Saisi par plusieurs associations et agriculteurs, le tribunal administratif de Bastia a rejeté, ce vendredi 18 avril, la demande de suspension du permis de construire du futur centre de tri de Monte, porté par le Syvadec. Le juge des référés a estimé que la condition d'urgence n'était pas remplie.
Le projet de centre de tri de déchets ménagers non dangereux à Monte peut poursuivre son chemin. Le tribunal administratif de Bastia a tranché, ce vendredi 18 avril, en rejetant la demande de suspension immédiate du permis de construire délivré par le maire de la commune au Syvadec. Cinq associations de protection de l'environnement et six agriculteurs avaient saisi le juge des référés pour tenter d'obtenir l'arrêt provisoire du chantier. L'audience s'était tenue mercredi 16 avril. Mais dans sa décision, le tribunal a considéré que les conditions nécessaires à une suspension n'étaient pas réunies. Le juge rappelle que la procédure de référé-suspension ne peut aboutir que si deux conditions sont remplies simultanément : une situation d’urgence et l’existence d’un doute sérieux sur la légalité de l'acte contesté. Or, selon le tribunal, « la condition d’urgence n’est pas remplie », estimant que le projet « présente un intérêt public » et que son exécution « ne porte pas atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public, à la situation des requérants ou aux intérêts qu'ils entendent défendre ».
Ce rejet ouvre donc la voie à la poursuite du projet de centre de tri et de valorisation, porté par le Syvadec sur la commune de Monte. Un chantier d’envergure, estimé à près de 70 millions d’euros, financé à hauteur de 49 % par l’État et de 51 % par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) Corse.
Validé en décembre 2024 par la CTPNAF (Commission territoriale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers), une instance mixte entre l'État et la Collectivité de Corse, le projet avait obtenu les dérogations nécessaires pour construire sur des terres agricoles. Sa création s'inscrit dans le Plan territorial de traitement des déchets, avec pour ambition de trier et de traiter environ 98.000 tonnes de déchets par an.
Sa mise en service est annoncée pour 2027. Mais le projet continue de susciter de vives oppositions, notamment sur son impact environnemental, agricole et paysager. Une procédure au fond reste en cours devant le tribunal administratif de Bastia, pour statuer sur la légalité du permis de construire.