Ce vendredi 31 janvier, dans la Salle rouge de Portivechju, c’est soir de première pour « Prunu, di u tu sangue preciozu », la pièce de théâtre bilingue de Paul-Alexandre Fortini et Forteleone Arrighi. Cette création originale, librement inspirée des événements qui ont suivi l’assassinat d’Yvan Colonna, brosse le portrait d’une jeune génération corse confrontée à son éveil politique.
Maria, Antò et Barthé vivent dans un petit village en Corse. Amis d’enfance, ils se construisent politiquement, à travers divers engagements. Mais une manifestation vire au traumatisme car Maria subit une agression sexuelle de la part d’un policier, venu l’interpeller à son domicile. C’est ce cheminement dramaturgique que narre la pièce : celui de trois jeunes insulaires tiraillés entre honte du déshonneur et soif de vengeance.
A la mise en scène, on retrouve Paul-Alexandre Fortini et à l’écriture, Forteleone Arrighi. Le premier dirige la compagnie du Partage de Minuit et le festival de l’Olmu à Olmeto, où la pièce a été jouée en avant-première cet été. Le second s’appelle en réalité Jean-Sébastien Arrighi. Attaché de presse à la Collectivité de Corse, il devient Forteleone quand il laisse libre cours à ses aspirations d’auteur. Membre de la rivista Tempi et du fanzine Basgialiscu, Forteleone Arrighi a obtenu, grâce à Prunu, une bourse à la nouvelle dramaturgie en langue corse. Sur scène, la distribution rassemble des acteurs insulaires émergents, tels que Louis Starace, l’un des rôles principaux dans A son image, le dernier film de Thierry De Peretti. Andréa Cossu a lui aussi été dirigé par Thierry De Peretti, et aussi par Julien Colonna dans Le Royaume et par Frédéric Farrucci dans Le Mohican. Danae Sepulcre-Nativi a été vue dans A malata, un court-métrage de Frédéric Pieretti et Anaïs Lechiara dans Une vie violente, de Thierry De Peretti. Natale Lamberti, dans le rôle du bateleur, vit lui sa première expérience théâtrale.
"Je n'avais jamais écrit de pièce de théâtre de ma vie"
Prunu est une une pièce bilingue, en français et en corse, sans traduction. « Ce choix reflète l'usage courant des locuteurs corses qui naviguent naturellement entre les deux langues, précise le dossier de presse. Il souligne aussi la volonté de l'auteur de mettre en valeur la langue corse, tantôt perçue comme une barrière, tantôt comme un vecteur d'une symbolique profonde. » Réunis en septembre 2022, Paul-Alexandre Fortini et Forteleone Arrighi échangent durant une année, puis l’auteur se met à écrire à l’été 2023. Un mois plus tard, c’était bouclé : « Le plus long, c’était que tout soit bien en ordre, se souvient l’auteur, qui revient sur la genèse du projet : J’ai failli dire non, au départ, car je n’avais jamais écrit de pièce de théâtre de ma vie. Mais comme on a échangé longuement en amont, le texte s’est écrit assez facilement et vite. Et on a pu l’améliorer grâce à l’écriture plateau, quand les acteurs se le sont appropriés. »
Forteleone Arrighi dit avoir puisé son inspiration à travers l’ouvrage du philosophe portugais José Gil qui, au lendemain d’un voyage en Corse dans les années 80, avait écrit La Corse entre la liberté et la terreur : « Ce livre parle beaucoup de la façon d’être en Corse durant le siècle dernier. Il aborde la question de la vengeance ou de la place de l’honneur, mais sans en faire quelque chose d’exotique et sans porter de jugement dessus. » Et ce qui marque aussi dans Prunu, c’est l’importance accordée au symbolisme, à travers le rite funéraire traditionnel insulaire. Pour cet aspect, Forteleone Arrighi s’est inspiré des écrits de… sa mère, Marie-Joseph Arrighi-Landini, journaliste et auteure d’une thèse sur le voceru.
A la mise en scène, on retrouve Paul-Alexandre Fortini et à l’écriture, Forteleone Arrighi. Le premier dirige la compagnie du Partage de Minuit et le festival de l’Olmu à Olmeto, où la pièce a été jouée en avant-première cet été. Le second s’appelle en réalité Jean-Sébastien Arrighi. Attaché de presse à la Collectivité de Corse, il devient Forteleone quand il laisse libre cours à ses aspirations d’auteur. Membre de la rivista Tempi et du fanzine Basgialiscu, Forteleone Arrighi a obtenu, grâce à Prunu, une bourse à la nouvelle dramaturgie en langue corse. Sur scène, la distribution rassemble des acteurs insulaires émergents, tels que Louis Starace, l’un des rôles principaux dans A son image, le dernier film de Thierry De Peretti. Andréa Cossu a lui aussi été dirigé par Thierry De Peretti, et aussi par Julien Colonna dans Le Royaume et par Frédéric Farrucci dans Le Mohican. Danae Sepulcre-Nativi a été vue dans A malata, un court-métrage de Frédéric Pieretti et Anaïs Lechiara dans Une vie violente, de Thierry De Peretti. Natale Lamberti, dans le rôle du bateleur, vit lui sa première expérience théâtrale.
"Je n'avais jamais écrit de pièce de théâtre de ma vie"
Prunu est une une pièce bilingue, en français et en corse, sans traduction. « Ce choix reflète l'usage courant des locuteurs corses qui naviguent naturellement entre les deux langues, précise le dossier de presse. Il souligne aussi la volonté de l'auteur de mettre en valeur la langue corse, tantôt perçue comme une barrière, tantôt comme un vecteur d'une symbolique profonde. » Réunis en septembre 2022, Paul-Alexandre Fortini et Forteleone Arrighi échangent durant une année, puis l’auteur se met à écrire à l’été 2023. Un mois plus tard, c’était bouclé : « Le plus long, c’était que tout soit bien en ordre, se souvient l’auteur, qui revient sur la genèse du projet : J’ai failli dire non, au départ, car je n’avais jamais écrit de pièce de théâtre de ma vie. Mais comme on a échangé longuement en amont, le texte s’est écrit assez facilement et vite. Et on a pu l’améliorer grâce à l’écriture plateau, quand les acteurs se le sont appropriés. »
Forteleone Arrighi dit avoir puisé son inspiration à travers l’ouvrage du philosophe portugais José Gil qui, au lendemain d’un voyage en Corse dans les années 80, avait écrit La Corse entre la liberté et la terreur : « Ce livre parle beaucoup de la façon d’être en Corse durant le siècle dernier. Il aborde la question de la vengeance ou de la place de l’honneur, mais sans en faire quelque chose d’exotique et sans porter de jugement dessus. » Et ce qui marque aussi dans Prunu, c’est l’importance accordée au symbolisme, à travers le rite funéraire traditionnel insulaire. Pour cet aspect, Forteleone Arrighi s’est inspiré des écrits de… sa mère, Marie-Joseph Arrighi-Landini, journaliste et auteure d’une thèse sur le voceru.
"Suite à l'assassinat d'Yvan Colonna, cette génération est descendue dans la rue"
Les événements autour de la mort d’Yvan Colonna constituent le point de départ de la pièce, mais le sujet n’est pas son assassinat, plutôt les manifestations qui l’ont suivi : « On ne voulait pas faire de référence à Yvan Colonna, par respect pour sa personne, confirme Forteleone Arrighi. Mais l’action se passe au milieu d’une grande série de manifestations. On s’est rendu compte qu’il y avait une jeunesse qui n’était pas très politisée, du moins c’était notre impression. Ce n’est pas une génération qui avait pu connaître les années de plomb du FLNC. Mais suite à l’assassinat d’Yvan Colonna, cette génération-là, elle est descendue dans la rue. »
En mai, une maquette de la pièce avait été jouée à Portivechju, durant une trentaine de minutes, devant le bastion de France. En reconnaissance de ce soutien apporté par la ville, la compagnie du Partage de minuit a choisi la Salle rouge porto-vecchiaise comme écrin pour la première de la pièce. D’autres représentations suivront en Corse, notamment en juin, à Corte.
« Prunu, di u tu sangue preciozu », ce vendredi 31 janvier à 20 h 30, dans la Salle rouge de l’espace culturel Jean-Paul-De-Rocca-Serra à Portivechju. Durée: 75 minutes. Tarif : entre 10 et 20€. Billetterie sur https://biglittaghju.portivechju.corsica/fr/evenement/prunu-di-u-to-sangue-preziosu/Prunu
Les événements autour de la mort d’Yvan Colonna constituent le point de départ de la pièce, mais le sujet n’est pas son assassinat, plutôt les manifestations qui l’ont suivi : « On ne voulait pas faire de référence à Yvan Colonna, par respect pour sa personne, confirme Forteleone Arrighi. Mais l’action se passe au milieu d’une grande série de manifestations. On s’est rendu compte qu’il y avait une jeunesse qui n’était pas très politisée, du moins c’était notre impression. Ce n’est pas une génération qui avait pu connaître les années de plomb du FLNC. Mais suite à l’assassinat d’Yvan Colonna, cette génération-là, elle est descendue dans la rue. »
En mai, une maquette de la pièce avait été jouée à Portivechju, durant une trentaine de minutes, devant le bastion de France. En reconnaissance de ce soutien apporté par la ville, la compagnie du Partage de minuit a choisi la Salle rouge porto-vecchiaise comme écrin pour la première de la pièce. D’autres représentations suivront en Corse, notamment en juin, à Corte.
« Prunu, di u tu sangue preciozu », ce vendredi 31 janvier à 20 h 30, dans la Salle rouge de l’espace culturel Jean-Paul-De-Rocca-Serra à Portivechju. Durée: 75 minutes. Tarif : entre 10 et 20€. Billetterie sur https://biglittaghju.portivechju.corsica/fr/evenement/prunu-di-u-to-sangue-preziosu/Prunu