Autonomie de la Corse : Emile Zuccarelli, épingle le processus "Beauvau" pour son manque de transparence

Rédigé le 06/02/2024
PJ

Lors d’une conférence de presse à Bastia, Emile Zuccarelli, président de la Fédération de Corse du Parti Radical, est revenu sur le processus dit de Beauvau entre les élus corses et le gouvernement. Il se dit « choqué » de l’opacité du dialogue et regrette d'être tenu à l’écart de celui-ci.

Autonomie de la Corse : Emile Zuccarelli, épingle le processus "Beauvau" pour son manque de transparence

Emile Zuccarelli a fait un point sur les "perspectives institutionnelles de la Corse"

Lors d'une confĂ©rence de presse Ă  Bastia, Emile Zuccarelli, a vivement critiquĂ© le processus dit de "Beauvau" sur l'avenir de la Corse. Accusant le dialogue entre les Ă©lus Corses de manquer de transparence l'ancien maire de Bastia a soulignĂ© les lacunes de ces discussions et appelĂ© Ă  une rĂ©vision profonde du cadre de discussion. Selon Zuccarelli, "les discussions ne sont pas mĂ»res. Il y a un travail considĂ©rable pour que un texte juste et commun aux Ă©lus corses soit acceptable."  Pour lui le travail doit continuer "avec l’implication de davantage de corps de la sociĂ©tĂ© et cela va demander du temps." L'ancien maire a critiquĂ© le cadre initial du dialogue de Beauvau, affirmant que si on avait examinĂ© les dossiers chapitre par chapitre, cela aurait Ă©tĂ© plus efficace. Il a Ă©galement accusĂ© les nationalistes d'avoir contournĂ© cet examen pour aller directement Ă  une solution politique qui, selon lui, "seule, les intĂ©resse".

Zuccarelli a aussi insistĂ© sur le principe d'indivisibilitĂ© du peuple rĂ©publicain : "Pour nous dĂ©jĂ  le fondement c’est l’indivisibilitĂ© du peuple. RĂ©sidents, non-rĂ©sidents, c’est diviser le peuple. Le principe fondateur de la RĂ©publique c’est l’indivisibilitĂ© du peuple rĂ©publicain ou, ce qui revient au mĂŞme, de la Nation La nation Ă©tant indivisible, on ne saurait y distinguer un sous-ensemble sinon on la diviserait de fait.  On ne peut donc reconnaĂ®tre juridiquement, quel que soit le respect qu’on doit Ă  l’attachement des insulaires Ă  leur terre et sa culture, un  « peuple corse Â» et accorder Ă  cette entitĂ©, au demeurant mal dĂ©finie, un droit Ă  l’autodĂ©termination."

Il a Ă©galement critiquĂ© la motion votĂ©e par l'assemblĂ©e de Corse le 5 juillet dernier, baptisĂ©e "Autonomie", la jugeant inacceptable car tendant vers l’indĂ©pendance.​"La demande dans la motion « Autonomia Â» de l’autonomie interne, tout Ă  la collectivitĂ© sauf le rĂ©galien, soit entre autres la santĂ© et l’enseignement, est proprement inacceptable.Nous sommes favorables Ă  des Ă©volutions qui, dans le respect de notre enracinement dans la RĂ©publique, donneraient Ă  la CollectivitĂ© de Corse davantage de pouvoir pour adapter certaines normes aux rĂ©alitĂ©s locales. Ce besoin n’est pas, d’ailleurs propre Ă  la Corse et toutes les collectivitĂ©s le ressentent, Livre blanc des rĂ©gions. C’est dans l’esprit de la dĂ©centralisation surtout s’il va avec l’insĂ©parable principe de « responsabilitĂ© Â». Et, bien sĂ»r, s’il respecte les principes fondamentaux." 

Pour Zuccarelli, le plus important  aujourd'hui,'hui c’est que le gouvernement reprenne le chemin des discussions pour amĂ©liorer la situation en Corse. "Mais ces discussions ne doivent pas se faire en vase clos. Nous dĂ©nonçons la confiscation du dĂ©bat. Au mĂ©pris de son engagement d’associer toutes les forces vives de la Corse, "Gilles Simeoni entend, manifestement circonscrire le dialogue en un tĂŞte-Ă -tĂŞte entre son camp et l’Etat. Aujourd’hui on est devant un Ă©chec et si on imagine que les choses vont se rĂ©soudre par la violence, ça ne marchera pas. Il faut examiner les vrais problèmes. Emmanuel Macron a effectuĂ© le 28 Septembre 2023 un cadrage bienvenu mais qui laisse encore nombre de zones d’ombre et de discussions Ă  venir. Dans le discours de Macron il y a du bon mais aussi des craintes. Ainsi nous saluons les efforts annoncĂ©s par Emmanuel Macron pour promouvoir la langue corse. En revanche il ne saurait y avoir de co-officialitĂ©. "

Pour l'ancien ministre "la rĂ©forme annoncĂ©e doit comporter un amendement constitutionnel et une loi organique examinĂ©s et dĂ©cidĂ©s ensemble. Pour la partie constitutionnelle, notre prĂ©fĂ©rence va Ă  un alinĂ©a de l’Art 72 comme envisagĂ© en 2018. Enfin, en aucun cas la consultation de la population ne saurait ĂŞtre omise."