Commémorations du 8 Mai : Emmanuel Macron invite 8 élèves bastiais à Paris pour les 80 ans de la Victoire

Rédigé le 10/05/2025
MV

Invités par le président de la République, huit élèves du lycée Giocante de Casabianca ont participé à la cérémonie du 8 mai à Paris, marquant le 80e anniversaire de la Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Une reconnaissance rare, fruit d’un travail de mémoire engagé autour de la Seconde Guerre mondiale.

Commémorations du 8 Mai : Emmanuel Macron invite 8 élèves bastiais à Paris pour les 80 ans de la Victoire

Peu avant la cérémonie. Document CNI.

C’est un moment qu’ils n’avaient pas anticipé. Huit élèves du lycée Giocante de Casabianca et leurs esbignants ont été reçus ce 8 mai à Paris, pour assister aux commémorations du 80e anniversaire de la Victoire de 1945, aux côtés du président de la République. Un honneur rare, né d’un travail engagé, rigoureux, et d’une lettre inattendue du chef de l’État.

Quelques semaines plus tôt, Emmanuel Macron découvrait dans Corse Net Infos  un article consacré aux projets menés par les élèves bastiais, lauréats du Concours National de la Résistance et de la Déportation et du concours Bulles de Mémoire. Il y lit le récit de leur voyage en Pologne, leur passage par Auschwitz, et les productions plastiques qu’ils en ont tirées. Touché par leur engagement, le Président  de la République leur adresse une lettre : « J’ai pris connaissance, avec le plus grand intérêt, de l’article que vous a consacré Corse Net Infos, dans le cadre du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau. (...) Vous avez tenu, en vous appropriant cet héritage douloureux, à le transmettre à vos camarades afin d’en perpétuer la mémoire. »  Il conclut en les conviant officiellement à la cérémonie du 8 mai à Paris.

L’annonce présidentielle, d’abord accueillie avec surprise, laisse vite place à un sentiment de responsabilité et de fierté. Le 8 mai, au matin, les huit élèves — Raphaël, Fatine, Lena, Laura, Inès, Azilys, Jodi et Camille — prennent place dans les tribunes officielles de la place de l’Étoile, aux côtés de leurs accompagnatrices : Anne Malka, proviseure du lycée Giocante, Lesia Rogliano, professeure d’histoire-géographie, Béatrice Tozzi, professeure d’arts plastiques, et Léa Grazi, cadre de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONaCVG).

Une cérémonie réinventée, une position inattendue
À leur arrivée, ils pensent se fondre dans une large délégation de jeunes lauréats. Mais très vite, ils comprennent qu’il en est autrement. Le groupe bastiais figure parmi les rares élèves invités, installés dans les tribunes centrales, au plus près du président de la République, entourés de mécènes, d’autorités civiles et d’anciens combattants.

Pour cette édition particulière, l’Élysée a choisi de rompre avec le protocole habituel. La cérémonie, organisée en fin d’après-midi à la demande de France Télévisions, marque les 80 ans de la Victoire.
Les élèves assistent à toutes les étapes : arrivée du président, dépôt de gerbes, ravivage de la flamme, Marseillaise, Chant des partisans, défilé des reconstitueurs, survol de la Patrouille de France. À la fin de la cérémonie, ils remettent au président un exemplaire de l’ouvrage retraçant leur travail.

Dessiner ce qu’on ne peut dire
Derrière cette reconnaissance, il y a une année de travail menée avec Lesia Rogliano, professeure d’histoire-géographie. Les élèves ont étudié la Seconde Guerre mondiale à travers la figure de Noëlle Vincensini, résistante corse torturée par la Gestapo à Montpellier, puis déportée à Ravensbrück. Ils ont lu, regardé, échangé. Le rire du bourreau d’Elsa Chabrol a servi de point de départ. Puis un voyage s’est organisé en octobre : Cracovie, la colline du Wawel, la synagogue Remuh, l’usine Schindler, et les camps d’Auschwitz-Birkenau. Le choc est profond. Les témoignages concordent : les objets, les silences, les visages d’enfants hantent encore.

De retour à Bastia, le groupe poursuit son travail sous l’impulsion de Béatrice Tozzi, professeure d’arts plastiques. Dessins, calques, textes : les élèves choisissent la sobriété. Leurs œuvres, inspirées de Charlotte Salomon, jeune artiste allemande morte à Auschwitz, s’emparent de l’absence avec pudeur.Ce projet déborde le cadre des concours. Certains élèves de terminale ont choisi de poursuivre cette recherche dans le cadre de leur spécialité artistique.

Une journée gravée
Le 8 mai, place de l’Étoile, les élèves ont offert au président le livre de leur parcours. Un geste simple, comme leur démarche. Dans son discours, Emmanuel Macron a brièvement évoqué la Corse. « Un détail, mais qui nous a touchés », glisse une des enseignantes.

Raphaël, Fatine, Lena, Laura, Inès, Azilys, Jodi et Camille ont vécu une journée qu’ils n’oublieront pas. Ni eux, ni leurs enseignantes qui les ont accompagnés dans ce projet, devenu expérience collective.
 


Commémorations du 8 Mai : Emmanuel Macron invite 8 élèves bastiais à Paris pour les 80 ans de la Victoire

Emmanuel et Brigitte Macron feuilletant le livre offert par les élèves bastiais