Ajaccio - Le témoignage de Félix Bonardi, l'un des deux Ajacciens qui s'est interposé pour stopper l'homme au couteau

Rédigé le 20/12/2025
Alba Marcelli

Ce samedi, à Ajaccio, un homme armé d'un couteau menaçant des passants et commerçants sur le cours Napoléon, a été abattu par la Police après que des Ajacciens se soient interposés. Félix Bonardi, est l'un de ceux-là. Il nous livre un récit glaçant et poignant.

Ajaccio - Le témoignage de Félix Bonardi, l'un des deux Ajacciens qui s'est interposé pour stopper l'homme au couteau

La chaise utilisée par Félix Bonardi.

Le bar le "Valinco", sur le Cours Napoléon, organisait ce midi une fête de Noël, avec près d'une centaine de personnes présentes, habitués, amis, "beaucoup d'anciens qui étaient placés où s'est déroulée la scène de Police", de jeunes enfants et des adolescents. "Nous débutions notre repas, nous avons entendu des bruits qui venaient du tabac et on a cru qu'il y avait une bagarre. Tout le monde s'est levé et nous avons entendu quelqu'un qui disait "cachez-vous, cachez-vous". 


C'est alors que Félix Bonardi comprend qu'il s'agit d'une scène de Police "avec un homme très grand, très costaud, qui avait l'air déterminé, très énervé, avec un couteau. La Police essaie de l'encadrer, tout le monde se lève, les gens crient, mettent les enfants dans le bar. L'homme est très énervé et très mobile." 

"J'ai compris que cet homme pouvait faire un massacre"

 "Un policier prend une chaise, se lance vers lui et le coince dans la grille de l'école Notre-Dame. Ce qui me fait dire qu'il faut que j'intervienne, c'est qu'il pousse le policier, costaud et grand. Il le pousse à 3/4 mètres et là, j'ai compris que cet homme pouvait faire un massacre. Je prends une chaise et je pars tout droit. C'est au moment où lui part pour rentrer sur la route que j'arrive en courant et à la jonction, je lui mets un coup de chaise sur la tête. Je crois que Krimau El Majouti (l'autre Ajaccien qui s'est interposé) le bloque avec le pied, mais ça, je ne le vois pas. Je continue à le frapper avec la chaise quand il est au sol. Les policiers arrivent, se mettent accroupis, je n'ai pas entendu de coup de feu parce que j'étais dans une sorte de transe. Quand je reviens, un policier me dit "on l'a tué". Le rideau tombe. J'ai les yeux qui s'ouvrent différemment. J'étais rentré dans une sorte de tunnel. J'ai tellement eu peur que des gens se fassent massacrer, des enfants, des anciens. Dans la tête, j'avais ces souvenirs du Bataclan où les parents témoignaient, je n'avais pas envie que des parents puissent vivre ça. (...) je ne suis pas juge de ce qui est arrivé plus tard, j'ai fait à l'instinct."