Les scaphandriers du SIS 2A et 2B étaient réunis ce mardi dans le port de Calvi pour une opération conjointe entre formation et protection de l’environnement, en partenariat avec la mairie de Calvi.
« Nous sommes déjà en formation sur site. Cette dépollution du port s’inscrit dans nos travaux sous-marins. Elle nous permet de travailler nos techniques de levage, d’évolution en binômes et de coordination, tout en agissant concrètement pour l’environnement», explique Jean-Charles Poggioli, responsable de l’action.
Une vingtaine de personnels ont ainsi été mobilisés sur la manœuvre. « Nous avons regroupé les plongeurs des deux départements, les 2A et 2B, pour qu’ils apprennent à travailler ensemble et à parler le même langage opérationnel », poursuit-il. « L’objectif du stage est double. Entretenir nos acquis techniques et renforcer la cohésion entre nos équipes. »
De la digue de la Tour du Sel jusqu’à la capitainerie
Sur le plan opérationnel, les scaphandriers ont procédé zone par zone, de la digue de la Tour du Sel jusqu’à la capitainerie. « Ce matin, nous avons plongé par trinômes. Chacun avait une zone bien définie. Nous ramassions tout ce que nous trouvions. Ça allait des bouteilles, aux morceaux de métal, en passant par des batteries, aux pneus. Quand les sacs-filets devenaient trop lourds, nous les faisions remonter par les bateaux de la capitainerie», détaille Jérémy Samartini, scaphandrier participant à la formation.
Pour les objets les plus imposants, des techniques de levage spécifiques ont été mises en œuvre. « Une autre équipe s’occupait des matériaux plus lourds. Comme des barrières, des conteneurs, des jardinières… que nous avons remontés à l’aide de parachutes de levage» , poursuit le plongeur.
"On a trouvé de tout"
La zone nettoyée, qui s’étendait « de la digue où accostent les grands bateaux jusqu’à la capitainerie »,a permis de sortir une quantité impressionnante de déchets. « On a trouvé de tout. Beaucoup de verres, de parasols, de pneus, de vieux amarres, des pieds de parasols, des parbattages crevés. Tout ce qui n’a rien à faire dans l’eau ! » Confirme Jean-Charles Poggioli
Au-delà de l’aspect environnemental, l’exercice présentait un fort intérêt technique. « Ce genre d’opération nous permet d’entretenir les réflexes essentiels au métier », explique Jérémy Samartini. « On travaille entre 0 et 8 mètres de profondeur, une zone où la pression double rapidement. C’est contraignant pour le corps, surtout avec les montées et descentes répétées. Il faut savoir gérer son équilibre et sa flottabilité, c’est tout un savoir-faire».
Au service d’un port plus propre
La mairie de Calvi, partenaire de l’action, a mis à disposition ses moyens nautiques et ses agents techniques, mobilisant pour cela, trois bateaux pour l’assistance et la récupération des sacs de déchets. Une belle opération commune qui contribue à la propreté du port et à la préservation de notre environnement marin.
« Nous avons déjà conduit ce genre d’exercice à Bastia. Chaque fois, c’est bénéfique. Cela entretient nos compétences, crée du lien entre les services, et surtout, cela montre que notre matériel sert aussi à des actions utiles pour la collectivité», rappelle Jean-Charles Poggioli.
Une belle démonstration de coopération entre les SIS et la Ville, au service d’un port plus propre et d’une mer plus saine. Une opération ben sûr saluée par la municipalité, qui assurera par la suite le tri et l’évacuation des déchets collectés.
Formation à la Stareso
Pendant ces quelques jours, les plongeurs enchaînent ainsi les exercices pratiques. Plongées profondes, simulations d’interventions de nuit, levage d’objets lourds et gestion des pannes ou incidents sous l’eau. « Ce stage est essentiel pour entretenir la rigueur et la confiance mutuelle. Nous travaillons par trinômes, nous comparons nos méthodes entre les deux départements, et nous apprenons à réagir ensemble dans toutes les situations », souligne Jérémy Samartini.
Et au-delà de l’aspect purement technique, cette semaine de stage illustre la cohésion entre les services insulaires de secours. « Travailler ensemble, c’est apprendre à parler le même langage sous-marin et à partager une culture commune du sauvetage et de la sécurité », conclut Jean-Charles Poggioli,


