À seulement 16 ans, Tom Dussol, dont la famille est originaire de Bastia, s’apprête à débuter sa première saison en Formule 4. Une nouvelle étape dans le parcours express d’un passionné de course automobile, bien décidé à atteindre son objectif ultime : rejoindre un jour la grille de départ de la Formule 1.
« J’ai toujours voulu être pilote professionnel », lance Tom Dussol. À 16 ans, il s’apprête à disputer sa première saison en Formule 4, une catégorie des formules de compétition automobile. Un rêve pour l’adolescent, dont la famille est originaire de Bastia. « J'ai toujours aimé ça depuis que je suis tout petit mais mes parents ne voulaient pas que j'en fasse parce que ça coûte beaucoup d'argent », se souvient-il. Mais avant d’arriver en monoplace, il passe d’abord par le karting, qu’il découvre véritablement à l’âge de 11 ans, lors de son entrée au collège. « J’ai rencontré quelqu'un qui est devenu mon meilleur ami, et il faisait du karting. J'ai essayé une fois avec lui et je n'ai jamais lâché. J'ai supplié mes parents de m'acheter un kart et ils ont accepté. »
Pendant deux ans, il roule « une fois par mois, comme un hobby », principalement à cause de son kart, qu’il qualifie lui-même « d’épave ». C’est en classe de troisième qu’il débute officiellement les compétitions. « J’ai participé au championnat régional, j’ai gagné la manche au circuit Paul-Ricard qui m’a qualifié pour la Coupe de France et le championnat de France. À la Coupe de France, j’ai terminé cinquième, et j'ai été envoyé au championnat du monde à Bahreïn où j'étais troisième. Malheureusement, je me suis accroché en finale, et ça ne s’est pas très bien terminé. Mais la même année, j’ai remporté Le Mans ! »
Une ascension rapide
En 2024, il passe « à la vitesse supérieure » en rejoignant une écurie italienne. « J’ai été envoyé en Italie par Jérémy Iglesias (pilote de karting français et champion du monde en catégorie à boîte de vitesses KZ, ndlr), pour des courses du championnat d'Europe et du championnat du monde. Il m’a dit que j’allais prendre une raclée et ça n’a pas loupé, mais j’ai quand même réussi à décrocher un top 10 au championnat d'Europe en senior en étant l'un des plus jeunes de la catégorie », détaille-t-il. Cette année, il décide de « faire du karting à vitesse », et rejoint l’écurie française Sodikart. « Malheureusement, ça s’est encore mal passé au championnat du monde. »
Pour autant, il est rapidement détecté par la Fédération internationale de l’automobile pour participer, dès le mois d’avril prochain, à la prochaine saison du championnat de France de Formule 4, organisé par la Fédération française du sport automobile. « Finalement, j’ai eu une carrière en kart très courte, très intense, et j'ai dû rattraper mon retard. Je roulais avec des mecs qui courentdepuis qu'ils ont trois ans, des fils de pilotes de Formule 1 qui ont toujours été dans un kart et qui ont dix saisons de karting derrière eux. C’était évident que si je faisais ce sport, j’allais le faire à fond, du coup j'ai choisi la difficulté. Mais grâce à ça, je suis convaincu que je vais réussir à performer en F4, parce que j'ai choisi la difficulté. »
L’objectif : accéder à la Formule 1
Si la saison de Formule 4 ne démarre qu’en avril, la course, elle, a déjà commencé depuis longtemps pour Tom Dussol. Chaque jour est rythmé par un enchaînement d’entraînements physiques, de travail scolaire, de recherche de sponsors et de préparation technique.
« Sur une journée type, je me réveille à 6h30 et je pars m’entraîner avec mon préparateur physique, j’ai des séances dix fois par semaine. Ensuite, je travaille mes cours avec le CNED, et l’après-midi, je fais de la recherche de sponsors. Dès que je ne suis pas derrière un volant ou dans une salle de sport, je suis en train d'appeler des gens pour trouver des partenaires parce que la saison coûte 450 000 euros et il y a une belle marge qu'on est obligé de prendre en compte parce que si quelqu'un me rentre dedans demain, je casse la voiture, c'est tout de suite 10 000 euros à sortir. »
Le reste de sa journée est dédié à s’entraîner sur un simulateur, « pour commencer à repérer les circuits » mythiques tels que Spa-Francorchamps, Paul-Ricard ou Le Mans. « Il y a aussi le côté communication. J'essaie de développer ma communauté sur les réseaux sociaux, j'ai pris un vidéaste avec lequel je vais partager toute ma préparation hivernale, il est avec moi partout », souligne Tom Dussol. Une rigueur qui a déjà porté ses fruits. « J’ai fait deux jours en F4 avec Winfield, c'est là d'où vient Isack Hadjar (actuel pilote de Formule 1, ndlr) par exemple, et ça s'est super bien passé, c'est pour ça que mes parents m'ont donné le feu vert pour commencer là-dedans. »
Sur la grille de départ de la F4 française, ils seront 30, tous avec la même voiture, dans la même écurie. Un championnat où seuls les meilleurs sortiront du lot. « Mon but, c’est d’arriver en Formule 1. Le chemin est assez clair, il faut que je performe cette année pour pouvoir passer en Formule 3 et après à la Formule 2 et la Formule 1, ça c'est l'idéal. Après, je sais que je vais peut-être devoir faire deux ans de F4, deux ans de F3… C'est le vrai parcours du combattant parce qu'il n'y a que 20 places dans le monde en F1, mais ce n'est pas tous les ans qu'il y a 20 places disponibles. Mais je pense que si tu es un bon pilote et que tu sais vraiment ce que tu veux et que tu te donnes les moyens d'y arriver, tu peux réussir. En tout cas, je n'en démords pas, c'est vraiment une obsession pour moi. »