Terranea : un dispositif “d’appui technique” pour le maraichage biologique corse

Rédigé le 15/07/2024
Francesca-Orsula Angelini

Afin de soutenir l’agriculture insulaire, les associations Umani, Inter Bio Corse et Terre de Liens Corsica - Terra di u Cumunu, ont mis en place un dispositif de suivi technique pour le maraîchage biologique. 13 agriculteurs en bénéficieront dont, Benjamin Luciani, exploitant maraîcher dans le Niolu. Son attribution se déroulera ce mardi 16 juillet à 10 heures 30, à l’hôtel Acquaviva, à Calaccucia.

Terranea : un dispositif “d’appui technique” pour le maraichage biologique corse

À Calacuccia, l'exploitation de légumes bio de Benjamin Luciani, recevra un soutien de suivi technique, fruit du collectif Umani - ; Inter Bio Corse ; Terre de Liens Corsica – pour accroitre sa productivité. ©Umani X Inter Bio Corse

Soutenir et encourager le maraîchage biologique avec un appui technique  « d’une grande valeur » : tel est le mot d'ordre du partenariat de trois associations – Umani,  Inter Bio Corse et Terre de Liens Corsica – qui viennent de mettre sur pied, un dispositif de suivi technique destiné à treize exploitants des quatre coins de la Corse s’inscrivant dans le programme « TERRANEA » qui a "pour vocation de valoriser les initiatives en milieu rural, d’encourager les liens entre les hommes et leur territoire, de valoriser les richesses et les espaces naturels."
Son lancement officiel aura lieu ce 16 juillet à 10 heures 30, à l'hôtel Acquaviva de Calacuccia, puis dans l’installation de Benjamin Luciani, maraîcher avec le label « Agriculture biologique ».


Le projet est financé par Umani. Il consiste à conseiller les nouveaux arrivants dans le monde « bio »,  durant un an, au cours duquel ils recevront six à douze visites de techniciens. De quoi bénéficier de retours d’expériences, de connaissances et savoirs très précieux avec à la clef des champs de compétences qui s’enrichissent et s’élargissent.

Agir sur le champ

Depuis 2002, Umani est engagé dans un projet dédié à l’agriculture ouvrière, à la terre nourricière et dans l'accompagnement des agriculteurs.
À l’heure où le changement climatique bouleverse nos pratiques alimentaires, Jean-François Bernardini, président de l’organisme, compte bien prendre le pas sur la transition alimentaire : « Pour rendre compte de l’urgence de produire ce que nous mangeons, ce n’est ni la revendication, ni la réaction, mais l’action sur le terrain qu'il faut mettre en œuvre ».  La recette de ce dispositif nécessite plusieurs ingrédients indispensables les uns des autres. « Pour rendre cela possible, il faut l’audace d’un homme, Benjamin Luciani qui est un exemple frappant d’un ancien cadre exerçant à Paris, qui revient pour produire localement ; les besoins des territoires ; la solidarité de la société civile et enfin le service de la compétence », pointe Bernardini.

Accroître l’agriculture dans le Niolu et viser l’autonomie alimentaire

Autrefois grande terre agricole, le Niolu ne compte pas beaucoup d’exploitants maraîchers à l’heure actuelle. L’ensemble des associations ont choisi ce terrain-là, afin de redonner à la microrégion son dynamisme d’antan.
Benjamin Luciani,  chez qui le dispositif sera lancé ce mardi, suit exactement le fil rouge des trois organismes. Revenu chez lui après une vie parisienne, il a installé son exploitation de légumes bio à Calacuccia, au creux des hautes montagnes.
Et Jean-François Bernardini salue l’initiative. « C’est un très bel exemple, d’autant plus, que Benjamin Luciani souhaite élargir son champ d’activités avec des fruits, mais surtout, avec le projet de la transformation de ses légumes en soupe ». Une belle possibilité d'ouverture en perspective.

Plus de 95 % de l’alimentation insulaire est importée par le continent. Le constat est sans appel. Il y a deux siècles, la Corse pouvait nourrir sa population et exportait ses produits au-delà de ses frontières. Mais, comment reprendre les rênes d’une production locale suffisante à l’île ?
Sans prétention, ce collectif d’association se décrit comme des « possibillistes ». « L’autonomie alimentaire ça se construit, ce n’est pas totalement irréalisable et utopique. La Corse a été un jardin d’Éden où il y avait les meilleures sélections de semences, avec une grande richesse de la biodiversité ».
Le président d'Umani veut inverser les tendances peu productives de la Corse. « Nous commençons par de petits pas » reprend, Bernardini. Des petites avancées certes, mais significatives. Car Umani, a des dizaines de projets en en tête comme celui, par exemple,  de  « Ri fà di a Corsica ún giardinu ».