La Corse a collecté 43 tonnes de médicaments non utilisés en 2024. Cyclamed, éco-organisme créé en 1993, dont la mission principale est de collecter les médicaments non utilisés (MNU) rapportés par les particuliers dans les pharmacies, a repris son bâton de pèlerin pour, à la faveur d'actions de sensibilisation et d'information auprès du grand public et des professionnels de santé, rappeler les bons gestes à adopter pour la collecte et le tri des médicaments. Ce lundi ses représentants étaient à Bastia. Une bonne occasion pour Laurent Wilmouth, directeur général, et Bénédicte Nierat, responsable de la communication, de souligner que le taux de collecte en officine était en augmentation et annoncer un partenariat avec l'Assurance Maladie. Leurs explications.
- Vous préconisez un tri de plus en plus affiné : qu'entendez-vous par là ?
- En fait, ce que l'on demande, et c'est de plus en plus souvent le cas, c'est d'inciter nos concitoyens à effectuer ce que l'on appelle un tri affiné. De bien identifier un médicament d'un autre produit de santé : ce n'est pas parce qu'on a acheté tel ou tel produit en pharmacie qu'il faut le rapporter. Il y a quelquefois des compléments alimentaires qui peuvent avoir la même forme qu'un médicament sans en être un. Et ce que l'on demande aussi, c'est de mettre les étuis en carton et les notices en papier dans le tri sélectif de son domicile pour un recyclage, avant de rapporter ses médicaments à la pharmacie. Un comprimé, une gélule, un peu de sirop dans le flacon ? On rapporte la substance médicamenteuse chez le pharmacien.
- En 2018, 48 tonnes de médicaments non utilisés avaient été récoltées et, si le tri était en progression, l'île était considérée comme une mauvaise élève sur ce plan : est-ce toujours le cas ?
- En 2018, on devait avoir environ 20% des gens qui triaient en amont. Aujourd'hui, on est à 75 %, c'est å - dire qui séparent les boîtes et les notices. À l’époque, nous avions le médicament, sa boîte et sa notice ; tout cela représentait 40 tonnes de boîtes de médicaments.
Aujourd'hui, on en est à quarante-trois tonnes. Il y a plus de retours de médicaments en Corse qu'il n'y en avait auparavant, sachant que le nombre de boîtes vendues diminue d'année en année. Les entreprises pharmaceutiques ont, peut-être, un chiffre d'affaires qui grimpe, mais, en nombre de boîtes, on en vend moins. Pour autant, la Corse se maintient, elle monte même un petit peu. Ça veut dire que le retour des MNU est plus efficace qu'il y a quelques années.
Non, la Corse n'est plus mauvaise élève de la collecte. Ici, on ramène en gros deux boîtes par habitant de médicaments, au niveau national on est à, environ 2,1 ou 2,2 boîtes. Donc, on est peu ou prou au même niveau. Oui, la Corse figure désormais parmi les bons élèves, en sachant, que l'on vend pourtant un peu plus de médicaments en Corse.
- Pour quelle raison l'île est-elle si consommatrice de médicaments ?
- Yous avez une population qui est en moyenne un peu plus âgée qu'ailleurs. Et ce n'est pas un secret, plus on avance son âge, plus on prend médicaments.
— Pourquoi y a-t-il un tel excès de médicaments ?
- Quand vous allez chez le médecin, il vous donne un traitement qui n'est peut-être pas adapté, donc vous changez de traitement et abandonnez le premier. Il y a les maladies de longue durée et les prescriptions qui sont régulièrement renouvelées. Il y a aussi les décès...
- Donc, le médecin-prescripteur a aussi un rôle à jouer ?
- Il a absolument un rôle à jouer. Avant d'établir son ordonnance, il devrait poser la question de savoir à son patient s'il a encore besoin de ces médicaments déjà prescrits lors d'une précédente visite. Et quand le pharmacien délivre les médicaments, il devrait aussi, s'assurer et demander au patient "Est-ce que vous avez besoin de tout ça ?" En fait, c'est un ensemble, c'est à la fois le prescripteur qui devait être peut-être un peu plus vigilant, le pharmacien qui doit poser plus de questions et le patient qui doit se montrer, lui aussi, raisonnable. Il en est qui disent "moi j'ai ça, je le veux", alors qu'il a déjà dix boîtes chez lui...
- Il y aussi la responsabilité des fabricants qui produisent plus que ce qu'ils devraient ?
- Oui, non, c'est un peu la question aujourd'hui. Quand vous mettez un médicament sur le marché, vous ne faites plus une demande d'autorisation de mise sur le marché en France pour la France. Si vous le faites en France et pour l'Europe entière, vous allez peut-être le faire en Allemagne, en Italie, en Belgique, mais les harmonies de prescription ne sont pas parfaites entre tous les pays. Si l’on a une belle prescription entre tous les pays, on va s'améliorer. Nos autorités de santé sont en train de travailler avec tous les fabricants sur tous les critères à prendre en compte.
- Que deviennent les 43 tonnes de médicaments récupérées ? La Corse n'en tire pas profit comme ailleurs ?
- L'ensemble des médicaments récoltés par Cyclamed sont incinérés. Les médicaments récoltés en Corse n'échappent pas à la règle. Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas d'incinérateur en Corse. Les 43 tonnes sont acheminées et incinérées et productrices d'énergie sur le continent.
Donc non, la Corse ne tire pas profit de ces déchets en termes de production d'énergie. En revanche, elle a l'avantage de ne pas les enfouir parce que, si vous mettiez tous ces médicaments non utilisés dans votre poubelle, et s'ils étaient enfouis, ce serait particulièrement dommageable pour votre région.
Mais ce qu'on peut dire, c'est que l'équivalent énergétique de cette collecte regroupée permettrait d'éclairer et de chauffer des villes de 7 500 habitants comme, Biguglia et Lucciana pendant un an.
- Les pharmacies jouent-elles le jeu de la collecte ?
- Toutes les pharmacies sont tenues de collecter les médicaments non utilisés. C’est une obligation réglementaire depuis 2017.
- En fait, ce que l'on demande, et c'est de plus en plus souvent le cas, c'est d'inciter nos concitoyens à effectuer ce que l'on appelle un tri affiné. De bien identifier un médicament d'un autre produit de santé : ce n'est pas parce qu'on a acheté tel ou tel produit en pharmacie qu'il faut le rapporter. Il y a quelquefois des compléments alimentaires qui peuvent avoir la même forme qu'un médicament sans en être un. Et ce que l'on demande aussi, c'est de mettre les étuis en carton et les notices en papier dans le tri sélectif de son domicile pour un recyclage, avant de rapporter ses médicaments à la pharmacie. Un comprimé, une gélule, un peu de sirop dans le flacon ? On rapporte la substance médicamenteuse chez le pharmacien.
- En 2018, 48 tonnes de médicaments non utilisés avaient été récoltées et, si le tri était en progression, l'île était considérée comme une mauvaise élève sur ce plan : est-ce toujours le cas ?
- En 2018, on devait avoir environ 20% des gens qui triaient en amont. Aujourd'hui, on est à 75 %, c'est å - dire qui séparent les boîtes et les notices. À l’époque, nous avions le médicament, sa boîte et sa notice ; tout cela représentait 40 tonnes de boîtes de médicaments.
Aujourd'hui, on en est à quarante-trois tonnes. Il y a plus de retours de médicaments en Corse qu'il n'y en avait auparavant, sachant que le nombre de boîtes vendues diminue d'année en année. Les entreprises pharmaceutiques ont, peut-être, un chiffre d'affaires qui grimpe, mais, en nombre de boîtes, on en vend moins. Pour autant, la Corse se maintient, elle monte même un petit peu. Ça veut dire que le retour des MNU est plus efficace qu'il y a quelques années.
Non, la Corse n'est plus mauvaise élève de la collecte. Ici, on ramène en gros deux boîtes par habitant de médicaments, au niveau national on est à, environ 2,1 ou 2,2 boîtes. Donc, on est peu ou prou au même niveau. Oui, la Corse figure désormais parmi les bons élèves, en sachant, que l'on vend pourtant un peu plus de médicaments en Corse.
- Pour quelle raison l'île est-elle si consommatrice de médicaments ?
- Yous avez une population qui est en moyenne un peu plus âgée qu'ailleurs. Et ce n'est pas un secret, plus on avance son âge, plus on prend médicaments.
— Pourquoi y a-t-il un tel excès de médicaments ?
- Quand vous allez chez le médecin, il vous donne un traitement qui n'est peut-être pas adapté, donc vous changez de traitement et abandonnez le premier. Il y a les maladies de longue durée et les prescriptions qui sont régulièrement renouvelées. Il y a aussi les décès...
- Donc, le médecin-prescripteur a aussi un rôle à jouer ?
- Il a absolument un rôle à jouer. Avant d'établir son ordonnance, il devrait poser la question de savoir à son patient s'il a encore besoin de ces médicaments déjà prescrits lors d'une précédente visite. Et quand le pharmacien délivre les médicaments, il devrait aussi, s'assurer et demander au patient "Est-ce que vous avez besoin de tout ça ?" En fait, c'est un ensemble, c'est à la fois le prescripteur qui devait être peut-être un peu plus vigilant, le pharmacien qui doit poser plus de questions et le patient qui doit se montrer, lui aussi, raisonnable. Il en est qui disent "moi j'ai ça, je le veux", alors qu'il a déjà dix boîtes chez lui...
- Il y aussi la responsabilité des fabricants qui produisent plus que ce qu'ils devraient ?
- Oui, non, c'est un peu la question aujourd'hui. Quand vous mettez un médicament sur le marché, vous ne faites plus une demande d'autorisation de mise sur le marché en France pour la France. Si vous le faites en France et pour l'Europe entière, vous allez peut-être le faire en Allemagne, en Italie, en Belgique, mais les harmonies de prescription ne sont pas parfaites entre tous les pays. Si l’on a une belle prescription entre tous les pays, on va s'améliorer. Nos autorités de santé sont en train de travailler avec tous les fabricants sur tous les critères à prendre en compte.
- Que deviennent les 43 tonnes de médicaments récupérées ? La Corse n'en tire pas profit comme ailleurs ?
- L'ensemble des médicaments récoltés par Cyclamed sont incinérés. Les médicaments récoltés en Corse n'échappent pas à la règle. Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas d'incinérateur en Corse. Les 43 tonnes sont acheminées et incinérées et productrices d'énergie sur le continent.
Donc non, la Corse ne tire pas profit de ces déchets en termes de production d'énergie. En revanche, elle a l'avantage de ne pas les enfouir parce que, si vous mettiez tous ces médicaments non utilisés dans votre poubelle, et s'ils étaient enfouis, ce serait particulièrement dommageable pour votre région.
Mais ce qu'on peut dire, c'est que l'équivalent énergétique de cette collecte regroupée permettrait d'éclairer et de chauffer des villes de 7 500 habitants comme, Biguglia et Lucciana pendant un an.
- Les pharmacies jouent-elles le jeu de la collecte ?
- Toutes les pharmacies sont tenues de collecter les médicaments non utilisés. C’est une obligation réglementaire depuis 2017.
Convention avec les organismes locaux d'Assurance Maladie de Corse et de PACA
Tout le monde ne connaît pas l'importance du tri de son armoire à pharmacie. Ainsi, une convention vient d'être signée avec les organismes locaux d'Assurance Maladie de Corse et de PACA pour sensibiliser les assurés et les professionnels de santé au tri et au retour des médicaments périmés et non utilisés en pharmacie.
Prés d'un million de personnes en région PACA et Corse recevront soit par mail soit par courrier une information. Une affiche sera diffusée avec les décomptes papier pour les assurés des 6 départements de PACA et des 2 départements de Corse pendant 3 semaines, dès fin mars.
Sur le site ameli.fr, un décroché local sera publié dans la rubrique "Prés de chez vous" pour visionner 2 vidéos :
"Le tri des médicaments pour quoi faire ?" et "Le tri des médicaments : comment s'y prendre ?"
Les professionnels de santé (pharmaciens, médecins. établissements de santé...) recevront un flash if infos pour télécharger les différents supports et les diffuser dans leurs salles d'attente et lieux d'exercice pluriprofessionnels, sans oublier les accueils des CPAM.
Plus d'infos sur le site de Cyclamed
Prés d'un million de personnes en région PACA et Corse recevront soit par mail soit par courrier une information. Une affiche sera diffusée avec les décomptes papier pour les assurés des 6 départements de PACA et des 2 départements de Corse pendant 3 semaines, dès fin mars.
Sur le site ameli.fr, un décroché local sera publié dans la rubrique "Prés de chez vous" pour visionner 2 vidéos :
"Le tri des médicaments pour quoi faire ?" et "Le tri des médicaments : comment s'y prendre ?"
Les professionnels de santé (pharmaciens, médecins. établissements de santé...) recevront un flash if infos pour télécharger les différents supports et les diffuser dans leurs salles d'attente et lieux d'exercice pluriprofessionnels, sans oublier les accueils des CPAM.
Plus d'infos sur le site de Cyclamed