A l'appel d'un intersyndicale de 8 syndicats, CFDT, CGT, CFE/CGC, FO, FSU, Solidaires, STC et UNSA, plus de 1 500 personnes ont défilé ce jeudi matin, 18 septembre,du palais de justice de Bastia à la préfecture : 850 selon la police, 2 000 selon les syndicats. Le long cortège a été précédé d'un autre de 150 pharmaciens qui entendaient aussi faire entendre leurs revendications spécifiques. CNI s'est glissé dans la foule en colère ...
Et chez ces professionnels de la santé, la tension est élevée. Le pouls est vite pris, il révèle un sacré ras-le-bol. «Cette manifestation était prévue de longue date et pour des raisons qui sont propres à notre profession. On ne voulait donc pas de confusion» explique Caroline Le Bigot, présidente du syndicat des pharmaciens de Haute-Corse. « On mène une fronde contre l’arrêté Bayrou qui baisse le plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques. Aujourd’hui une pharmacie ferme chaque jour, l’arrêté va entrainer la fermeture de 1 000 officines, en plus des 2 145 qui ont fermé depuis 10 ans, et la suppression de près 20 000 emplois. Par cet arrêté il prive des millions de patients d’une offre de soins de proximité et des centaines de territoires de leur dernier service de santé. En Corse, ce sera dramatique si les villages perdent leur pharmacie».
« Les gens en ont marre »
La marée verte des pharmaciens à peine disparu, le rouge, le bleu, l’orange, le noir colorent la chaussée.
Une banderole de l’intersyndicale ouvre le cortège. On a ressorti celle de la réforme des retraites où les 8 syndicats avaient fait cause commune. « Les gens en ont marre et on parvient toujours à les motiver » déclare François Giudicelli, leader de l’ UNSA, porte-parole de l’intersyndicale. « Quand on discute avec eux on prend conscience de leur désarroi mais aussi de leur colère face aux décisions du gouvernement ». A quelques mètres devant lui, Jean Brignole, du STC. Le syndicat nationaliste a fait fort, très fort. Près de 200 manifestants à lui seul. « Les gouvernements se succèdent mais les problèmes et les soucis demeurent et la précarité augmente chez nous. Il y a une crise dans le logement et la spéculation immobilière. En Corse, il y a une spécificité et on souhaite dialoguer avec le patronat et la CdC. Depuis toujours nous militons pour un SMIC corse ». Les bannières, les calicots, les voitures et les camions sono se suivent à grand renfort de chansons, de slogans, de coups de klaxon. Une syndicaliste FO juchée sur le toit d’une voiture agite un drapeau, visiblement au rythme de sa colère.
«Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! »
Il est près de 11h30 lorsque les premiers manifestants prennent position devant les grilles de la préfecture de la Haute-Corse. Il faudra attendre une bonne vingtaine de minutes encore et l’arrivée de toutes les troupes pour que François Giudicelli prenne le micro.
« Salute a tutti. Nous sommes rassemblés aujourd’hui, en Corse, comme partout en France, dans le cadre d’une journée de grève et de mobilisation intersyndicale. Nos 8 syndicats affirment haut et fort : Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! » Et le leader syndical de rappeler les griefs contre les gouvernements successifs : coupes massives dans les services publics, nouvelle réforme de l’assurance chômage, gel des salaires des fonctionnaires et contractuels, désindexation des pensions de retraite, doublement des franchises médicales, emise en cause de la 5e semaine de congés payés, inégalités qui explosent, nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté augmente, salaires qui stagnent alors que l’inflation grignote chaque jour le pouvoir d’achat...
Des huées, des sifflets fusent et accompagnent la longue énumération. « Même s’il y a eu changement de 1er ministre, rien aujourd’hui ne peut laisser penser que la politique anti-sociale de Bayrou sera abandonnée » poursuit le tribun du haut d’un camion. « Et pendant ce temps les grandes entreprises continuent de bénéficier de 211 milliards d’euros d’aides publiques chaque année, sans conditions, sans contrôle, et sans retour pour les travailleurs et travailleuses ».
Et François Giudicelli de se lancer cette fois dans la lecture des revendications de l’intersyndicale : « Des moyens budgétaires à la hauteur pour nos services publics, des mesures ambitieuses pour lutter contre la précarité et renforcer la solidarité, des investissements massifs dans la transition écologique et la réindustrialisation du pays, une justice fiscale réelle, avec taxation des gros patrimoines et des très hauts revenus, conditionnement strict des aides aux entreprises, et limitation des dividendes et le renforcement de la protection sociale et l’abandon définitif de la retraite à 64 ans. »
«Restons mobilisés, ne lâchons rien »
Le temps de se désaltérer et de reprendre son souffle et le syndicaliste de dépeindre la situation alarmante en Corse : « Ici la situation sociale est encore plus dramatique que sur le continent avec, selon l’INSEE, 25% de la population qui vit sous le seuil de la pauvreté, manque de 8000 logements sociaux, un accès au soin limité…. Face à cela nos revendications sont claires et urgentes : augmentation des salaires de 10%, revalorisation du point d’indice de 5%, hausse des pensions, construction massive de logements sociaux, égalité salariale entre les femmes et les hommes ». Et de conclure : « Camarades, ce n’est pas en multipliant les discours institutionnels que nous améliorerons le quotidien des travailleurs. C’est par la lutte collective, par notre détermination, et par notre mobilisation massive, que nous imposerons des choix politiques favorables aux salariés, aux retraités, aux jeunes et aux chômeurs. Ensemble, unis dans l’intersyndicale, faisons entendre la voix des travailleurs et des travailleuses de Corse et de toute la France. Restons mobilisés, ne lâchons rien ».
« Les gens en ont marre »
La marée verte des pharmaciens à peine disparu, le rouge, le bleu, l’orange, le noir colorent la chaussée.
Une banderole de l’intersyndicale ouvre le cortège. On a ressorti celle de la réforme des retraites où les 8 syndicats avaient fait cause commune. « Les gens en ont marre et on parvient toujours à les motiver » déclare François Giudicelli, leader de l’ UNSA, porte-parole de l’intersyndicale. « Quand on discute avec eux on prend conscience de leur désarroi mais aussi de leur colère face aux décisions du gouvernement ». A quelques mètres devant lui, Jean Brignole, du STC. Le syndicat nationaliste a fait fort, très fort. Près de 200 manifestants à lui seul. « Les gouvernements se succèdent mais les problèmes et les soucis demeurent et la précarité augmente chez nous. Il y a une crise dans le logement et la spéculation immobilière. En Corse, il y a une spécificité et on souhaite dialoguer avec le patronat et la CdC. Depuis toujours nous militons pour un SMIC corse ». Les bannières, les calicots, les voitures et les camions sono se suivent à grand renfort de chansons, de slogans, de coups de klaxon. Une syndicaliste FO juchée sur le toit d’une voiture agite un drapeau, visiblement au rythme de sa colère.
«Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! »
Il est près de 11h30 lorsque les premiers manifestants prennent position devant les grilles de la préfecture de la Haute-Corse. Il faudra attendre une bonne vingtaine de minutes encore et l’arrivée de toutes les troupes pour que François Giudicelli prenne le micro.
« Salute a tutti. Nous sommes rassemblés aujourd’hui, en Corse, comme partout en France, dans le cadre d’une journée de grève et de mobilisation intersyndicale. Nos 8 syndicats affirment haut et fort : Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! » Et le leader syndical de rappeler les griefs contre les gouvernements successifs : coupes massives dans les services publics, nouvelle réforme de l’assurance chômage, gel des salaires des fonctionnaires et contractuels, désindexation des pensions de retraite, doublement des franchises médicales, emise en cause de la 5e semaine de congés payés, inégalités qui explosent, nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté augmente, salaires qui stagnent alors que l’inflation grignote chaque jour le pouvoir d’achat...
Des huées, des sifflets fusent et accompagnent la longue énumération. « Même s’il y a eu changement de 1er ministre, rien aujourd’hui ne peut laisser penser que la politique anti-sociale de Bayrou sera abandonnée » poursuit le tribun du haut d’un camion. « Et pendant ce temps les grandes entreprises continuent de bénéficier de 211 milliards d’euros d’aides publiques chaque année, sans conditions, sans contrôle, et sans retour pour les travailleurs et travailleuses ».
Et François Giudicelli de se lancer cette fois dans la lecture des revendications de l’intersyndicale : « Des moyens budgétaires à la hauteur pour nos services publics, des mesures ambitieuses pour lutter contre la précarité et renforcer la solidarité, des investissements massifs dans la transition écologique et la réindustrialisation du pays, une justice fiscale réelle, avec taxation des gros patrimoines et des très hauts revenus, conditionnement strict des aides aux entreprises, et limitation des dividendes et le renforcement de la protection sociale et l’abandon définitif de la retraite à 64 ans. »
«Restons mobilisés, ne lâchons rien »
Le temps de se désaltérer et de reprendre son souffle et le syndicaliste de dépeindre la situation alarmante en Corse : « Ici la situation sociale est encore plus dramatique que sur le continent avec, selon l’INSEE, 25% de la population qui vit sous le seuil de la pauvreté, manque de 8000 logements sociaux, un accès au soin limité…. Face à cela nos revendications sont claires et urgentes : augmentation des salaires de 10%, revalorisation du point d’indice de 5%, hausse des pensions, construction massive de logements sociaux, égalité salariale entre les femmes et les hommes ». Et de conclure : « Camarades, ce n’est pas en multipliant les discours institutionnels que nous améliorerons le quotidien des travailleurs. C’est par la lutte collective, par notre détermination, et par notre mobilisation massive, que nous imposerons des choix politiques favorables aux salariés, aux retraités, aux jeunes et aux chômeurs. Ensemble, unis dans l’intersyndicale, faisons entendre la voix des travailleurs et des travailleuses de Corse et de toute la France. Restons mobilisés, ne lâchons rien ».