« Un phénomène de bande inquiétant » : à Corte, quatre jeunes agressés lors d’une soirée d’Halloween

Rédigé le 03/11/2025
MP

Quatre jeunes adultes, venus à Corte pour fêter Halloween, ont été violemment pris à partie dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre par un groupe originaire de la région bastiaise. Le député François-Xavier Ceccoli, Core in Fronte et le PNC dénoncent un « phénomène de bande » inédit en Corse et appellent à une réaction rapide des autorités.

C’est une agression qui fait grand bruit en Corse en ce début de semaine. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, quatre jeunes adultes - deux filles et deux garçons - venus à Corte pour fêter Halloween ont été violemment pris à partie par un groupe originaire de la région bastiaise. « Une dizaine d’individus, connus pour ce genre de méfaits, qui n’avaient manifestement pas d’autres projets ce soir là que d’en découdre », affirme le député de la 2ᵉ circonscription de Haute-Corse, François-Xavier Ceccoli, ce lundi sur ses réseaux sociaux. 

« À la sortie d’une discothèque de Corte, au cours de la nuit du 31 octobre au 1er novembre, une altercation d’abord verbale puis physique a fait trois victimes. À ce stade, l’une d’entre elles a manifesté le souhait de déposer plainte et plusieurs témoins des faits ont déjà été entendus dans le cadre d’une enquête ouverte des chefs de violences volontaires aggravées », indique de son côté le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre en ajoutant que « celle-ci est confiée aux services de la brigade de recherches de Corte ».

« Une dérive de notre société »

 « Ce ne sont pas deux groupes qui se sont disputés à la sortie d’un bar, mais une véritable agression », appuie le député de la 2ème circonscription de Haute-Corse auprès de CNI. « Après une remarque déplacée sur l’une des jeunes filles, le groupe s’en est pris à l’un des jeunes hommes. Sonné, il est tombé à terre, où il a continué à être frappé sur le trottoir. Les agresseurs ne se sont arrêtés que lorsque l’une des jeunes filles s’est jetée au sol pour le protéger », rapporte-t-il, évoquant une scène d’une grande violence.
 
«Ce phénomène de bande, malheureusement, nous renvoie à ce que l’on peut voir dans certains endroits de l'autre côté de la Méditerranée », déplore le député. « Chez nous, ce genre de phénomènes reste encore assez rare », souffle-t-il en insistant sur l’importance de dénoncer ces faits. « C’est le meilleur moyen de lutter contre ». Dans ce droit fil, sur ses réseaux sociaux, le député alerte sur « une dérive de notre société ». « Si notre île n’a jamais été épargnée par la violence, elle pouvait jusqu’à récemment s’enorgueillir d’être un espace sûr, de jour comme de nuit. Aujourd’hui, il est incontestable que ces temps changent. Je ne m’y résous pas. La peur doit changer de camp », écrit-il. Pour François-Xavier Ceccoli, il est urgent que la société insulaire réagisse face à « des comportements importés qui rappellent certaines cités du continent ». « Le meilleur moyen d’éviter qu’un jour un drame ne survienne, c’est que la justice passe vite et fort. Si l’on laisse s’installer l’impunité, certains finiront par vouloir se faire justice eux-mêmes », prévient-il.
 
 

Core in Fronte appelle à une « prise de conscience populaire »

 

Ce lundi, le mouvement Core in Fronte a également réagi à cette agression, la qualifiant d’« inacceptable ». Dans un communiqué publié sr ses réseaux sociaux, le parti indépendantiste évoque «  des comportements délinquants urbains, souvent importés, en contradiction avec ce que nous voulons pour la Corse de demain ». « Ce sont des méthodes de racailles et de crapules », fustige le mouvement, qui appelle à « une prise de conscience populaire pour isoler toutes ces attitudes agressives ». 



 

Le PNC condamne « une forme d’ensauvagement de notre pays »

 

De son côté, le Partitu di a Nazioni Corsa (PNC) a lui aussi dénoncé cette « inacceptable agression de jeunes Corses » dans un communiqué, rappelant que ces faits « s’ajoutent à une longue liste de méfaits comparables ». « Ces derniers ont été lâchement pris à partie par une bande d’une dizaine de personnes, en toute impunité. Ces comportements reflètent pour nous une forme d’ensauvagement de notre pays. Il est pourtant inconcevable de voir grandir nos enfants dans la violence gratuite et la culture de certaines banlieues », écrit le parti en se disant « pleinement disposé à s’associer à toute initiative de refus de ces dérives et de construction d’un projet alternatif ». « Pà u Partitu di a Nazioni Corsa, a Corsica bramata hè quidda di u travaddu è di u rispettu di l’altru. Semu cuscenti di i difetti di sta sucità malata è calpighjata da ogni latu. Pà custruiscia a Corsica di dumani, ci tuccarà à essa uniti in giru à valori nosci », conclut le communiqué.