Ce mercredi 23 octobre, les représentants du collectif des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice ont été reçus à l'Élysée par le conseiller d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda. Ce dernier a assuré que des moyens seraient déployés pour organiser une opération de repêchage et de prises de photographies en mer Méditerranée, sur le site de l'accident survenu il y a 56 ans.

Crédit photo Avocat Philippe Soussi

Ce mercredi 23 octobre, une réunion attendue s'est tenue à l'Élysée entre les représentants du collectif des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice et Patrick Strzoda, conseiller d'Emmanuel Macron. Les frères Mathieu et Louis Paoli,  qui représentent les familles des victimes, accompagnés de leurs conseils, ont été reçus après plusieurs mois d'attente. Lors de cette réunion, des engagements  ont été annoncés concernant les victimes du crash, qui a fait 95 morts, dont six membres d'équipage, le 11 septembre 1968, au large du Cap d'Antibes. « La réunion s'est très bien déroulée, dans une ambiance conviviale, contrairement à celle que nous avions eue en 2019. » indique Mathieu Paoli, président de l'association des familles des victimes. « Nous avons demandé une fois de plus des photos ou le repêchage de l'épave depuis presque des décennies. Nous avons reçu des photos, mais ce n'étaient pas des images de la caravelle, juste des éléments dispersés au fond de la mer. C’est donc une étape très importante, une avancée majeure qui va forcément nous éclairer sur les circonstances du crash. » L'État a fait plusieurs promesses et se dit prêt à financer une éventuelle opération de repêchage de l'épave afin de comprendre ce qu'il s'est passé mais Mathieu Paoli est conscient que le chemin reste long : « Patrick Strzoda doit d'abord parler au Président de la République. Lors de notre réunion avec lui, ainsi que deux autres personnes liées au président, l'un de la justice et l'autre militaire, tous les éléments ont été pris en compte, nous avons été entendus. Le conseiller d'Emmanuel Macron nous a assuré que l'exécutif était prêt à financer cette opération de repêchage de l'épave et que l'État ferait tout pour que ces investigations soient mises en œuvre, certes d'un point de vue financier mais également d'un point de vue pratique. »

Avant la mise en œuvre de cette opération, une enquête de faisabilité technique, matérielle et financière sera réalisée par un expert chargé d'évaluer les conditions nécessaires.

Pas de victoire pour autant
Bien que Mathieu Paoli se réjouisse de cette « avancée majeure », il refuse de parler de victoire : « Ce n'est pas une victoire. Ce que nous souhaitons, c'est une reconnaissance de ce qui s'est passé ce jour-là. » Il rappelle qu’une enquête a établi qu'un missile avait été tiré depuis une frégate de la marine nationale, abattant l'avion, en opposition à la version selon laquelle un incendie dans la cabine aurait causé le drame. « Ce que nous demandons, c’est que l’État reconnaisse enfin sa part de responsabilité », souligne-t-il. « L'État et la Chancellerie semblent prêts pour une coopération totale concernant les besoins financiers que pourraient nécessiter ces opérations de repêchage et de prises de photographies. Nous attendons la suite, mais nous sommes sortis de cette rencontre avec le sentiment que les choses avancent sur le plan judiciaire. Il serait temps, cela fait 56 ans. » conclut-il.