Bastia : les Radicaux étrillent le "logiciel de Femu a Corsica" et prônent l'union des oppositions

Rédigé le 29/06/2025
Christophe Giudicelli

À quelques mois des élections municipales, les élus radicaux bastiais Jean Zuccarelli et Jean-François Paoli dressent un bilan sévère de dix années de gestion nationaliste à la tête de la Ville de Bastia, de la Communauté d’agglomération et de la Collectivité de Corse. Entre critiques sur l’endettement, absence de vision, retard sur les grands projets et tensions sociales, ils appellent à une union des oppositions pour proposer une véritable alternative.

Bastia : les Radicaux étrillent le "logiciel de Femu a Corsica" et prônent l'union des oppositions

Jean Zuccarelli et Jean François Paoli élus radical d'opposition à Bastia

À quelques mois des échéances municipales, les élus radicaux Jean Zuccarelli et Jean-François Paoli ont étrillé, lors d'une conférence de presse, le bilan de la décennie nationaliste à la tête de la Corse, de la ville et de la communauté d'agglomération  de Bastia. Pour eux, le bilan est « catastrophique » et lié à une « incapacité à agir, des embauches excessives, une augmentation des dépenses de fonctionnement, une hausse de l’endettement pour la ville de Bastia et pour la Région ». Jean Zuccarelli met en cause « le logiciel de Femu a Corsica » et trois de ses adversaires à Bastia : Gilles Simeoni, Louis Pozzo di Borgo et Pierre Savelli.

Pour l’élu d’opposition bastiais : « l’absence de vision, l’extrême frilosité, la difficulté à agir, à repousser des choix décisifs comme sur les déchets sont cause de paralysie et compromettent l’avenir ainsi qu’une capacité à se remettre en question ». Jean Zuccarelli n’hésite pas à agiter le dernier rapport de la Cour des comptes sur la Collectivité de Corse pour critiquer la gestion financière de la majorité territoriale. « De grands espoirs avaient été fondés avec l’arrivée de Gilles Simeoni. La désillusion est à la mesure de ces espoirs. Le rendez-vous est manqué, notamment à Bastia en ce qui concerne les projets structurants. »

Bastia n’est pas à la hauteur des grands enjeux

Plus localement, Jean Zuccarelli, élu d’opposition sur les bancs de la CAB, torpille le bilan comptable positif de la communauté d’agglomération « rétabli grâce au levier fiscal », avec « une indifférence face aux difficultés sociales et un manque de construction de logements sociaux ». La liste continue avec, selon lui, « l’absence de révolution dans les transports et l’absence de projet de territoire qui soit à la hauteur des enjeux, alors que Bastia est déclassée au niveau administratif et perd de plus en plus sa place de capitale économique ». Il voit les récents rapprochements avec les quatre intercommunalités limitrophes comme « un moyen de répondre à la métropolisation d’Ajaccio ».

« On nous a planté un joli décor »

Concernant la ville de Bastia, dont la majorité conduite par Pierre Savelli vient d’inaugurer les travaux de requalification du Vieux-Port, Jean-François Paoli y voit un simple vernis : « On nous a planté un joli décor, mais on ne vit pas dans un endroit seulement parce qu’il est beau. Il faut recréer une véritable envie de se loger, de vivre à Bastia et de créer de l’activité économique. Si je ne peux pas travailler, emmener mes enfants à l’école, ni circuler dans la ville, je ne vais pas y vivre. Je peux venir de temps en temps, mais pour cela, il faut des parkings. » Pour l’élu radical : « On est toujours en train de courir après des décisions importantes qui feront la ville du XXIe siècle. Et la raison d’être de Bastia, c’est d’être un port. Aujourd’hui, cela reste un sujet important. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Mais il va falloir décider. Ne pas décider, c’est une fuite en avant qui finit par coûter plus cher. »

« Seule une union peut permettre une victoire qui est indispensable »

Les élus radicaux bastiais préparent également le terrain de la campagne des municipales. Les discussions entre les partis d’opposition ont débuté. Jean Zuccarelli n’en dira pas plus pour l’instant. Mais pour lui : « C’est une bonne chose de partager ce constat, celui de ne pas pouvoir gagner seul ni gagner dans la désunion. Cela oblige les groupes à s’entendre dans une vision commune et dans une capacité à porter un projet de redressement. Cette union doit être une union des compétences, et une équipe très solide pour remédier à ce qui a été porté depuis 12 ans. » On a vu des représentants de l’opposition à la réunion publique du PNC à Bastia en début d’année. « Il faut éviter l’union de la carpe et du lapin que nous avions dénoncée en 2014. L’idée, ce n’est pas de reproduire cela avec des personnes qui auraient une vision contraire de l’avenir de Bastia. À l’époque, pas grand-chose ne réunissait ces personnes, en dehors de la volonté de mettre dehors une équipe en place. »

Jean Zuccarelli plaide pour un socle commun de valeurs et de projet à mettre en œuvre avant de conclure : « C’est sur cela que portent les discussions et l’élément positif est la prise de conscience d’un programme collectif.