Mutation à Casabianda bloquée depuis deux ans et demi : le combat d’une surveillante pénitentiaire se poursuit

Rédigé le 20/11/2025
Léana Serve

Plus de deux ans après avoir demandé sa mutation à Casabianda, une surveillante pénitentiaire de la maison d’arrêt de Borgo, en situation de handicap et ayant un fils handicapé à charge, se heurte toujours au refus de l’administration. Ce mercredi, un collectif, présidé par son compagnon, s’est réuni à Aleria pour réclamer une rencontre avec Gérald Darmanin.

Mutation à Casabianda bloquée depuis deux ans et demi : le combat d’une surveillante pénitentiaire se poursuit

Archive CNI

La mobilisation se poursuit pour Christelle Escamilla, surveillante pénitentiaire à la maison d’arrêt de Borgo en attente d’une mutation au centre de détention de Casabianda. Il y a quelques mois, son compagnon Philippe Franchini alertait sur la situation que vivait sa compagne, en situation de handicap. « La situation de Christelle Escamilla continue de se détériorer depuis sa dernière demande de mutation à Casabianda en octobre 2023. Son fils, reconnu travailleur handicapé, a besoin de sa présence [...]. Christelle est aussi reconnue comme travailleuse handicapée. [...] De plus, elle s'occupe de son père de 83 ans, gravement malade et nécessitant des soins quotidiens, et qui réside près de chez elle. Il est hospitalisé à Corte depuis un mois », avait-il raconté au mois de janvier.
 

Aujourd’hui, plusieurs mois plus tard, la situation n’a toujours pas évolué. « Elle a eu son papa à charge, qui est décédé en février, et qu’elle allait voir tous les jours à l’hôpital. C’est moi qui l'accompagnait parce qu'elle ne peut pas faire de longs trajets en voiture, du fait de son handicap et de son traitement. Elle m’a aussi eu à charge parce que j’ai été en fauteuil roulant pendant un an à cause de grosses opérations des jambes et des hanches. Mais malgré ça, ils n’ont rien voulu savoir. »
Selon Philippe Franchini, « il y a eu une dizaine de postes créés à Casabianda, et un seul Corse est passé de Borgo à Casabianda. Les autres sont tous venus du continent. Ils n'ont pas tenu compte du dossier de ma compagne, et ce blocage se fait au niveau de la direction interrégionale. »
 

Il affirme avoir eu « un coup de fil d'un des directeurs il y a à peu près trois mois, qui m'a dit qu’elle serait mutée en septembre ». « On est en novembre, et on n'a toujours rien », déplore-t-il, affirmant avoir « attaqué les refus à trois reprises ». « Il faut savoir qu'elle est passée à deux reprises au conseil médical. L'administration a fait appel au conseil médical supérieur, qui a quand même donné raison à ma compagne et qui a demandé à ce qu'elle soit affectée dans un établissement pénitentiaire ouvert. » Contactée, la direction interrégionale des services pénitentiaires de la région PACA-Corse n’a pour le moment pas pu être jointe.

Face à cette situation, un collectif composé de maires, de partis politiques ou encore d’associations, le cumitatu di sustegnu per l'impieghu paisanu, s’est créé il y a quelques semaines. Une réunion a été organisée ce mercredi soir à Aleria « pour tenter de répondre au problème que nous rencontrons ». Philippe Franchini, président du collectif, affirme qu’une « quarantaine de personnes était présente à la réunion ». « Je souhaite que nous soyons reçus, les deux sénateurs, les quatre députés, notre avocat et moi-même, par le ministre Gérald Darmanin. Si ce n'est pas réglé, alors on entamera des actions et des manifestations. Maintenant, ça va trop loin. Je rappelle que notre principale revendication est que les familles corses puissent vivre et travailler décemment sur leur terre. »