Présentée ce mercredi à Bastia, la plateforme numérique Corsepad vise à faciliter le traitement des déchets issus des filières agricoles et agroalimentaires en Corse. Portée par plusieurs acteurs publics et privés, elle a pour objectif d'accompagner les professionnels dans leurs démarches, de simplifier les procédures et de favoriser une économie plus circulaire sur le territoire.
Accélérer les projets de valorisation des déchets issus de l'agriculture et des entreprises agroalimentaires : c’est l’objectif de la nouvelle plateforme numérique Corsepad, présentée ce mercredi à Bastia. Cet outil a été conçu à la suite d’un séminaire consacré à la valorisation des déchets dans les secteurs agricole et agroalimentaire. « Nous nous sommes rendu compte que les chefs d'entreprise porteurs de projets avaient besoin de réactivité pour mettre en place rapidement leurs processus de valorisation des déchets », explique Marie-Françoise Baldacci, directrice départementale de l'Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DDETSPP) en Haute-Corse. « Lorsqu’un chef d’entreprise avait un projet, il devait s’adresser à de multiples interlocuteurs : l’État, la Collectivité de Corse, des opérateurs privés… L'idée de cette plateforme est de rassembler, au sein d’une même instance, l’ensemble de ces acteurs, afin qu’il ne perde plus de temps à frapper à toutes les portes. »
Concrètement, la plateforme Corsepad permet à un porteur de projet « de déposer sa demande et de prendre contact avec l’équipe », poursuit la responsable. « Il pourra ensuite identifier ses besoins : un accompagnement administratif, un soutien financier, ou bien des ressources technologiques. » Les partenaires de la plateforme, chacun selon son domaine de compétence, seront alors en mesure de répondre directement. « L’objectif, c’est de travailler ensemble et de permettre au chef d’entreprise d’être contacté rapidement par les différents partenaires mobilisés », insiste Marie-Françoise Baldacci. La DDETSPP, la direction régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), la direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), l’Ademe, ainsi que les chambres de commerce, des métiers et de l’agriculture font partie des structures impliquées. Toutes unissent leurs efforts pour soutenir la valorisation des déchets agricoles et agroalimentaires.
Un sujet environnemental et économique
À l’heure de la transition écologique, pouvoir se servir d’une telle plateforme pour valoriser les déchets était devenu nécessaire pour les entreprises. “Dans notre entreprise, 50 % de la matière première qui entre à l'atelier pour être transformée devient des résidus qui ne sont pas valorisés aujourd’hui”, déplore Jean-Dominique Valentini, directeur général de L'Atelier Corse Fruits et Légumes. “Sur l'année qui vient de s’écouler, on a eu pratiquement 2000 tonnes de résidus. Avec cette plateforme qui centralise, analyse et distribue l'information, on va pouvoir aller plus vite vers l'identification et la résolution de la problématique de valorisation des résidus agricoles.”
Au-delà de l’aspect écologique, il y a également un aspect économique et social. “Au travers d'une réponse apportée dans le cadre de la transition écologique avec une valorisation des déchets, nous apportons aussi une réponse en termes d'emplois et de création de valeurs pour une viabilité et une pérennité de l'activité pour une entreprise qui souhaite s'engager dans cette démarche”, déclare Marie-Françoise Baldacci. Pour Jean-Dominique Valentini, “tous ces résidus sont plus que des déchets”. “Ils vont permettre le développement d'un territoire et la capacité à aller chercher des marchés qui ne sont pas encore développés en Corse. La transition écologique, ce n'est pas simplement de réduire, diminuer et substituer. C’est aussi de créer une économie nouvelle à partir de la régénération de résidus ou de déchets. Maintenant que cette plateforme existe, c’est à nous de la faire vivre.”