À Ajaccio, l’Hôpital privé Sud Corse inaugure une nouvelle page de la santé insulaire

Rédigé le 18/08/2025
Manon Perelli

Un peu plus d’un an après son ouverture, l'établissement situé sur la rocade d'Ajaccio a été inauguré ce lundi en grande pompe, en présence de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, et du ministre de l'Action Publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli. Alors que l'hôpital privé accueille déjà plus de 1 600 patients par mois, son rôle désormais majeur dans le système de santé insulaire a été salué.

C’est un établissement qui permet d’écrire une nouvelle page de la santé en Corse. Un peu plus d’un an après son ouverture, l’Hôpital privé Sud Corse a été inauguré sous un soleil de plomb ce lundi à la mi-journée en présence de la ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, du ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, et de l’ex Premier ministre, Gabriel Attal, désormais secrétaire général de Renaissance et président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale.
 
Devant un public nombreux malgré la chaleur, Jean Canarelli, le président directeur général de l’établissement situé sur la rocade d’Ajaccio, a marqué sa fierté et son émotion d’être parvenu au bout de ce qu’il qualifie d’une   « véritable aventure ». Un processus au long cours, entamé au début des années 2000 par une équipe de médecins animée par l’ambition d’offrir une telle structure à la Corse. Si l’histoire n’a pas été de tout repos, face aux difficultés nombreuses qui se sont enchainées au fil des années, la ténacité l’a emporté et le chantier du futur hôpital privé a pu être lancé en 2021, sous la houlette de Jean Canarelli et de ses associés Michel Mozziconacci et Vincent Colonna de Cirnaca. Deux ans et demi plus tard, un bâtiment moderne offre aux soignants transférés depuis l’ancienne Clinisud un cadre de travail beaucoup plus confortable et une meilleure prise en charge pour les patients. « Nous avons toujours eu ce projet en tête depuis 20 ans. Il a été difficile à mettre en place, mais il a connu une accélération lors des 5 dernières années. Nous avons pu réaliser notre rêve d’offrir à la population une structure comme celle-ci dans un endroit accessible, avec un plateau technique de très haut niveau, une offre de soins conséquente et une permanence des soins », s’est félicité Michel Mozziconacci, le directeur général délégué de l’établissement.
 

« L'hôpital privé Sud Corse est un outil pour servir notre région et ceux qui y vivent », s’est pour sa part réjoui Jean Canarelli en déroulant : « Notre mission est claire. Renforcer, accompagner et compléter l'offre de soins de notre territoire, en travaillant main dans la main avec tous les acteurs de la santé. Avec ses 19 000 m2, ses unités de médecine et de chirurgie, son imagerie de pointe et ses blocs opératoires modernes, cet hôpital est une réponse concrète et ambitieuse aux besoins de notre région ». Dans ce droit fil, il a aussi souligné que l’établissement vise à être un « laboratoire de pratiques médicales innovantes, comme l'évolution vers la chirurgie mini-invasive assistée », et que les associés ont fait le choix d’acquérir du matériel ultra-performant pour les blocs chirurgicaux, à l’instar d’un robot en cours d'installation, mais aussi pour l’imagerie, où l’intégralité de l’équipement, au premier rang duquel le scanner et les deux IRM, a été remplacé par du matériel dernier cri.  
 
Une collaboration essentielle entre public et privé

« Cet hôpital, nous l'avons aussi voulu ouvert sur le territoire, complémentaire et coordonné », a par ailleurs indiqué Jean Canarelli en affirmant que « la santé en Corse repose sur la coopération professionnelle ». « Nous collaborons avec les médecins libéraux, infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes, pharmaciens, biologistes, hôpitaux publics, cliniques, structures médico-sociales, et bien sûr SOS Médecins, présent au rez-de-chaussée, et garantissant la continuité des soins », a-t-il expliqué en soulignant par ailleurs l’importance de la collaboration entre le public et le privé qui n’a fait que se renforcer au cours des dernières années. Une spécificité saluée à plusieurs reprises par la ministre de la Santé. « C'est extrêmement intéressant de voir la très belle complémentarité entre le public et le privé. On voit que les plateaux de chirurgie ici sont très complémentaires avec ceux du centre hospitalier d'Ajaccio. C'est très important », a-t-elle observé en notant que cette collaboration pose les premiers jalons d’un futur CHU. « Quand on parle à l'échelle de la Corse d'une notion de Centre Hospitalier Universitaire, on parle forcément d'un établissement qui sera multisite. Et pour faire ça, il faut que le public et le privé puissent se rassembler et travailler ensemble », a-t-elle appuyé.
 

Par ailleurs, grâce à son plateau technique, la clinique ambitionne d’accroitre l’attractivité de l’île et de fidéliser de nouveaux soignants. « L’hôpital privé s'attache les services de médecins et de spécialistes reconnus dans les spécialités qu'il développe, dont la formation se poursuit avec l'arrivée de nouvelles technologies. Près de 300 professionnels y exercent déjà leur activité, dont plus de 220 salariés et 70 libéraux », a dévoilé Jean Canarelli. De quoi également permettre d’éviter à certains malades de se rendre sur le continent, alors que près de 20 000 déplacements médicaux par an sont toujours recensés par l’Assurance Maladie. « Nous pouvons aussi offrir un plateau technique à des compétences extérieures qui pourront venir y travailler et qui feront que nous amènerons la compétence sur site, plutôt que de faire partir les patients dans différents sites du continent en sachant ce que cela représente, en termes de déracinement même temporaire, de traumatisme psychique, et de coût », a indiqué Michel Mozziconacci.
 
Mais d’ores et déjà,  la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, a tenu à constater que l’établissement ajaccien est devenu en quelques mois  « un pilier de l'offre de soins sur notre île », en accueillant « de 1600 à 2000 patients chaque mois ». « Des chiffres témoignent non seulement de la pertinence du projet initial, mais aussi de l'attente importante qu'il convenait de combler ».  
 
« Ce que nous inaugurons aujourd'hui, ce n'est pas seulement un hôpital, c'est un engagement concret pour la santé du territoire, c'est un outil de coopération, d'innovation et de responsabilité. C'est enfin un message d'espérance », a conclu Jean Canarelli