Ajaccio : une enquête ouverte après l’action de Core in Fronte contre des cadres de Vatel Capital

Rédigé le 02/07/2025
VL

Une enquête pour "violence aggravée" a été ouverte par le parquet d’Ajaccio après l’intervention de militants de Core in Fronte visant deux dirigeants du fonds d’investissement Vatel Capital, le 25 juin dernier à l’aéroport Napoléon-Bonaparte.

Les faits remontent au mercredi 25 juin en milieu d’après-midi. Marc Meneau, président de Vatel Capital, et Jean-Michel Ycre, directeur général du groupe, venaient d’atterrir à Ajaccio pour des rendez-vous d’affaires. À leur arrivée, ils ont été pris à partie par plusieurs militants de  Core in Fronte , présents dans l’enceinte aéroportuaire. L’action a contraint les deux hommes à rebrousser chemin et à reprendre un vol vers Paris, sans quitter l’aéroport.

Le mouvement indépendantiste a revendiqué cette action dans un communiqué publié peu après, dénonçant ce qu’il considère comme une "prise de contrôle du foncier et des biens immobiliers corses" par Vatel Capital. Selon Core in Fronte, le fonds d’investissement parisien recourt à des mécanismes fiscaux comme les Fonds d’investissement de proximité (FIP) pour "déguiser" des opérations d’achat sous des labels d’"investissements verts" ou "durables". 
Le parti évoquait notamment la prise de participation de Vatel dans une vingtaine d’établissements en Corse, incluant des hôtels de standing, des résidences touristiques, des EHPAD, mais aussi des exploitations agricoles.
Pour Core in Fronte, ces acquisitions constituent une menace directe sur la souveraineté économique et foncière de l’île. "Vatel Capital détourne l’esprit des dispositifs fiscaux censés soutenir l’économie insulaire", indiquait le mouvement, qui pointe aussi des "montages financiers opaques" et l’utilisation de "prête-noms corses" pour faciliter les opérations. 

Une semaine après, le parquet a ouvert une enquête pour violence aggravée. Contacté, le procureur de la république d'Ajaccio, Nicolas Septe, précise qu’à ce jour, "aucune plainte n’a été déposée". L’enquête a été confiée à la Direction interdépartementale de la police nationale de Corse-du-Sud (DIPN).