Réunis à Lama ce mercredi 23 juillet, les représentants des Associations Foncières Pastorales (AFP) de Corse ont dressé un bilan encourageant de l’année écoulée et réaffirmé leur volonté de renforcer l’action foncière en zone rurale.
La salle communale de Lama a accueilli l’assemblée générale annuelle de la Fédération des Associations Foncières Pastorales de Corse. Une quarantaine de participants – représentants d’AFP, élus locaux, institutions et partenaires techniques – ont répondu à l’invitation du président de la fédération, Pierre-François Bellini, également maire de Carbuccia.
Au programme : bilan des actions menées, perspectives pour la mandature 2026-2032 et réaffirmation du rôle clé des AFP dans la gestion du foncier rural. « Le bilan est positif, avec de nombreux travaux engagés sur le terrain, notamment en matière de rénovation de châtaigneraies, d’ouverture de pistes, de clôtures ou encore d’aménagements pastoraux », a souligné Pierre-François Bellini. « Toutes ces actions sont menées au bénéfice des agriculteurs, des forestiers et, plus largement, des territoires. »
Dans une ambiance studieuse, les échanges ont permis de rappeler les enjeux d’un dispositif encore trop souvent mal compris. Tony Ceccaldi, maire de Lama, a d’emblée planté le décor : « C’est un outil difficile à mettre en place, qui bouscule les habitudes. Quand on introduit des règles, c’est toujours compliqué de les faire accepter. Mais avec le temps, on voit que l’on peut changer la donne. » Les interventions ont convergé sur l’utilité concrète des AFP : revaloriser des terrains abandonnés, prévenir les incendies, faciliter l’installation agricole, maintenir une activité économique et sociale en milieu rural.
Soutiens publics et privés
La Fédération a aussi salué l’appui déterminant de ses partenaires, à commencer par l’ODARC, dont le soutien financier pluriannuel a été jugé « structurant ». De nouveaux partenariats privés se dessinent également, à l’image de la société VITOCorse, représentée à Lama par Vincent Perfettini, qui a confirmé une contribution à hauteur de 10 000 € dans le cadre d’une convention.
Autre partenaire clé, le GIRTEC, dont la représentante Claire Chavignier a rappelé le rôle stratégique : « Un tiers du foncier corse n’est pas titré. Il faut anticiper pour ne pas bloquer les projets. » Elle a évoqué les procédures sur les biens vacants et sans maître, appelant à une mobilisation collective : « Le GIRTEC accompagne les notaires, mais aussi les collectivités dans la reconstitution des titres de propriété. »
Avec 18 AFP aujourd’hui actives en Corse, et de nouveaux projets en cours, la dynamique est enclenchée. La fédération, qui mutualise les moyens techniques et juridiques, centralise aussi l’animation et le conseil auprès des collectivités. « Le développement de nouvelles AFP, l’amélioration de la gouvernance foncière, la programmation d’aménagements collectifs et le renforcement des coopérations avec les services de l’État et de la Collectivité font partie des priorités », a détaillé Pierre-François Bellini.
Un cadre juridique précis
Les AFP sont des associations syndicales de propriétaires créées après enquête publique, chargées de valoriser des terrains souvent morcelés ou en indivision. Elles peuvent louer, aménager ou entretenir des fonciers, sans priver les ayants droit de leur propriété. « L’AFP ne dépossède pas, ne procède à aucune expropriation, mais agit dans l’intérêt collectif », a rappelé un représentant de la fédération. « Elle facilite la concertation entre familles et agit comme un médiateur neutre pour résoudre les blocages fonciers. » La création d’une AFP prend en moyenne deux ans. Une fois l’enquête publique favorable – avec au moins 50 % de propriétaires favorables – un conseil syndical prend le relais pour gérer les travaux.