Le passage d’une SEM société d’économie mixte à un EPIC (Etablissement public industriel et commercial) est une revendication nationaliste qui ouvre une nouvelle étape pour les Chemins de fer de la Corse (CFC). Le président des CFC et vice-président de l’Assemblée de Corse, Hyacinthe Vanni, explique à Corse Net Infos l’utilité de la création de l’EPIC, la méthode employée et les enjeux. Il revient sur le travail accompli depuis sept ans pour la montée en puissance d’un outil structurant et sur une réussite qui oblige à passer à un nouveau modèle.
- Pourquoi avoir changé la SEM en EPIC ?
- Il y a une grande différence entre les deux. La SEM Chemins de fer de la Corse permettait seulement la gestion du chemin de fer. Elle ne pouvait pas faire d’investissements. Tous les investissements étaient portés par la Collectivité de Corse qui était quelquefois en décalage avec nos besoins réels. Un Etablissement public industriel et commercial peut mener de front la gestion et l’investissement. C’est un point très important. L’EPIC, qui sera piloté par l’Exécutif de Corse, continuera ce que faisait la SEM tout en définissant ses investissements et en portant le développement du train dans la même structure. La Collectivité de Corse donnera une dotation d’investissement, comme elle le fait avec les autres agences et offices.
- Est-ce l’enjeu principal ?
- C’est le premier enjeu. Compte tenu de notre succès et de notre dynamisme, le modèle SEM ne nous permet plus de porter tous les projets que nous devons porter. Nous devons changer de modèle pour passer à la vitesse supérieure. Le deuxième enjeu est d’avoir une structure juridique 100 % publique, ce qui n’était pas le cas avec la SEM. L’EPIC nous donne la maîtrise publique et complète des transports intérieurs par chemin de fer de la Corse. C’est un projet politique majeur pour les Nationalistes que nous sommes. C’est, je le rappelle, une volonté politique du mouvement national et aussi une vieille revendication des cheminots qui avait donné lieu, à l’époque, à des grèves et même à des grèves de la faim. Le fait de créer une entité publique est aussi la concrétisation de la feuille de route que j’avais reçue du président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni. C’est aussi la concrétisation du travail que nous avons effectué depuis sept ans. C’est désormais chose faite !
- La création de l’EPIC a été votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse. Est-ce une reconnaissance du travail accompli ?
- C’est une reconnaissance et une méthode. Nous avons accompli un travail considérable d’abord d’un point de vue de la méthode. Un travail au Conseil d’administration des CFC où tous les groupes politiques sont représentés et où on a beaucoup expliqué. Un travail avec les partenaires sociaux qu’on a associé tout au long du processus. Un travail des chargés de mission, Pascal Peraldi et Louis Martinetti. Le projet, nous l’avons d’abord fait partager aux cheminots avant de plaider notre cause auprès du président du Conseil exécutif. On parle tout le temps de supprimer des agences et offices, et là, on en crée une à l’unanimité parce que cette création a un sens. Tout le monde a compris la nécessité de cet EPIC. Son utilité est vraiment indiscutable parce que les Chemins de fer de la Corse font partie de notre patrimoine. C’est une fierté !
- Il y a une grande différence entre les deux. La SEM Chemins de fer de la Corse permettait seulement la gestion du chemin de fer. Elle ne pouvait pas faire d’investissements. Tous les investissements étaient portés par la Collectivité de Corse qui était quelquefois en décalage avec nos besoins réels. Un Etablissement public industriel et commercial peut mener de front la gestion et l’investissement. C’est un point très important. L’EPIC, qui sera piloté par l’Exécutif de Corse, continuera ce que faisait la SEM tout en définissant ses investissements et en portant le développement du train dans la même structure. La Collectivité de Corse donnera une dotation d’investissement, comme elle le fait avec les autres agences et offices.
- Est-ce l’enjeu principal ?
- C’est le premier enjeu. Compte tenu de notre succès et de notre dynamisme, le modèle SEM ne nous permet plus de porter tous les projets que nous devons porter. Nous devons changer de modèle pour passer à la vitesse supérieure. Le deuxième enjeu est d’avoir une structure juridique 100 % publique, ce qui n’était pas le cas avec la SEM. L’EPIC nous donne la maîtrise publique et complète des transports intérieurs par chemin de fer de la Corse. C’est un projet politique majeur pour les Nationalistes que nous sommes. C’est, je le rappelle, une volonté politique du mouvement national et aussi une vieille revendication des cheminots qui avait donné lieu, à l’époque, à des grèves et même à des grèves de la faim. Le fait de créer une entité publique est aussi la concrétisation de la feuille de route que j’avais reçue du président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni. C’est aussi la concrétisation du travail que nous avons effectué depuis sept ans. C’est désormais chose faite !
- La création de l’EPIC a été votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse. Est-ce une reconnaissance du travail accompli ?
- C’est une reconnaissance et une méthode. Nous avons accompli un travail considérable d’abord d’un point de vue de la méthode. Un travail au Conseil d’administration des CFC où tous les groupes politiques sont représentés et où on a beaucoup expliqué. Un travail avec les partenaires sociaux qu’on a associé tout au long du processus. Un travail des chargés de mission, Pascal Peraldi et Louis Martinetti. Le projet, nous l’avons d’abord fait partager aux cheminots avant de plaider notre cause auprès du président du Conseil exécutif. On parle tout le temps de supprimer des agences et offices, et là, on en crée une à l’unanimité parce que cette création a un sens. Tout le monde a compris la nécessité de cet EPIC. Son utilité est vraiment indiscutable parce que les Chemins de fer de la Corse font partie de notre patrimoine. C’est une fierté !
- Avec l’EPIC, vous ne serez plus président ?
- La SEM disparait. L’EPIC engendre un changement de président. Le président de la SEM ne peut plus être président de l’EPIC puisque l’EPIC intègre l’Exécutif de Corse. Le président sera donc, soit le président du Conseil exécutif, soit la personne qu’il désignera au sein du Conseil exécutif. Il y aura un nouveau directeur et une nouvelle équipe. L’EPIC suppose un transfert de personnel ou des personnels nouveaux. C’est un changement fondamental. Il faudra une équipe d’ingénierie qui soit jeune, dynamique et innovante. Je suis partisan d’un bureau d’ingénierie local qui porte les projets structurants. Ceci dit, je vais rester président encore quelques mois puisque la SEM cohabitera en miroir pendant six mois à un an pour accompagner la mise en place de l’EPIC.
- Un président qui crée un outil pour ne plus être président, c’est quand même assez rare ?
- On ne construit pas des outils et des structures nouvelles pour rester président. On construit des outils et des structures nouvelles pour avancer et se projeter. Notre objectif était de mener à bien tous les projets du Chemin de fer et surtout son développement. Je suis fier du travail réalisé par les cheminots, de la cohésion de l’équipe que nous avons mise en place, du projet d’entreprise que nous avons créé, et surtout du projet politique qui se concrétise. Certains disent que rien ne se concrétise en Corse, le Chemin de fer prouve, si besoin est, le contraire. La place qu’il a aujourd’hui en Corse, c’est la fierté des cheminots. Nous avons dynamisé le train, fait monter en puissance le périurbain, doublé nos recettes et le nombre de voyageurs transportés. Nous avons noué des partenariats, comme pour la foire de Vizzavona ou lors des manifestations où le transport est gratuit. Nous expérimentons le transport des supporters au stade de Furiani, qui va se concrétiser quand les travaux seront terminés. Tous ces projets ont été menés à bien. Le contrat est rempli, maintenant il faut passer la main.
- Sous votre présidence, les CFC sont passés du statut de folklore à une réussite citée en modèle par le Cerema. Quelle a été votre priorité à votre arrivée en 2016 ?
- Il fallait déjà rendre attractif le chemin de fer, faire revenir les gens prendre le train. Et pour cela, il fallait un plan de transport adéquat. Quand on fait partir un train de Corte pour qu’il arrive à 8h à Bastia, on sait que les travailleurs peuvent le prendre. C’est toute une organisation. Il a fallu faire fonctionner les trains qui ne fonctionnaient pas. Ensuite, mettre en place un process de réparation pour pouvoir exploiter les trains au maximum de leurs capacités. C’est ce qu’on a fait. Il a fallu structurer nos équipes et monter en compétence. La simplicité aurait été de faire venir, comme c’était prévu avant notre arrivée, cinq cadres de la SNCF pour nous expliquer comment il fallait faire. On peut appeler cela : la colonisation ! On a vu ce que nous a laissé la SNCF : un tas de ruines ! Nous avons refusé et fait en sorte de former des gens en interne et de les faire accéder aux responsabilités. Nous avons choisi de faire confiance à nos jeunes, et nous avons bien fait parce qu’ils ont montré leur savoir-faire en matière de sécurité, de finances, de marchés publics, de management… Tous ces secteurs, qui étaient autrefois détenus par des gens qui n’étaient pas d’ici, sont aujourd’hui gérés par des jeunes Corses avec un directeur expérimenté, Jean-Baptiste Bartoli, qui a été la cheville ouvrière. Sans oublier Jacques Chibaudel et toute son équipe. C’est une grande fierté pour tout le monde. On peut constater que nous ne sommes pas moins efficaces que les autres, bien au contraire, puisque nous sommes félicités par un certain nombre d’organismes nationaux pour notre savoir-faire. Ce transfert de compétences s’est fait avec le soutien de la SNCF qui est toujours là pour nous conseiller puisque nous avons un contrat d’assistance, mais qui ne se s’est pas emparée des responsabilités. Nous avons gardé la maîtrise publique et totale de notre outil. Nous avons voulu construire par nous-mêmes, pas à pas, sans nous précipiter.
- La SEM disparait. L’EPIC engendre un changement de président. Le président de la SEM ne peut plus être président de l’EPIC puisque l’EPIC intègre l’Exécutif de Corse. Le président sera donc, soit le président du Conseil exécutif, soit la personne qu’il désignera au sein du Conseil exécutif. Il y aura un nouveau directeur et une nouvelle équipe. L’EPIC suppose un transfert de personnel ou des personnels nouveaux. C’est un changement fondamental. Il faudra une équipe d’ingénierie qui soit jeune, dynamique et innovante. Je suis partisan d’un bureau d’ingénierie local qui porte les projets structurants. Ceci dit, je vais rester président encore quelques mois puisque la SEM cohabitera en miroir pendant six mois à un an pour accompagner la mise en place de l’EPIC.
- Un président qui crée un outil pour ne plus être président, c’est quand même assez rare ?
- On ne construit pas des outils et des structures nouvelles pour rester président. On construit des outils et des structures nouvelles pour avancer et se projeter. Notre objectif était de mener à bien tous les projets du Chemin de fer et surtout son développement. Je suis fier du travail réalisé par les cheminots, de la cohésion de l’équipe que nous avons mise en place, du projet d’entreprise que nous avons créé, et surtout du projet politique qui se concrétise. Certains disent que rien ne se concrétise en Corse, le Chemin de fer prouve, si besoin est, le contraire. La place qu’il a aujourd’hui en Corse, c’est la fierté des cheminots. Nous avons dynamisé le train, fait monter en puissance le périurbain, doublé nos recettes et le nombre de voyageurs transportés. Nous avons noué des partenariats, comme pour la foire de Vizzavona ou lors des manifestations où le transport est gratuit. Nous expérimentons le transport des supporters au stade de Furiani, qui va se concrétiser quand les travaux seront terminés. Tous ces projets ont été menés à bien. Le contrat est rempli, maintenant il faut passer la main.
- Sous votre présidence, les CFC sont passés du statut de folklore à une réussite citée en modèle par le Cerema. Quelle a été votre priorité à votre arrivée en 2016 ?
- Il fallait déjà rendre attractif le chemin de fer, faire revenir les gens prendre le train. Et pour cela, il fallait un plan de transport adéquat. Quand on fait partir un train de Corte pour qu’il arrive à 8h à Bastia, on sait que les travailleurs peuvent le prendre. C’est toute une organisation. Il a fallu faire fonctionner les trains qui ne fonctionnaient pas. Ensuite, mettre en place un process de réparation pour pouvoir exploiter les trains au maximum de leurs capacités. C’est ce qu’on a fait. Il a fallu structurer nos équipes et monter en compétence. La simplicité aurait été de faire venir, comme c’était prévu avant notre arrivée, cinq cadres de la SNCF pour nous expliquer comment il fallait faire. On peut appeler cela : la colonisation ! On a vu ce que nous a laissé la SNCF : un tas de ruines ! Nous avons refusé et fait en sorte de former des gens en interne et de les faire accéder aux responsabilités. Nous avons choisi de faire confiance à nos jeunes, et nous avons bien fait parce qu’ils ont montré leur savoir-faire en matière de sécurité, de finances, de marchés publics, de management… Tous ces secteurs, qui étaient autrefois détenus par des gens qui n’étaient pas d’ici, sont aujourd’hui gérés par des jeunes Corses avec un directeur expérimenté, Jean-Baptiste Bartoli, qui a été la cheville ouvrière. Sans oublier Jacques Chibaudel et toute son équipe. C’est une grande fierté pour tout le monde. On peut constater que nous ne sommes pas moins efficaces que les autres, bien au contraire, puisque nous sommes félicités par un certain nombre d’organismes nationaux pour notre savoir-faire. Ce transfert de compétences s’est fait avec le soutien de la SNCF qui est toujours là pour nous conseiller puisque nous avons un contrat d’assistance, mais qui ne se s’est pas emparée des responsabilités. Nous avons gardé la maîtrise publique et totale de notre outil. Nous avons voulu construire par nous-mêmes, pas à pas, sans nous précipiter.
- Justement, quel bilan tirez-vous de vos sept années de présidence ?
- Beaucoup de choses ont été faites, beaucoup restent à faire. Nous avons donné un statut aux cheminots, c’était une priorité. Le statut des Chemins de fer de la Corse est inscrit au Journal officiel de la France, c’est une avancée considérable. C’est aussi une vraie fierté d’avoir donné aux cheminots des conditions de travail dignes du XXIe siècle. Quand en 2016, je prends mes fonctions de président, la gare de Bastia est délabrée. Il n’y a ni vestiaires, ni toilettes. Aujourd’hui, la gare de Bastia a des vestiaires, des salles de repos, des salles de réunion et de visioconférence. Tous les bureaux ont été refaits, le hall d’accueil également. Les gens travaillent dans des conditions vraiment optimales. Nous avons fait de même à Casamozza et Aiacciu où tout était également abandonné. La gare d’Ajaccio n’avait ni chauffage, ni climatisation. Les bureaux étaient délabrés, les toilettes étaient dans des Algecos, il n’y avait pas de salle de repos pour les agents. Nous inaugurerons, fin avril, une gare rénovée. La seconde priorité était de diversifier nos recettes. Nous sommes allés chercher des recettes nouvelles avec des créations de parkings en Balagne, à Ile Rousse et Calvi, et demain à Algajola et Lumio. Nous sommes heureux d’avoir repris nos emprises et de les avoir valorisées. Les parkings de Balagne rapportent 250 000 € par an. C’est important pour une SEM ! Nous avons doublé nos recettes en doublant le nombre de personnes transportées, et nous disposons d’une marge de progression non négligeable grâce à l’installation de la CCVU, « commande centralisée de voie unique » sur le périurbain ajaccien, comme nous l’avons fait sur le périurbain bastiais. En sept ans, le Chemin de fer est devenu un vrai service public. Il faut continuer à chercher des recettes supplémentaires pour garder notre mission première de service public.
- Vous transportez également des touristes, l’été, notamment en Balagne. Est-ce aussi un axe de développement ?
- C’est vrai qu’en Balagne, notre modèle de transport est plus touristique. On transporte autant de personnes qu’on en laisse sur le quai, l’été. Cela veut dire qu’on peut doubler nos recettes qui sont aujourd’hui de 1,3 million d’euros. Nous allons réaliser des investissements grâce à la forte implication de la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, qui, lorsqu’elle était en charge des Affaires européennes, a réussi à nous raccrocher à un programme européen. Je rappelle qu’en la matière, la Balagne avait été exclue du PEI (Programme exceptionnel investissement). Je tiens à remercier la présidente Maupertuis parce que nous avons travaillé ensemble pendant deux ans pour réussir à décrocher ces crédits européens qui nous permettent de mettre en place la CCVU et de refaire à neuf les deux gares d’Ile Rousse et de Calvi. C’est quelque chose qui nous tient à cœur, à elle et à moi. Je rappelle aussi que personne ne croyait qu’on pouvait installer la CCVU en Balagne. Aujourd’hui, c’est chose faite ! C’est une montée en puissance, une réussite industrielle et commerciale, et une réussite collective. Je tiens à insister là-dessus, parce que ce sont des équipes qui gagnent avec un transfert de compétences réussi.
- Le défi relevé lors de la fermeture du tunnel de Bastia a-t-il permis d’asseoir cette montée en puissance ?
- Oui ! C’est même une réussite totale ! La fermeture du tunnel de Bastia nous a donné les moyens de nous affirmer comme des transporteurs du périurbain avec un savoir-faire. Nous avions pris le pari de cadencer les trains, d’en mettre beaucoup plus que la fréquence habituelle. Nous avons rapatrié du matériel roulant sur les grandes lignes et nous avons réorganisé tout le plan de transport. Cela a payé puisque nous avons transporté beaucoup plus de personnes, en plus des collégiens, lycéens et étudiants habituels. Et les personnes, qui ont pris le train à ce moment-là, ont continué à le prendre parce que c’est plus simple et que ça coûte moins cher dans un contexte d’augmentation du prix de l’essence. Aujourd’hui sur le périurbain bastiais, nous sommes au maximum de nos capacités. Nous transportons à peu près 1,3 million de personnes par an sur toute la Corse. Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2022. Ce qui est considérable. Je pense que nous pouvons aller au-delà, faire encore mieux et continuer à nous diversifier. Par exemple faire du fret, où il y a une grosse demande.
- Beaucoup de choses ont été faites, beaucoup restent à faire. Nous avons donné un statut aux cheminots, c’était une priorité. Le statut des Chemins de fer de la Corse est inscrit au Journal officiel de la France, c’est une avancée considérable. C’est aussi une vraie fierté d’avoir donné aux cheminots des conditions de travail dignes du XXIe siècle. Quand en 2016, je prends mes fonctions de président, la gare de Bastia est délabrée. Il n’y a ni vestiaires, ni toilettes. Aujourd’hui, la gare de Bastia a des vestiaires, des salles de repos, des salles de réunion et de visioconférence. Tous les bureaux ont été refaits, le hall d’accueil également. Les gens travaillent dans des conditions vraiment optimales. Nous avons fait de même à Casamozza et Aiacciu où tout était également abandonné. La gare d’Ajaccio n’avait ni chauffage, ni climatisation. Les bureaux étaient délabrés, les toilettes étaient dans des Algecos, il n’y avait pas de salle de repos pour les agents. Nous inaugurerons, fin avril, une gare rénovée. La seconde priorité était de diversifier nos recettes. Nous sommes allés chercher des recettes nouvelles avec des créations de parkings en Balagne, à Ile Rousse et Calvi, et demain à Algajola et Lumio. Nous sommes heureux d’avoir repris nos emprises et de les avoir valorisées. Les parkings de Balagne rapportent 250 000 € par an. C’est important pour une SEM ! Nous avons doublé nos recettes en doublant le nombre de personnes transportées, et nous disposons d’une marge de progression non négligeable grâce à l’installation de la CCVU, « commande centralisée de voie unique » sur le périurbain ajaccien, comme nous l’avons fait sur le périurbain bastiais. En sept ans, le Chemin de fer est devenu un vrai service public. Il faut continuer à chercher des recettes supplémentaires pour garder notre mission première de service public.
- Vous transportez également des touristes, l’été, notamment en Balagne. Est-ce aussi un axe de développement ?
- C’est vrai qu’en Balagne, notre modèle de transport est plus touristique. On transporte autant de personnes qu’on en laisse sur le quai, l’été. Cela veut dire qu’on peut doubler nos recettes qui sont aujourd’hui de 1,3 million d’euros. Nous allons réaliser des investissements grâce à la forte implication de la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, qui, lorsqu’elle était en charge des Affaires européennes, a réussi à nous raccrocher à un programme européen. Je rappelle qu’en la matière, la Balagne avait été exclue du PEI (Programme exceptionnel investissement). Je tiens à remercier la présidente Maupertuis parce que nous avons travaillé ensemble pendant deux ans pour réussir à décrocher ces crédits européens qui nous permettent de mettre en place la CCVU et de refaire à neuf les deux gares d’Ile Rousse et de Calvi. C’est quelque chose qui nous tient à cœur, à elle et à moi. Je rappelle aussi que personne ne croyait qu’on pouvait installer la CCVU en Balagne. Aujourd’hui, c’est chose faite ! C’est une montée en puissance, une réussite industrielle et commerciale, et une réussite collective. Je tiens à insister là-dessus, parce que ce sont des équipes qui gagnent avec un transfert de compétences réussi.
- Le défi relevé lors de la fermeture du tunnel de Bastia a-t-il permis d’asseoir cette montée en puissance ?
- Oui ! C’est même une réussite totale ! La fermeture du tunnel de Bastia nous a donné les moyens de nous affirmer comme des transporteurs du périurbain avec un savoir-faire. Nous avions pris le pari de cadencer les trains, d’en mettre beaucoup plus que la fréquence habituelle. Nous avons rapatrié du matériel roulant sur les grandes lignes et nous avons réorganisé tout le plan de transport. Cela a payé puisque nous avons transporté beaucoup plus de personnes, en plus des collégiens, lycéens et étudiants habituels. Et les personnes, qui ont pris le train à ce moment-là, ont continué à le prendre parce que c’est plus simple et que ça coûte moins cher dans un contexte d’augmentation du prix de l’essence. Aujourd’hui sur le périurbain bastiais, nous sommes au maximum de nos capacités. Nous transportons à peu près 1,3 million de personnes par an sur toute la Corse. Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2022. Ce qui est considérable. Je pense que nous pouvons aller au-delà, faire encore mieux et continuer à nous diversifier. Par exemple faire du fret, où il y a une grosse demande.
- Quels sont, avec l’EPIC, les futurs investissements à réaliser en priorité ?
- L’enjeu aujourd’hui est vraiment d’acquérir du nouveau matériel roulant. Si nous avions beaucoup plus de trains, nous pourrions faire encore mieux parce que nous sommes à 100 % de nos capacités. Avec la montée en puissance de la CCVU et la mise en place de l’intermodalité dans le périurbain, nous avons besoin de plus de fréquences, mais le train fonctionne déjà H24, cela pose des problèmes d’entretien et d’organisation. L’enjeu, qui sera porté par le nouveau président et la nouvelle équipe, c’est d’acquérir des nouveaux trains plus propres, plus écologiques, des trains hybrides, à batteries ou alimentés à l’hydrogène, notamment sur le périurbain. Il y a un grand projet avec la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) en matière de production d’hydrogène auquel on peut se connecter. Il faudra mettre en place un nouveau modèle sans refaire les mêmes erreurs que par le passé. Il faut des trains qui passeront dans les tunnels et franchiront Vizzavona. L’enjeu est aussi d’ouvrir de nouvelles lignes pour se projeter vers l’avenir parce que les Chemins de fer sont devenus un outil structurant de la Corse. Le président Gilles Simeoni l’a d’ailleurs annoncé. Nous avons ouvert un chemin, il faut continuer et aller beaucoup plus loin.
- Vous avez dit que la création de l’EPIC était « un projet d’autonomie réussi ». Qu’entendez-vous par là ?
- J’irai même plus loin : aujourd’hui les Chemins de fer de la Corse ne sont pas autonomes, mais indépendants. Ils montrent notre savoir-faire. Ils sont la preuve que quand on nous laisse faire, on sait faire et on fait ! Nous avons décidé de prendre notre destin en main et de faire par nous-mêmes. Nous n’avons eu besoin, ni d’une tutelle de l’Etat, ni de la SNCF pour nous dire ce qu’il fallait faire, mais nous n'avons pu le faire que parce que le cadre juridique nous le permet. L’autonomie doit nous permettre de faire ce qu’aujourd’hui le cadre juridique nous interdit. Si demain, nous avons la compétence fiscale ou la compétence environnementale, nous saurons faire. Là où nous avons la possibilité de faire, nous avons la volonté de faire. Je dirais mieux quand nous avons la possibilité de faire, nous faisons et nous faisons vite.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- L’enjeu aujourd’hui est vraiment d’acquérir du nouveau matériel roulant. Si nous avions beaucoup plus de trains, nous pourrions faire encore mieux parce que nous sommes à 100 % de nos capacités. Avec la montée en puissance de la CCVU et la mise en place de l’intermodalité dans le périurbain, nous avons besoin de plus de fréquences, mais le train fonctionne déjà H24, cela pose des problèmes d’entretien et d’organisation. L’enjeu, qui sera porté par le nouveau président et la nouvelle équipe, c’est d’acquérir des nouveaux trains plus propres, plus écologiques, des trains hybrides, à batteries ou alimentés à l’hydrogène, notamment sur le périurbain. Il y a un grand projet avec la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) en matière de production d’hydrogène auquel on peut se connecter. Il faudra mettre en place un nouveau modèle sans refaire les mêmes erreurs que par le passé. Il faut des trains qui passeront dans les tunnels et franchiront Vizzavona. L’enjeu est aussi d’ouvrir de nouvelles lignes pour se projeter vers l’avenir parce que les Chemins de fer sont devenus un outil structurant de la Corse. Le président Gilles Simeoni l’a d’ailleurs annoncé. Nous avons ouvert un chemin, il faut continuer et aller beaucoup plus loin.
- Vous avez dit que la création de l’EPIC était « un projet d’autonomie réussi ». Qu’entendez-vous par là ?
- J’irai même plus loin : aujourd’hui les Chemins de fer de la Corse ne sont pas autonomes, mais indépendants. Ils montrent notre savoir-faire. Ils sont la preuve que quand on nous laisse faire, on sait faire et on fait ! Nous avons décidé de prendre notre destin en main et de faire par nous-mêmes. Nous n’avons eu besoin, ni d’une tutelle de l’Etat, ni de la SNCF pour nous dire ce qu’il fallait faire, mais nous n'avons pu le faire que parce que le cadre juridique nous le permet. L’autonomie doit nous permettre de faire ce qu’aujourd’hui le cadre juridique nous interdit. Si demain, nous avons la compétence fiscale ou la compétence environnementale, nous saurons faire. Là où nous avons la possibilité de faire, nous avons la volonté de faire. Je dirais mieux quand nous avons la possibilité de faire, nous faisons et nous faisons vite.
Propos recueillis par Nicole MARI.