Relégué en National 1 après confirmation de la sanction par la commission d’appel de la DNCG, l’AC Ajaccio traverse une période critique. Ce matin, les supporters interrogés se disaient très inquiets pour l’avenir du club, qui pourrait être contraint de repartir à un niveau encore inférieur. De leur côté, les dirigeants acéistes annoncent vouloir utiliser tous les recours possibles, estimant avoir été injustement sanctionnés.
Le sujet était sur toutes les tables des cafés du centre-ville de la cité impériale ce mercredi matin. La rétrogradation de l’AC Ajaccio en National 1 par le gendarme financier fait beaucoup parler… et jaser. Rétrogradé une première fois en décembre 2024, puis à nouveau en première instance, la DNCG a confirmé sa décision ce mardi en fin d’après-midi, provoquant le courroux d’Alain Orsoni : « Cette commission a décidé de nous rétrograder sous des prétextes fallacieux ! » s’est insurgé le président de la holding sur les réseaux sociaux, avant de s’emporter contre plusieurs posts vindicatifs qui ne cessent de fleurir sur le web.
Le club va saisir le CNOSF
Une décision qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre, d’autant que la délégation ajaccienne semblait plutôt sereine à la sortie de la réunion dans les bureaux parisiens : « Je ne vois pas comment on pourrait nous refuser de poursuivre l'aventure avec les garanties qu'on a apportées », expliquait quelques heures plus tôt le patron du club, Alain Orsoni. Le président de la holding propriétaire de l'ACA détaillait alors le montage financier présenté à la Direction nationale du contrôle de gestion : une garantie bancaire de 15 millions d'euros et le versement de 2,5 millions d'euros sur le compte courant de l'ACA, injectés par l’homme d'affaires Francis Perez, dirigeant du Grupo Pefaco. Pour se défendre, le club a d’ores et déjà annoncé son intention de saisir le CNOSF et prévoit une conférence de presse ce mercredi après-midi.
Le club va saisir le CNOSF
Une décision qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre, d’autant que la délégation ajaccienne semblait plutôt sereine à la sortie de la réunion dans les bureaux parisiens : « Je ne vois pas comment on pourrait nous refuser de poursuivre l'aventure avec les garanties qu'on a apportées », expliquait quelques heures plus tôt le patron du club, Alain Orsoni. Le président de la holding propriétaire de l'ACA détaillait alors le montage financier présenté à la Direction nationale du contrôle de gestion : une garantie bancaire de 15 millions d'euros et le versement de 2,5 millions d'euros sur le compte courant de l'ACA, injectés par l’homme d'affaires Francis Perez, dirigeant du Grupo Pefaco. Pour se défendre, le club a d’ores et déjà annoncé son intention de saisir le CNOSF et prévoit une conférence de presse ce mercredi après-midi.
L’espoir du National 1
Une réunion de circonstance, mais qui ne laisse peu d’espoir aux supporters ajacciens rencontrés ce matin, comme Etienne, un quadragénaire assis à la terrasse ensoleillée d’un café : « Je ne vois pas comment on peut s’en sortir avec un tel déficit. Le CNOSF n’a jamais permis de sauver un club ou peut-être très peu. Ce qui est fou, c’est qu’on nous a fait croire que tout était sous contrôle, alors que visiblement le dossier n’était pas très solide ». Avec un déficit de plus de dix millions d’euros, et des garanties jugées non satisfaisantes par le gendarme du football financier, les chances de maintien en Ligue 2 sont minimes voire quasi-existantes et même si le club va épuiser toutes les voies de recours, il doit maintenant, monter un budget pour évoluer en National 1. Dominique, un supporter de toujours n’y croit toujours pas : « On nous a refusé en Ligue 2, je ne vois pas pourquoi on va nous accepter en National 1 avec une dette aussi importante ».
Le scénario catastrophe du SC Bastia 2017 redouté
En effet, le scénario catastrophe se rapproche désormais : avec une dette abyssale, une relégation dans un championnat aux droits TV insuffisants, des coûts fixes exorbitants avec notamment l’entretien du stade Michel Moretti (près d’1 million euro annuel) et le centre de formation (1,5 millions d’euros par an) et une baisse annoncée de la billetterie, sponsoring et subventions et un étalement de la dette à éponger, les dirigeants ajacciens vont se trouver à nouveau dans l’embarras. Une situation vécue par le SC Bastia en 2017, qui avait amené le club corse à déposer le bilan pour repartir en Nationale 3. Paul Medurio, membre du collectif Rossu e Biancu, se veut optimiste et réfute cette hypothèse : « Il faut tout faire pour ne pas déposer le bilan et repartir d’aussi bas car après, la remontée va prendre des années. L’AC Ajaccio paye la situation économique de l’île mais aussi du football français en général. Il faut sauver le centre de formation et tous nos jeunes. Si le repreneur espagnol met sa quote-part dans les finances du club et que l’on arrive à vendre correctement Kouassi et Everson je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas repartir en National 1 ». Reste à savoir maintenant ce que va faire Arnau Baque Roig, le repreneur annoncé. Va t-il mettre la main à la poche et poursuivre les démarches de reprise du club ?
Un dépôt de bilan pour éponger les dettes aurait le mérite d’assainir les finances pour permettre une reconstruction du club, mais laisserait sur le carreau dans l'immédiat près de 80 jeunes du centre de formation, mais aussi des dizaines de salariés, administratifs, joueurs, éducateurs ainsi que de nombreux prestataires à tous les niveaux (restauration, sécurité, communication et marketing). Une récente étude avait ainsi évalué l’impact économique de l’AC Ajaccio autour du territoire à près de 9 millions d’euros annuel. Son éventuel naufrage laisserait, sans aucun doute, des traces indélébiles dans le bassin ajaccien et insulaire en général.
Une réunion de circonstance, mais qui ne laisse peu d’espoir aux supporters ajacciens rencontrés ce matin, comme Etienne, un quadragénaire assis à la terrasse ensoleillée d’un café : « Je ne vois pas comment on peut s’en sortir avec un tel déficit. Le CNOSF n’a jamais permis de sauver un club ou peut-être très peu. Ce qui est fou, c’est qu’on nous a fait croire que tout était sous contrôle, alors que visiblement le dossier n’était pas très solide ». Avec un déficit de plus de dix millions d’euros, et des garanties jugées non satisfaisantes par le gendarme du football financier, les chances de maintien en Ligue 2 sont minimes voire quasi-existantes et même si le club va épuiser toutes les voies de recours, il doit maintenant, monter un budget pour évoluer en National 1. Dominique, un supporter de toujours n’y croit toujours pas : « On nous a refusé en Ligue 2, je ne vois pas pourquoi on va nous accepter en National 1 avec une dette aussi importante ».
Le scénario catastrophe du SC Bastia 2017 redouté
En effet, le scénario catastrophe se rapproche désormais : avec une dette abyssale, une relégation dans un championnat aux droits TV insuffisants, des coûts fixes exorbitants avec notamment l’entretien du stade Michel Moretti (près d’1 million euro annuel) et le centre de formation (1,5 millions d’euros par an) et une baisse annoncée de la billetterie, sponsoring et subventions et un étalement de la dette à éponger, les dirigeants ajacciens vont se trouver à nouveau dans l’embarras. Une situation vécue par le SC Bastia en 2017, qui avait amené le club corse à déposer le bilan pour repartir en Nationale 3. Paul Medurio, membre du collectif Rossu e Biancu, se veut optimiste et réfute cette hypothèse : « Il faut tout faire pour ne pas déposer le bilan et repartir d’aussi bas car après, la remontée va prendre des années. L’AC Ajaccio paye la situation économique de l’île mais aussi du football français en général. Il faut sauver le centre de formation et tous nos jeunes. Si le repreneur espagnol met sa quote-part dans les finances du club et que l’on arrive à vendre correctement Kouassi et Everson je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas repartir en National 1 ». Reste à savoir maintenant ce que va faire Arnau Baque Roig, le repreneur annoncé. Va t-il mettre la main à la poche et poursuivre les démarches de reprise du club ?
Un dépôt de bilan pour éponger les dettes aurait le mérite d’assainir les finances pour permettre une reconstruction du club, mais laisserait sur le carreau dans l'immédiat près de 80 jeunes du centre de formation, mais aussi des dizaines de salariés, administratifs, joueurs, éducateurs ainsi que de nombreux prestataires à tous les niveaux (restauration, sécurité, communication et marketing). Une récente étude avait ainsi évalué l’impact économique de l’AC Ajaccio autour du territoire à près de 9 millions d’euros annuel. Son éventuel naufrage laisserait, sans aucun doute, des traces indélébiles dans le bassin ajaccien et insulaire en général.