À l’occasion de la séance de questions orales à l’Assemblée Nationale de ce mardi, le député de la 1ère circonscription de Haute-Corse a souhaité « (re)mettre l’État devant ses responsabilités » à la veille d’un nouveau rendez-vous place Beauvau.

« Notre île souffre depuis des lustres d’une accumulation de problèmes sociaux, économiques et culturels sans que des solutions adaptées n’aient jamais été diligentées. Il est nécessaire de répondre à une situation qui fait coexister précarité, dépossession, acculturation et spéculation débridée ». Alors que les élus corses ont rendez-vous place Beauvau jeudi dans le cadre du processus de discussions sur l’avenir institutionnel de l’île, lors de la séance de questions au Gouvernement de ce mardi après-midi, Michel Castellani a entendu interroger le Gouvernement sur les relations entre le Gouvernement et la Corse. 
 
Souhaitant « (re)mettre l’État devant ses responsabilités », le député de la 1ère circonscription de Haute-Corse a tout d’abord posé qu’une « majorité de Corses et d’élus se rejoignent sur la nécessité d’un règlement global qui passe par un statut spécifique de la Corse et délègue des compétences permettant d’améliorer les choses » en ajoutant qu’« au-delà de cet aspect institutionnel, restent posés des problèmes majeurs ». « J’ai ainsi demandé à plusieurs reprises que nous soient communiqués les comptes financiers de l’île. Il est impossible de décider des contours d’un statut fiscal que nous souhaitons sans savoir ce que les Corses payent d’impôts, ou ce que l’État verse en Corse. Je n’obtiens aucune réponse », a-t-il ainsi déploré en regrettant par ailleurs ne pas parvenir à obtenir non plus « la publication du rapport de la commission nationale d’investissements santé sur la nécessité de la construction d’un nouvel hôpital à Bastia » ni « la contractualisation des trois écoles immersives en langue corse malgré l’extrême modestie de son coût ». 
 
« Mme la Première ministre ces silences répétés sont inquiétants. La lourdeur des tâches qui pèsent sur le Gouvernement ne doit pas conduire à sous-estimer et écarter les besoins que la Corse exprime depuis des siècles », a-t-il argué, « Nous sortirions tous grandis si nous avancions enfin dans la prise en compte d’une situation pénible que nous souhaitons ardemment voir réglée de façon positive ».

" La Corse est au cœur des préoccupations du Gouvernement "

En retour, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, a souhaité rappeler « toutes les avancées qu’il y a eu en Corse sous le Gouvernement d’Emmanuel Macron » en pointant en premier lieu « le travail fait pour convaincre la Commission Européenne » du bien-fondé de la continuité territoriale. « Vous avez pu constater que dans la transition énergétique et notamment dans la programmation de l’énergie, la Première ministre a rendu des arbitrages très favorables à la rénovation des logements à Ajaccio et à Bastia », a-t-il noté par ailleurs, en glissant également : « Et vous savez bien que pendant le Covid nous avons soutenu, encore plus que d’autres territoires, la Corse parce qu’elle avait une aide particulière à apporter notamment sur la question du tourisme ». 
 
« Il y a d’autres questions vous avez raison », a toutefois concédé le ministre de l’Intérieur. Évoquant l’hôpital de Bastia et la maternité de Porto-Vecchio, il a assuré qu’un travail est effectué sur ces sujets avec le ministre de l’Intérieur. « Mon cabinet s’est rendu sur place et j’ai rassuré moi-même le maire de Bastia », a-t-il ajouté. « Les données de la DGFIP, que Gabriel Attal a travaillé avec les services, seront rendues pour la mi-juin, pour que fin juin, lorsque nous aurons le comité stratégique sur la fiscalité, toutes les données soient fournies à l’ensemble des élus de Corse pour travailler au statut fiscalNous verrons bien évidemment si nous sommes d’accord sur ce statut », a-t-il encore indiqué avant de marteler : « Croyez bien que la Corse est au cœur des préoccupations du Gouvernement et singulièrement au cœur de mes propres préoccupations ».
 
« Je n’ignore rien de la difficulté de votre tâche », lui répondra Michel Castellani avant de conclure : « D’autres se sont cassés les dents sur la Corse. Je voudrais vous dire que l’on ne réglera rien par la contrainte ou par la répression. Nous comptons sur vous pour assurer des réponses à la hauteur des enjeux ».