Afin de lutter contre le phénomène des logements vacants, la ville vient de mettre en place un observatoire dédié, en partenariat avec l'ANAH. Un outil qui lui permet de mieux identifier ces biens inoccupés et d'accompagner les propriétaires pour les remettre sur le marché.
Selon les données de l’INSEE, 3,1 millions d’habitations étaient vacantes en France en 2023. À l’heure où la crise du logement touche l’ensemble du pays et où l’on souhaite limiter l’artificialisation des sols, mettre en place des politiques pertinentes qui permettent de remettre ces biens sur le marché s’avère capital. Ajaccio l’a bien compris et souhaite passer à l'offensive. Même s’ils ne représentent qu’environ 3% de son parc de logements, la cité impériale s’est engagée depuis plusieurs années dans une véritable opération de reconquête des logements vacants. « C’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur. Il y a quatre ans, nous avons d’ailleurs fondé l'association Agir contre le logement vacant, avec des grandes villes comme Strasbourg, Lille, ou Lyon », glisse Nicole Ottavy, adjointe municipale à l’urbanisme et au logement. « Il nous manque énormément de logements à des prix abordables et il vaut mieux recycler les constructions existantes plutôt que de procéder à des constructions neuves. Et puis il y a aussi un enjeu au niveau de copropriétés qui ne sont pas constituées ou très dégradées dans le centre-ville », ajoute-t-elle.
Afin de pouvoir remettre ces biens sur le marché, la première étape passe avant tout par leur identification. Dans cette optique, il y a quelques mois la ville a fait appel au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) pour mettre en place un observatoire des logements vacants. « La commune dispose désormais d’une cartographie, de données statistiques, chiffrées, d’informations portant sur le type présumé ou réel de vacance (succession délicate, bien présumé vacant et sans maître…), ou encore d’indicateurs permettant de mesurer l’ancienneté de la vacance. Cinq situations types (description de la situation, combien de logements, secteur concerné, analyse) et 14 fiches outils (définition, principe, modalités de mise en œuvre, avantages, inconvénients, durée, acteurs mobilisés), ont été transmises à la mairie afin que celle-ci soit mieux outillée pour agir compte tenu de la variété d’hypothèses pouvant conduire à la vacance de logements. Cet outil interne, intuitif, pourra par ailleurs être mis à jour en temps réel, ce qui constitue un intérêt non négligeable », indique Pascale Pancrazi, directrice de l’habitat et du renouvellement urbain à la ville d’Ajaccio, en expliquant que pour identifier un logement vacant, plusieurs sources ont été utilisées : « Les sources principales sont le PLU ou encore l’outil LOVAC, qui permet de croiser les données des fichiers fiscaux et fonciers. Les données émanant du terrain sont également mobilisables et essentielles afin de déterminer si un logement est vacant, probablement vacant, ou non : état des façades, fenêtres, toitures, présence ou non de volets ouverts, état des jardins, parkings, présence d’un nom sur la boîte aux lettres… ».
Grâce à ces premières enquêtes, au moins 1 170 logements vacants, dont la moitié sont inoccupés depuis au moins 5 ans, ont déjà été identifiés à Ajaccio. « Ces résultats confirment ce que nous avions anticipé : le nombre de logements vacants, rapporté au nombre total de logements, est relativement faible à Ajaccio, ce qui traduit bien une pression immobilière certaine. Pour autant, les enjeux ne doivent pas être minorés, dans la mesure où malheureusement des personnes vivent dans des habitats indignes, voire ne disposent pas de logements. Chaque logement disponible compte et doit être mobilisé, que cela soit à des fins sociales, pour revitaliser le centre-ville, se réapproprier son patrimoine ou bien afin qu’une copropriété ne se dégrade pas », note la directrice de l’habitat urbain en relevant que les logements vacants identifiés sont « en grande majorité des appartements de petite taille - 106 T1, 190 T2 et 183 T3 – et anciens (363 logements construits avant 1945) ». « Ce sont vraiment des logements qui nous manquent puisque la taille des familles s'est beaucoup réduite. Il y a de plus en plus de familles monoparentales et de personnes âgées qui auraient besoin de se loger dans des conditions dignes et en centre-ville, à proximité de tous les services », appuie de son côté Nicole Ottavy en précisant que ces logements vacants déjà détectés se situent dans « toute la vieille ville, mais aussi autour du cours Napoléon, rue Fesch, rue Sainte Lucie ».
Autre donnée essentielle mise en exergue par les travaux de l’observatoire des logements vacants : 45% des propriétaires de ces logements âgés de plus de 80 ans. « Or bien souvent, la première cause de la vacance est due au montant des travaux à effectuer au sein du logement », pose Pascale Pancrazi. Afin de pousser ces propriétaires à remettre ces biens sur le marché, la commune a décidé de conduire une opération programmée d’amélioration de l’habitat en cœur de ville (OPAH-RU), co-financée par la ville, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, la Collectivité de Corse et l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Cette opération qui démarrera en 2025 et qui visera à accompagner les propriétaires aussi bien sur le plan administratif, pour le montage de dossiers d’aides, que sur le plan financier. « L’un des objectifs de cette OPAH, qui durera six ans, est de réhabiliter 25 logements vacants, et les remettre sur le marché d’ici 5 ans », annonce Nicole Ottavy, « Des courriers-types vont être envoyés aux propriétaires pour les informer de l’existence de ce dispositif. C'est un travail de fourmi ».
Plus loin, au-delà de ces premiers logements vacants identifiés, le travail de l’observatoire sera poursuivi et affiné au fil de l’eau par des agents de la ville. « Le but est de sensibiliser les propriétaires et les accompagner au mieux, administrativement, techniquement et financièrement, afin de réduire au maximum le phénomène de vacance des logements ajacciens, dans une logique d’intérêt général », insiste encore la directrice de l’habitat et du renouvellement urbain.
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Afin de pouvoir remettre ces biens sur le marché, la première étape passe avant tout par leur identification. Dans cette optique, il y a quelques mois la ville a fait appel au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) pour mettre en place un observatoire des logements vacants. « La commune dispose désormais d’une cartographie, de données statistiques, chiffrées, d’informations portant sur le type présumé ou réel de vacance (succession délicate, bien présumé vacant et sans maître…), ou encore d’indicateurs permettant de mesurer l’ancienneté de la vacance. Cinq situations types (description de la situation, combien de logements, secteur concerné, analyse) et 14 fiches outils (définition, principe, modalités de mise en œuvre, avantages, inconvénients, durée, acteurs mobilisés), ont été transmises à la mairie afin que celle-ci soit mieux outillée pour agir compte tenu de la variété d’hypothèses pouvant conduire à la vacance de logements. Cet outil interne, intuitif, pourra par ailleurs être mis à jour en temps réel, ce qui constitue un intérêt non négligeable », indique Pascale Pancrazi, directrice de l’habitat et du renouvellement urbain à la ville d’Ajaccio, en expliquant que pour identifier un logement vacant, plusieurs sources ont été utilisées : « Les sources principales sont le PLU ou encore l’outil LOVAC, qui permet de croiser les données des fichiers fiscaux et fonciers. Les données émanant du terrain sont également mobilisables et essentielles afin de déterminer si un logement est vacant, probablement vacant, ou non : état des façades, fenêtres, toitures, présence ou non de volets ouverts, état des jardins, parkings, présence d’un nom sur la boîte aux lettres… ».
Grâce à ces premières enquêtes, au moins 1 170 logements vacants, dont la moitié sont inoccupés depuis au moins 5 ans, ont déjà été identifiés à Ajaccio. « Ces résultats confirment ce que nous avions anticipé : le nombre de logements vacants, rapporté au nombre total de logements, est relativement faible à Ajaccio, ce qui traduit bien une pression immobilière certaine. Pour autant, les enjeux ne doivent pas être minorés, dans la mesure où malheureusement des personnes vivent dans des habitats indignes, voire ne disposent pas de logements. Chaque logement disponible compte et doit être mobilisé, que cela soit à des fins sociales, pour revitaliser le centre-ville, se réapproprier son patrimoine ou bien afin qu’une copropriété ne se dégrade pas », note la directrice de l’habitat urbain en relevant que les logements vacants identifiés sont « en grande majorité des appartements de petite taille - 106 T1, 190 T2 et 183 T3 – et anciens (363 logements construits avant 1945) ». « Ce sont vraiment des logements qui nous manquent puisque la taille des familles s'est beaucoup réduite. Il y a de plus en plus de familles monoparentales et de personnes âgées qui auraient besoin de se loger dans des conditions dignes et en centre-ville, à proximité de tous les services », appuie de son côté Nicole Ottavy en précisant que ces logements vacants déjà détectés se situent dans « toute la vieille ville, mais aussi autour du cours Napoléon, rue Fesch, rue Sainte Lucie ».
Autre donnée essentielle mise en exergue par les travaux de l’observatoire des logements vacants : 45% des propriétaires de ces logements âgés de plus de 80 ans. « Or bien souvent, la première cause de la vacance est due au montant des travaux à effectuer au sein du logement », pose Pascale Pancrazi. Afin de pousser ces propriétaires à remettre ces biens sur le marché, la commune a décidé de conduire une opération programmée d’amélioration de l’habitat en cœur de ville (OPAH-RU), co-financée par la ville, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, la Collectivité de Corse et l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Cette opération qui démarrera en 2025 et qui visera à accompagner les propriétaires aussi bien sur le plan administratif, pour le montage de dossiers d’aides, que sur le plan financier. « L’un des objectifs de cette OPAH, qui durera six ans, est de réhabiliter 25 logements vacants, et les remettre sur le marché d’ici 5 ans », annonce Nicole Ottavy, « Des courriers-types vont être envoyés aux propriétaires pour les informer de l’existence de ce dispositif. C'est un travail de fourmi ».
Plus loin, au-delà de ces premiers logements vacants identifiés, le travail de l’observatoire sera poursuivi et affiné au fil de l’eau par des agents de la ville. « Le but est de sensibiliser les propriétaires et les accompagner au mieux, administrativement, techniquement et financièrement, afin de réduire au maximum le phénomène de vacance des logements ajacciens, dans une logique d’intérêt général », insiste encore la directrice de l’habitat et du renouvellement urbain.
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