Le projet Salmu, un court-métrage de western intégralement en langue corse, a remporté le prix Lingua Materna décerné par le Centre Culturel Universitaire de Corte. Imaginé par l’étudiant Sébastien Brighi, le film sera tourné cet été en Centre Corse.
Un western tourné en montagne corse, en langue corse, avec des figures locales du théâtre et de la musique : c’est le projet de Sébastien Brighi, récompensé par le prix Lingua Materna décerné par le Centre Culturel Universitaire (CCU) de Corte. Étudiant en Master 1 Orchestra, spécialisé en médiation culturelle, il remporte la cinquième édition de ce concours universitaire, qui valorise les initiatives étudiantes en faveur de la langue corse.
Le film, qui sera tourné l’été prochain en Centre Corse, mettra en scène Francesca Cananzi et Denis Grimaldi dans un western « à l’usu corsu ». Il s’agit, selon son auteur, d’« une réflexion cinématographique sur des thématiques profondes de notre terre comme l’hérédité, la souffrance, l’amitié ou encore la rédemption ». Le film s’inspire des westerns italiens de Sergio Leone et d’Ennio Morricone, avec pour décor les paysages de montagne. Trois personnages — Ninu, Ceccè et Laura — y évoluent dans un monde sans pitié, où s’entrecroisent vindetta, avarice, mais aussi une possible réconciliation.
Pour participer au concours Lingua Materna, les étudiants doivent respecter plusieurs critères, à commencer par la faisabilité du projet dans les délais impartis. « Même s’il n’est pas encore abouti, l’essentiel est que l’ébauche soit terminée, qu’elle puisse être réalisable, et que le projet se distingue par sa créativité », précise Davia Benedetti, directrice du CCU.
Le concours récompense chaque année des projets très variés : bande dessinée, jeu de société, traduction de la Constitution de Pascal Paoli, signalétique en langue corse sur les campus universitaires… Cette année, Salmu a été choisi parmi une dizaine de propositions.
Sébastien Brighi a également suivi une formation en arts du spectacle et en audiovisuel. Aujourd’hui en alternance, il estime son budget de réalisation à moins de 30 000 euros. Le prix Lingua Materna, doté de 200 euros, vient compléter cette reconnaissance. « Tous les ans, nous aidons le projet à se poursuivre et à se réaliser, ajoute Davia Benedetti. Et le fait qu’il soit mis en lumière par les médias constitue une véritable carte de visite pour les étudiants, y compris dans le monde professionnel. »