Création d'un Etat de Nouvelle-Calédonie : Femu a Corsica salue « une avancée historique » et y voit un signal pour la Corse

Rédigé le 12/07/2025
VL

Le mouvement autonomiste a réagi, ce samedi, à la signature d’un accord entre l’État français et les forces politiques calédoniennes. La création d’un État de Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution est, selon Femu a Corsica, un signal politique fort à l’approche de l’examen du futur statut de la Corse.

Réunis depuis une dizaine de jours à Bougival (Yvelines), les représentants de l’État, des forces indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont trouvé un accord politique présenté comme « historique » par ses signataires. Le texte, qui doit encore être validé localement par les différentes délégations, ouvre la voie à la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, avec une autonomie élargie et des compétences renforcées.

Le préambule du document, long d’une dizaine de pages, pose les bases d’une nouvelle étape vers la décolonisation et l’émancipation, dans le respect de l’État de droit. Il prévoit notamment la possibilité de transférer des compétences régaliennes – telles que la défense, la justice ou la sécurité – à la Nouvelle-Calédonie, après consultation de sa population.

Une nationalité calédonienne sera par ailleurs créée, sans possibilité de la dissocier de la nationalité française. Cette double appartenance, à la France et à la Nouvelle-Calédonie, constitue une des nouveautés majeures du dispositif institutionnel envisagé.

"Deux statuts différents, mais une même aspiration"
Dans un communiqué diffusé ce samedi soir, Femu a Corsica a salué cette avancée, en insistant sur la portée politique et constitutionnelle de l’accord : « Femu a Corsica salue cette avancée et forme le vœu qu'elle engage irréversiblement la Kanaky (Nouvelle-Calédonie) sur le chemin de la paix et de l’émancipation, dans le respect des droits du peuple Kanak. » Mais au-delà du cas calédonien, le mouvement autonomiste souligne ce qu’il considère comme un changement de paradigme dans le rapport entre l’État et les territoires à forte identité propre. « La structure de l'accord politique proposé redéfinit des principes constitutionnels longtemps présentés comme intangibles et indépassables », peut-on lire.

Pour Femu, cet accord prouve que des évolutions institutionnelles profondes sont juridiquement possibles dans le cadre de la République, dès lors qu’une volonté politique existe. « La solution proposée ce jour pour la Kanaky démontre que lorsqu'il existe une volonté politique de trouver et mettre en œuvre une solution politique, il devient possible de trouver un chemin juridique et constitutionnel. » 

Le mouvement fait également le lien avec le processus corse en cours. La révision constitutionnelle permettant de créer un statut d’autonomie pour la Corse pourrait être soumise, elle aussi, au vote du Parlement réuni en Congrès à Versailles, à l’automne 2025 – soit au même moment que celle concernant la Nouvelle-Calédonie. « Deux situations distinctes, deux statuts différents, mais une même aspiration à voir nos peuples reconnus et à construire, dans le respect de toutes les parties, un avenir de paix et d’émancipation », note Femu a Corsica. Et de conclure : « Femu a Corsica œuvrera de toutes ses forces, aux côtés de l’ensemble des forces de progrès, pour que ce rendez-vous avec l’Histoire soit réussi. »