Pari réussi pour Jean-Baptiste Cantini qui a été élu président de la Mutualité sociale agricole (MSA) de la Corse, vendredi à Corti, par 16 voix sur 29, six blancs et sept absents. Et une double première avec l’élection d’un salarié, en sortie d’urne, à la tête d’une caisse locale et un taux de participation record. Sa liste d’ouverture, composée notamment d’une coalition des syndicats A Mossa Paisana, la Coordination rurale et Via Campagnola, était soutenue par le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Baptiste Arena. L’équipe adverse n’a pas présenté de candidat.
C’est le grand chelem ! Après la chambre régionale d’agriculture avec l’élection de Jean-Baptiste Arena en janvier dernier, la SAFER avec l’élection de Jacques Filippi le 16 juin, c’est un nouveau bastion qui tombe, emporté par la même vague. Vendredi à Corti, Jean-Baptiste Cantini, Directeur du pôle identification à la Chambre d’agriculture, a été élu président de la MSA par 16 voix sur 29, six blancs et sept absents. C’est également une première ! C’est la première fois qu’un salarié est élu au scrutin direct à la tête d’une caisse locale, que ce soit en Corse ou sur le continent. « Cela ne s’est jamais passé dans l’histoire de la MSA ! D’habitude, c’est, soit un exploitant agricole, soit un employeur de main-d’œuvre, qui prend la présidence. Les rares fois où des salariés ont été élus à la tête de la MSA, c’était suite à un décès prématuré ou à un désaccord politique en pleine mandature, cela ne s’est jamais fait à une sortie d’urne », explique Jean-Baptiste Cantini. Sa candidature inédite, audacieuse, qui a même suscité un certain dénigrement, mais aussi beaucoup d’espoir, s’est avérée, au final, un pari gagnant : « L’idée était de donner un coup de pied dans la fourmilière. Les caisses MSA dysfonctionnent partout, en Corse comme ailleurs. On a essayé un président du premier collège, ça n’a pas fonctionné. On a essayé le second collège, ça n’a pas fonctionné. On a essayé le troisième collège, ça n’a pas fonctionné. Il y a un ras-le-bol. On s'est dit pourquoi ne pas tenter l’impossible et présenter un salarié porté par les agriculteurs et les employeurs de main-d’œuvre », ajoute-t-il. L’élection s’est déroulée en trois temps : du 5 au 16 mai, les adhérents de la MSA ont élu leurs nouveaux délégués pour un mandat de cinq ans. Le dépouillement, le 22 mai, donnait déjà une courte avance à la liste Cantini. Vendredi matin, les délégués, issus des trois collèges représentant les trois grandes populations d’assurés du régime agricole – exploitants ou chefs d’entreprise agricole, salariés agricoles et employeurs de main-d’œuvre – ont désigné les 29 membres du Conseil d’administration, avant d’élire, au troisième tour, le président et son bureau.
Une victoire collective
Une première et un pari gagné aussi au niveau du taux de participation qui atteint 31 % contre 11 % en moyenne nationale. « Ça fait longtemps qu’au niveau de la MSA, il n’y a pas eu une participation aussi élevée. Dans une région française où il y a eu un gros combat entre la Coordination rurale et la confédération paysanne, le taux de participation était de 18 %, c’est le deuxième taux de participation le plus élevé en France », précise le nouveau président. Si l’élection a été très disputée en Corse du Sud, la liste de Jean-Baptiste Cantini a largement gagné en Haute Corse. Composée d’une coalition de syndicats agricoles - A Mossa Paisana, la Coordination rurale et Via Campagnola -, elle a remporté également le second tour. Les jeux étant faits, l’opposition, dont une partie s’est éclipsée avant le vote final, a déclaré forfait et n’a pas présenté de candidats à la présidence. Seuls 22 élus sur 29 ont voté, Jean-Baptiste Cantini a recueilli 16 voix contre six blancs. « C’est une coalition qui va au-delà des syndicats et qui comporte aussi un certain nombre de gens qui ne sont pas appariés. C’est vrai que les syndicats ont été partie prenante dans cette campagne, qu’ils ont apporté une grosse dynamique. Heureusement qu’A Via Campagnola, A Mossa Paesana et la Coordination rurale se sont battues dans cette élection ! C’est vrai qu’un des vice-présidents du bureau est président de la Coordination rurale. Mais, il y a eu des gens de la FDSEA ou du CDJA qui ont fait le choix de faire un pas de côté. Résumer notre victoire à un prisme syndical ou politique, c’est faire abstraction de tous les jeunes et de tous ceux qui nous ont soutenus et qui sont hors structure. Ce n’est pas une victoire des syndicats, c’est une victoire collective », affirme Jean-Baptiste Cantini, qui est, pour sa part, en tant que salarié, syndiqué CFE-CGC. Avant d’ajouter : « C’est une démarche d’ouverture, à la fois syndicale et politique, avec des structures qui n’ont jamais pris autant d’importance, mais aussi avec des gens très à droite ou très à gauche dans les partis traditionnels, des indépendantistes, des autonomistes, y compris dans le bureau. Nous avons fait le choix d’abandonner les étiquettes politiques et de préférer des étiquettes projets ».
Un chantier énorme
Des projets et surtout un énorme défi que ce proche de Jean Baptiste Arena entend relever avec détermination : « Je sais que le chantier est énorme. Pour moi, je n’ai pas gagné aujourd’hui, je ne gagnerai qu’en fin de mandature, si on réussit à faire avancer les choses, à mettre un peu de circulation au sein de la MSA ». Il rappelle les deux piliers qui constitueront le socle de sa mandature. « Le premier, c’est de lutter contre l’isolement social, c’est-à-dire aller vers les gens qui sont dans les villages, qui se sentent abandonnés, des gens en activité ou à la retraite, ou même des jeunes dans le rural où souvent Internet marche mal, où parfois le réseau téléphonique ne passe pas et où il est difficile de joindre quelqu’un à la Caisse. Cette lutte contre l’isolement rural et social, qui a fait des citoyens de seconde zone, a été le cœur de ma campagne électorale. Le deuxième pilier est le décloisonnement, c’est-à-dire décloisonner la structure, d’abord en interne pour avoir de la fluidité et faciliter les échanges entre les personnels qui sont souvent laborieux, mais aussi en externe. On a la chance que la MSA soit une Caisse particulière, qu’on ne soit pas affilié au régime général. Ce particularisme, il faut le sauver. Il ne faut pas devenir une caisse lambda de régime général. La MSA est une Caisse qui peut venir en aide aux agriculteurs. Il doit y avoir de l’écoute vis-à-vis des situations. L’agriculteur doit se sentir chez lui, il a le droit de dire qu’il n’est pas content. C’est une de mes priorités aujourd’hui ». Jean-Baptiste Cantini a l’intention de se mettre au travail sans tarder. « Dès ce samedi matin, à 9h30, je serai au domaine Orsini où 7 hectares de vignes ont brûlé. Ils n’auront plus de blanc pour l’année prochaine. Pour moi, c’est une problématique sociale, et nous serons là pour les aider ».
N.M.
Une victoire collective
Une première et un pari gagné aussi au niveau du taux de participation qui atteint 31 % contre 11 % en moyenne nationale. « Ça fait longtemps qu’au niveau de la MSA, il n’y a pas eu une participation aussi élevée. Dans une région française où il y a eu un gros combat entre la Coordination rurale et la confédération paysanne, le taux de participation était de 18 %, c’est le deuxième taux de participation le plus élevé en France », précise le nouveau président. Si l’élection a été très disputée en Corse du Sud, la liste de Jean-Baptiste Cantini a largement gagné en Haute Corse. Composée d’une coalition de syndicats agricoles - A Mossa Paisana, la Coordination rurale et Via Campagnola -, elle a remporté également le second tour. Les jeux étant faits, l’opposition, dont une partie s’est éclipsée avant le vote final, a déclaré forfait et n’a pas présenté de candidats à la présidence. Seuls 22 élus sur 29 ont voté, Jean-Baptiste Cantini a recueilli 16 voix contre six blancs. « C’est une coalition qui va au-delà des syndicats et qui comporte aussi un certain nombre de gens qui ne sont pas appariés. C’est vrai que les syndicats ont été partie prenante dans cette campagne, qu’ils ont apporté une grosse dynamique. Heureusement qu’A Via Campagnola, A Mossa Paesana et la Coordination rurale se sont battues dans cette élection ! C’est vrai qu’un des vice-présidents du bureau est président de la Coordination rurale. Mais, il y a eu des gens de la FDSEA ou du CDJA qui ont fait le choix de faire un pas de côté. Résumer notre victoire à un prisme syndical ou politique, c’est faire abstraction de tous les jeunes et de tous ceux qui nous ont soutenus et qui sont hors structure. Ce n’est pas une victoire des syndicats, c’est une victoire collective », affirme Jean-Baptiste Cantini, qui est, pour sa part, en tant que salarié, syndiqué CFE-CGC. Avant d’ajouter : « C’est une démarche d’ouverture, à la fois syndicale et politique, avec des structures qui n’ont jamais pris autant d’importance, mais aussi avec des gens très à droite ou très à gauche dans les partis traditionnels, des indépendantistes, des autonomistes, y compris dans le bureau. Nous avons fait le choix d’abandonner les étiquettes politiques et de préférer des étiquettes projets ».
Un chantier énorme
Des projets et surtout un énorme défi que ce proche de Jean Baptiste Arena entend relever avec détermination : « Je sais que le chantier est énorme. Pour moi, je n’ai pas gagné aujourd’hui, je ne gagnerai qu’en fin de mandature, si on réussit à faire avancer les choses, à mettre un peu de circulation au sein de la MSA ». Il rappelle les deux piliers qui constitueront le socle de sa mandature. « Le premier, c’est de lutter contre l’isolement social, c’est-à-dire aller vers les gens qui sont dans les villages, qui se sentent abandonnés, des gens en activité ou à la retraite, ou même des jeunes dans le rural où souvent Internet marche mal, où parfois le réseau téléphonique ne passe pas et où il est difficile de joindre quelqu’un à la Caisse. Cette lutte contre l’isolement rural et social, qui a fait des citoyens de seconde zone, a été le cœur de ma campagne électorale. Le deuxième pilier est le décloisonnement, c’est-à-dire décloisonner la structure, d’abord en interne pour avoir de la fluidité et faciliter les échanges entre les personnels qui sont souvent laborieux, mais aussi en externe. On a la chance que la MSA soit une Caisse particulière, qu’on ne soit pas affilié au régime général. Ce particularisme, il faut le sauver. Il ne faut pas devenir une caisse lambda de régime général. La MSA est une Caisse qui peut venir en aide aux agriculteurs. Il doit y avoir de l’écoute vis-à-vis des situations. L’agriculteur doit se sentir chez lui, il a le droit de dire qu’il n’est pas content. C’est une de mes priorités aujourd’hui ». Jean-Baptiste Cantini a l’intention de se mettre au travail sans tarder. « Dès ce samedi matin, à 9h30, je serai au domaine Orsini où 7 hectares de vignes ont brûlé. Ils n’auront plus de blanc pour l’année prochaine. Pour moi, c’est une problématique sociale, et nous serons là pour les aider ».
N.M.
La réaction de Via Campagnola : « Le chemin sera long et difficile pour que s'améliore une situation globale fortement dégradée »
Le syndicat Via Campagnola félicite « chaleureusement » Jean-Baptiste Cantini pour son élection à la tête de la MSA de Corse. « Nous le remercions d'avoir, lors de son discours de remerciements, dédié ses premiers mots à notre regretté secrétaire régional, Pierre Alessandri, lâchement assassiné il y a 3 mois. Nous le remercions pour son humanité, sa gentillesse naturelle et pour ce qu'il porte : la volonté de bien faire. La MSA de Corse est dans un état de dysfonctionnement jamais égalé. Cet outil, géré par la FDSEA depuis son origine mérite mieux, les salariés de la MSA méritent mieux, les retraités et les actifs agricoles méritent mieux, nos malades méritent mieux. Nous méritons TOUS mieux que ce que nous subissons actuellement : absence de réponse, de rendez-vous, réponses confuses (lorsqu'il y en a), refus de prise en charge, incohérences, etc....Fort de ce constat Via Campagnola a soutenu avec force les candidatures présentées par Jean-Baptiste Cantini, mais sait combien le chemin sera long et difficile pour que s'améliore une situation globale fortement dégradée. Via Campagnola se tiendra aux côtés de JB Cantini afin qu'il soit soutenu dans cette laborieuse entreprise. Nous remercions l'ensemble de nos candidats, toutes sensibilités confondues et l'ensemble des électeurs de nos listes ».