Le président du groupe Horizons à l'Assemblée, député de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, a appelé ce mercredi les partis politiques de la droite républicaine aux sociaux-démocrates à nouer un "accord" en vue de former un gouvernement, tournant particulièrement le regard vers l'ancien président de la République François Hollande.

Laurent Marcangeli

"Le groupe Horizons a validé une idée, celle d'un accord très temporaire qui pourrait aller jusqu'à l'année prochaine et la réactivation du droit de dissolution de l'Assemblée nationale, afin de permettre un gouvernement le plus large possible, qui partirait des LR pour aller jusqu'aux sociaux-démocrates (...), voire on peut avoir des discussions avec le Parti communiste et les écologistes", a affirmé M. Marcangeli dans un entretien à l'AFP. "Je lance cet appel, car il y a des menaces qui pèsent sur notre pays (...) J'en appelle directement d'ailleurs (...) au président Hollande, qui est député depuis lundi."
"J'ai été député dans son opposition à l'époque, mais je lui reconnais (...) d'être un républicain et de connaître le sens de l'histoire et la gravité qu'implique la gouvernance d'un pays. A un moment, il faut que les esprits se ressaisissent et que celles et ceux qui connaissent la lourdeur de la gestion de la France en temps de crise prennent leurs responsabilité", a-t-il mis en garde, trois jours après des élections qui n'ont pas permis de dégager une majorité absolue à l'Assemblée.

Le député ajaccien proche de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe souhaite "rencontrer l'ensemble des groupes politiques qui s'inscrivent dans cet arc", afin de constituer ce gouvernement "dans l'intérêt supérieur du pays". Laurent Marcangeli a dit partir d'un "constat", celui que "tout le monde a perdu" dimanche, aucune majorité n'étant sortie des urnes, et jugé que le Nouveau Front populaire n'avait pas de légitimité à gouverner avec ses moins de 200 députés. "Je voterai une motion de censure systématique" si le NFP seul devait gouverner, a-t-il juré.

L'ancien maire d'Ajaccio ne veut pas parler de "coalition", évoquant plutôt un "accord de gouvernement minimaliste sur une période déterminée".

Interrogé sur la répartition des postes clés à l'Assemblée, il a plaidé pour que les mêmes partis se mettent d'accord, envisageant que le titulaire du perchoir puisse être issu du Nouveau Front populaire. "Je suis prêt à faire de gros efforts pour éviter une crise politique."

Alors que le nom de François Hollande est parfois évoqué pour présider l'Assemblée, il n'a pas écarté cette hypothèse, tout en invitant à ne pas "se focaliser sur une personne".