15 août à Zalana : entre le religieux et le profane

Rédigé le 16/08/2025
Mario Grazi

Le jour de l’Assomption à Zalana commence dès l’aube avec l’ouverture traditionnelle de la chasse. La dimension religieuse prend ensuite le relais avec messe, bénédiction et procession, tandis que producteurs et artisans animent toute la journée le parvis de la chapelle Santa Maria. Repas conviviaux et bal clôturent une journée faite de ferveur, de partage et de fête.

15 août à Zalana : entre le religieux et le profane

(Photos Studio Grazi Ritratti)

Il est à peine 5 heures du matin, ce vendredi 15 août. À Zalana, la fête de l’Assomption s’ouvre aussi par la chasse. Mais cette année, les chasseurs sont peu nombreux : la chaleur caniculaire a découragé plus d’un. Habituellement, ils sont une quinzaine à vingt, parfois venus de Bastia ou de Costa Verde pour débuter la saison du sanglier. Cette fois, seuls cinq villageois se retrouvent à Lamberccia pour traquer le Sus scrofa.
Tandis que Toussaint, José, Laurent et Titi se placent à leurs postes, André lâche les chiens aux premières lueurs du jour. Mais sur un sol sec et déjà brûlant, ils s’essoufflent vite. À 8 h 30, le thermomètre affiche 27°. Les chasseurs mettent fin à leur sortie, malgré tout réussie : quatre sangliers sont ramenés et la viande sera partagée entre les habitants.

Un peu plus haut, l’esplanade de la chapelle Santa Maria s’anime. Les bénévoles terminent l’installation des « banchetti » : stands de produits de bouche, d’artisanat, de producteurs locaux, sans oublier celui de l’ASDEZ (association de défense des églises de Zalana), sous l’œil attentif d’Antoine Renucci. La jeune Chjara-Stella Ferrari y propose ses bijoux personnalisés sous l’enseigne « Sole di Stella ». Pendant ce temps, le cochon à la broche poursuit sa cuisson pour le repas de midi. Sous un soleil de plomb, les buvettes se préparent à désaltérer la foule. De mémoire de Zalaninchi, jamais un 15 août n’avait connu pareille chaleur.

Vers la chapelle, les pèlerins affluent pour la messe de l’Assomption, célébrant la montée de la Vierge Marie au ciel. À la sortie, le parvis est noir de monde. La fête bat son plein et plusieurs centaines de personnes arpentent les stands et les buvettes. L’après-midi se poursuit avec une bénédiction puis la traditionnelle procession.

Fidèles au rendez-vous, les habitants de Zalana et du canton accompagnent leur Vierge en procession, portés par les chants liturgiques et ceux de la Cunfraterna di a Sera. Le silence s’impose, les signes de croix se multiplient sur le passage de la statue. Une ferveur intacte, empreinte de nostalgie. Le maire, Clément Baggioni, y voit « un état de transmission en marche, avec de nouveaux bras et visages pour porter Marie, prenant le relais de nos anciens ».

Le soir, les festivités changent de décor. Au hameau du Vignale, d’ordinaire paisible, les repas familiaux et amicaux se multiplient. Chez Francis, une quarantaine de convives partagent un buffet préparé avec son épouse Josée. Sa voisine et tante, Lydie, a cuisiné depuis l’aube pour vingt invités : entrées variées, lasagnes, rôtis, desserts maison – flan et tiramisu de sa fille Marie-Ange. Les chants et les rires emplissent les ruelles.

La nuit ne fait pourtant que commencer. Le traditionnel bal du 15 août, au restaurant de San Quilicu, attire encore des centaines de personnes. On y danse jusqu’au bout de la nuit, mettant un terme à une journée dense, mêlant chasse, foi et convivialité autour de Santa Maria.
Gilda Emmanuelli et Mario Grazi


15 août à Zalana : entre le religieux et le profane

Chjara-Stella Ferrari