À l’occasion de la Journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux, le centre hospitalier de Bastia a organisé un stand de dépistage et d’information. L’objectif est de sensibiliser le public aux facteurs de risque, rappeler les bons réflexes face aux symptômes et promouvoir la prévention.
À l’occasion de la Journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux, organisée tous les 29 octobre, le centre hospitalier de Bastia a installé ce mercredi un stand d’information et de dépistage dans son hall d’accueil. L’objectif : sensibiliser le public aux facteurs de risque de l’AVC et rappeler les bons réflexes face aux premiers signes d’alerte. 
 « Le stand est ouvert à tous, et il a pour vocation d'apprendre aux participants à reconnaître les symptômes de l’AVC pour appeler le 15 le plus vite possible », explique Marina Bellagamba, infirmière en unité neurovasculaire au sein de l’hôpital de Bastia. 
   
 
Tout au long de la matinée, les visiteurs ont pu suivre un parcours de prévention en plusieurs étapes : d’abord un jeu du memory pour identifier, de manière ludique, les symptômes typiques de l’AVC et les gestes à adopter, suivi d’une série de contrôles, comme la tension artérielle, la glycémie, et le renseignement du poids et de la taille. Les fumeurs ont également pu bénéficier d’un entretien avec une infirmière addictologue, tandis qu’un éducateur sportif et une diététicienne proposaient des conseils personnalisés sur l’activité physique et l’alimentation. 
   
 
« L'AVC est une priorité de santé publique  », souligne Marina Bellagamba. « C'est la première cause de handicap acquis de l'adulte, la deuxième cause de démence, la première cause de mortalité chez la femme, ça a même dépassé le cancer du sein. Un Français sur six fera un AVC, c'est un AVC toutes les quatre minutes en France, et c'est très important de faire de la prévention pour essayer de réduire le maximum de personnes faisant un AVC, sachant que selon les estimations, ça va augmenter jusqu'en 2030. » 
   
 
Parmi les participants, Karine, formatrice, salue « l’importance de détecter les facteurs au plus tôt possible, qui permet de limiter les risques de handicap voire de décès ». Bruno, également employé au sein de l’hôpital, s’est lui aussi prêté au dépistage. « J'ai eu des problèmes de poids. J'ai été suivi au service de cardiologie à l'hôpital, et j’ai eu besoin de faire des bilans complets. Aujourd'hui, je viens contrôler mes risques de faire un AVC, parce que ça peut arriver à tout le monde, malheureusement. » 
   
 
L’AVC, une urgence à ne pas négliger 
   
 
Derrière les jeux pédagogiques et les ateliers de dépistage, le message des soignants bastiais reste le même : faire comprendre ce qu’est un AVC pour mieux le prévenir. « C’est quelque chose d’inattendu, avec des symptômes soudains », détaille le docteur Paulina Rodrigues-Cunha, neurologue. « Le plus souvent, c’est une perte de fonction, du bras, de la jambe, de la main, parfois des trois en même temps. Ça peut être aussi le fait d’avoir des difficultés à parler, à voir. Si une personne essaie de bouger, de chanter, de sourire et qu’elle n’y arrive pas, ça va nous donner un indice qu’il peut y avoir un AVC. À partir du moment où on reconnaît une perte de fonction brutale, il faut appeler le 15 immédiatement. » 
   
 
Mais avant tout, la spécialiste rappelle que le meilleur traitement reste la prévention. « Nos neurones sont très importants pour qu'on puisse marcher, parler, avoir la mémoire, et on a besoin que nos neurones fonctionnent pleinement. Et pour ça, les vaisseaux aussi doivent fonctionner pleinement, alors il faut toujours prendre bien soin de ces vaisseaux. C'est pour ça que pour la Journée mondiale de l'AVC, on veut faire passer le message que le traitement, c'est essentiellement de la prévention. » 
   
 
Une santé qui passe aussi par une bonne hygiène de vie. Sur le stand, Anthony Guiseppi, éducateur sportif, le rappelle à chaque visiteur : « Une grosse partie de la manière dont on vit détermine le risque des maladies vasculaires. La manière dont on bouge aujourd'hui est beaucoup moins suffisante que celle que l'on avait par le passé, et l'idée, c'est d'essayer de faire la promotion de l'activité physique, notamment en parlant de ses bienfaits. Selon une étude américaine, on a 27 % de réduction de risque d'AVC chez les personnes actives, au détriment des personnes inactives. L’activité physique doit répondre à deux conditions. On doit ressentir l'effort, qui se traduit souvent par un essoufflement, et en même temps, on ressent l’effort musculaire, comme on peut l'avoir dans nos tâches quotidiennes. » 
 
 Enfin, les soignants rappellent que la prise en charge rapide reste décisive. À Bastia, le traitement d’urgence comme la thrombectomie permet désormais d’éviter des séquelles graves, à condition d’intervenir dans les toutes premières heures. « Pour la thrombolyse intraveineuse, si on est éligible, il faut agir dans les 4h30 après le début des symptômes, et pour la thrombectomie, qu’on fait ici, c’est entre 6h et 9h maximum. Dès qu'on voit les symptômes d'un AVC, même s'ils disparaissent, il faut appeler le 15 au plus vite, pour être sûr de pouvoir bénéficier de ces traitements. » 
 




