Plaine Orientale : Françoise Ottavi transforme son huile d’olive en soins de beauté

Rédigé le 31/05/2025
Christophe Giudicelli

Avec sa nouvelle gamme de cosmétiques naturels, Françoise Ottavi ouvre un nouveau chapitre de son activité agricole. Des savons aux élixirs, elle valorise son huile d’olive AOP dans une démarche de qualité et de diversification.

C’est à la suite d’une commande inattendue que le projet a pris forme. « Cela faisait longtemps que je voulais me lancer dans la cosmétique à base de mon huile d’olive, et puis cet été, quelqu’un m’en a demandé spécifiquement pour fabriquer des cosmétiques. C’est là que j’ai franchi le pas », raconte Françoise Ottavi, oléicultrice en Plaine Orientale. Quelques mois plus tard, en décembre 2024, elle lance sa propre gamme de produits cosmétiques fabriqués à partir de sa propre production d’huile récoltée dans son oliveraie de 10 hectares. « Chaque année pour Noël, je réalise des coffrets pour les entreprises, et je voulais varier un peu. J’ai demandé à l’entreprise Saponera à Moriani si elle pouvait fabriquer des savons avec mon huile d’olive. La réponse a été positive. À partir de là, je suis également rentrée en contact avec le laboratoire Réalia à San Giuliano. » Une collaboration avec le laboratoire Réalia qui permet aujourd’hui à Françoise Ottavi de troquer sa casquette d’oléicultrice pour celle de créatrice de cosmétiques : « J’apporte mon huile d’olive, on travaille les formules, le laboratoire fabrique, je choisis les contenants, les étiquettes. »

En l’espace de quelques mois, une gamme complète voit le jour : savons, élixirs réparateurs, crèmes hydratantes, monoï. « La gamme me ressemble : des produits tout-en-un, simples, avec des parfums qui ont du sens. J’ai envie de proposer quelque chose d’holistique, en lien avec la nature. Je crois qu’on revient au naturel, à des choses essentielles », explique l’oléicultrice.

Des cosmétiques à base d’huile d’olive extra vierge
Françoise Ottavi insiste sur un autre point. L’huile d’olive issue de sa production qu’elle utilise pour fabriquer ses cosmétiques est extra vierge. Autrement dit : « la même que vous trouvez sur votre table », explique l’oléicultrice, et cela a son importance. « Dans l’industrie cosmétique, l’huile utilisée est dite “lampante”, une huile plus vieille ou de moindre qualité, évidemment moins chère. » Et cela fait la différence dans le produit, poursuit Françoise Ottavi : « l’huile d’olive extra vierge est très riche en polyphénols et en vitamines. Et puis comme je suis en AOP Oliu di Corsica, il y a aussi les qualités requises par le cahier des charges. »

Pour l’oléicultrice, se lancer dans la cosmétique, c’est aussi un moyen de diversifier sa production. Pour elle : « Cela permet aussi au consommateur de bénéficier de produits de notre terroir. » Pour autant, poursuit Françoise Ottavi : « c’est vraiment un métier qui n’a rien à voir avec l’agroalimentaire. Fabriquer de la cosmétique coûte très cher. Ça reste très onéreux si l’on veut faire quelque chose de très bien, et c’est le but. Je rogne sur les marges, mes produits sont accessibles. Si je n’étais pas productrice d’huile d’olive, je n’aurais peut-être pas fait de cosmétique », poursuit l’oléicultrice. Un nouveau métier et de nouvelles problématiques : celles de la fabrication, des contenants, et de la demande qu’il faut gérer. Un défi qui ne fait pas peur à Françoise Ottavi, qui explique continuer à se former pour proposer le meilleur de sa gamme de cosmétiques insulaires.