y a besoin d'avoir un travail sur soi-même pour essayer de constituer une équipe dynamique et que celle-ci soit à la hauteur des attentes de tous les Sartenais. L'équipe s'est constituée bien entendu autour de relationnels réciproques, autour d'une structuration politique cohérente et elle est allée chercher toutes les sensibilités vives de Sartène, quels que soient les clivages antérieurs et en cherchant uniquement le socle commun du mieux-vivre et du respect les uns des autres. Je crois que l'équipe principale que nous avons constituée est avant tout faite d'hommes et de femmes, certes d'horizons différents, mais qui ont tous des grandes compétences et qui par un travail collectif et une mise à disposition de leur savoir-faire respectif peuvent contribuer à œuvrer à un rétablissement assez rapide d'une structure communale vivante, dynamique et respectée et respectueuse des autres.
Votre liste s'intitule Aiò Sartinesi. Quelle philosophie guide votre démarche ?
Aiò Sartinesi voli dì « Aiò, svighjetivi ! », s’è vo ci seti, ci saremu.
Quelle place vous accordez à la question identitaire et culturelle dans la gestion quotidienne d'une commune comme Sartène ? Est-ce une priorité ?
C'est une des priorités parce que Sartène a surtout un patrimoine immatériel. Il y a cette conscience d'être une des dernières villes structurées typiquement corses qui n'a pas trop souffert des aléas de l'ultramondialisation. Il y a toujours un bourg médiéval qui est patrimonialement préservé des désagréments d'une anarchie de construction comme il peut y avoir dans d'autres endroits, même s’il est en très mauvais état. Il y a un patrimoine au niveau culturel et socio-éducatif, avec la présence de deux lycées sur la commune, ainsi que d’un centre culturel polyphonique. Tout ceci, il faut le mettre en synergie. Il faut aussi que Sartène mette en avant tous ses atouts. Avec 30 kilomètres de côtes et un des plus beaux territoires du monde on crie pourtant misère à Sartène. Cela veut dire qu'il faut trouver les voies et moyens de faire en sorte que plus qu'ailleurs, le soleil brille pour tout le monde à Sartène et que l'on ait cette force tranquille qui impose des règles, qui donne des fois des oui, qui parfois sait dire des vrais non et donne de la rigueur et de la cohérence à un projet d'équipe. Je pense que nous avons déjà trouvé un bon écho et que les choses s'annoncent au mieux.
Vous l'avez plus tôt, Sartène fait face à des enjeux de démographie et notamment d'activité économique. Quelles solutions concrète vous proposez pour enrayer ce déclin que dénoncent certains habitants ?
Je pense qu'on doit essayer de mettre en œuvre des projets d'habitat aidé avec des systèmes locatifs avec option d'achat, afin d'essayer de mettre le pied à l'étrier à tout un panel de jeunes couples qui voudraient s'installer mais qui ne peuvent pas parce qu'il n'y a pas d'une part le produit et d’autre part la surface d'épargne qui permette de maintenir en même temps un niveau de vie décent et un niveau de patrimonialisation permettant d'acheter son logement. Il faut aussi essayer de faire en sorte que tous les emplois disponibles sur Sartène soient mobilisés, entre autres les emplois publics. Nous avons déjà perdu la Trésorerie, la Poste est en train de disparaître, la sous-préfecture est en sursis, de nombreux postes structurants ont plus ou moins disparu et ne sont pas remplacés. Et à côté de cela, il n'y a pas l'émergence d'une initiative privée qui compenserait tout ceci. Donc il y a tout un équilibre à essayer de retrouver. Cela ne se fera pas un an, peut-être même pas en dix ans, mais il doit y avoir une amorce de redémarrage. Il faut qu’il y ait de la confiance, l'envie de rester, l'envie de trouver une ville attrayante, une ville dynamique, une ville qui respire et pas une ville qui est en lente agonie et qui est sous perfusion.
Si vous deviez résumer votre candidature en une promesse faite aux Sartenais, quelle serait-elle ?
La promesse de ne pas mentir, la promesse de ne faire que ce qu'on peut, la promesse de rester ce qu'on est entier et d'être à leur service et exclusivement à leur service.



