La ministre Catherine Vautrin, en visite en Corse, a réaffirmé jeudi à Bastia qu'elle entendait poursuivre les "discussions entamées" sur le processus d'autonomie de l'île, tout en soulignant qu'il n'y avait pas "un dossier corse mais des dossiers corses".

Avec Pierre Savelli, le maire de Bastia

"Nous sommes dans la continuité des discussions entamées" en 2022, a déclaré la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, qui s'exprimait devant le maire nationaliste de Bastia Pierre Savelli et les élus de l'intercommunalité de l'agglomération.
Mais, a-t-elle souligné, "il n'y a pas qu'un seul dossier corse mais des dossiers corses". "Il faut travailler aussi pour le quotidien des Corses", a-t-elle insisté.
Le processus dit de Beauvau avait été initié en 2022 par Gérald Darmanin, à la demande d'Emmanuel Macron, pour mettre un terme à des violences sur l'île provoquées par la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Il avait débouché en mars sur un accord prévoyant "la reconnaissance d'un statut d'autonomie" de la Corse "au sein de la République".
Mais la dissolution de l'Assemblée nationale avait mis brutalement un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l'abandon du projet.


Après Bastia ce jeudi, Catherine Vautrin se rend vendredi à Ajaccio où elle rencontrera Gilles Simeoni, président autonomiste de la collectivité de Corse, ainsi que les élus de l'assemblée de Corse dans les locaux de la collectivité de Corse. Les élus corses ont refusé de se rendre à la préfecture de région comme c'était prévu initialement.
 

Une ministre « à l’écoute »

Et Louis Pozzo di Borgo, président de la communauté d'agglomération de Bastia

À l’issue de cette première journée de visite, certains élus et responsables locaux se sont dits « satisfaits » des échanges avec la ministre, qu’ils qualifient de « bienveillante », « chaleureuse », et « à l’écoute  des problématiques corses. » 


C’est le cas de Karina Goffi, présidente de l’UMIH Corsica (Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie) : « Nous avons discuté de plusieurs sujets importants : le crédit d'impôt, le PGE, le logement pour nos collaborateurs et la formation. La ministre a été à l’écoute. Elle a semblé vraiment au fait nos différents domaines de préoccupations . Nous espérons des initiatives rapides, positives et  adaptées à divers métiers. Pour nous, le fait qu’il y ait des expérimentations sur l’île est un bon signe. Le fait qu'une ministre se rende rapidement sur notre territoire et échange facilement avec nous est très prometteur. »
 
Des propos confirmés par Dominique Antoniotti, président de la Fédération du BTP de la Haute-Corse  : « Concernant le secteur du BTP, nous avons exposé nos problématiques, qui sont bien connues et qui ont été entendues par la ministre. Les enjeux continentaux sont clairs, mais il est essentiel que le dossier soit adapté aux spécificités locales. Nous avons du mal à maintenir notre niveau de construction, avec moins de 30 % des mises en chantier par rapport à la moyenne nationale, ce qui fait du secteur  corse le plus en difficulté en France. Nous avons besoin de personnes qui comprennent nos spécificités insulaires, tant les avantages que les contraintes. Et cela semble être le cas avec la ministre Catherine Vautrin. Elle a pris note de nos problématiques, et nous verrons ce que cela donnera dans les semaines à venir. En tout cas, elle connaît bien le terrain et nos réalités. »