Les 29 et 30 novembre, Bonifacio sera ville ambassadrice du Téléthon, un honneur réservé à trois autres villes en France, qui vient récompenser des années de générosité dans la cité des Falaises au profit de la recherche contre les maladies génétiques. Etre ville ambassadrice, cela veut dire passer régulièrement sur les antennes de France Télévision durant les trente heures de direct qui seront consacrées à l’événement.

« D’un point de vue esthétique, Bonifacio revendique un peu le statut de capitale de la Corse, alors si elle peut aussi devenir, pendant trente heures, la capitale de la solidarité en Corse, nous n’en serions que plus fiers », a déclaré Jean-Charles Orsucci. C’est un maire de Bonifacio ému, qui a lancé la conférence de presse, mardi soir, en présence de représentants nationaux de l’AFM-Téléthon et de France Télévision, la solide direction bicéphale de l’événement qui œuvre, depuis trente-sept ans, à récolter des millions d’euros de dons pour combattre les maladies génétiques et sauver des vies. Ce sont eux qui ont choisi Bonifacio comme ville ambassadrice, au même titre que Quimper (Finistère), Firminy (Loire) et Avesnes-sur-Helpe (Nord).

La recette bonifacienne ? "Une formidable équipe"

Un choix qui s’explique par l’investissement incroyable dont font preuve les Bonifaciens, année après année. Rendez-vous compte : Bonifacio et ses quelque 3 200 habitants sont parvenus à récolter 33 300 euros de dons l’an dernier, rien que sur l’organisation des manifestations au profit du Téléthon ! « Au ratio, ça fait 10,40 euros par habitant, s’en réjouit Jonathan Catoire, élu municipal et aussi président de l’Association Téléthon Bonifacio. Ce qui fait de nous l’un des villes les plus actives au niveau national. » La recette de la générosité à la bonifacienne ? Sans surprise, l’investissement : « Le Téléthon, chez nous, ça dure deux mois. Depuis le 1er octobre, on a des manifestations toutes les semaines. »

A titre de comparaison, Ajaccio, deuxième ville la plus généreuse de Corse-du-Sud durant le Téléthon, a récolté… 28 000 euros de dons en moins que Bonifacio l’an dernier. Selon Julia Hue-Pasqualaggi, coordinatrice du Téléthon dans le département, le fait que la municipalité bonifacienne s’implique directement dans l’organisation des manifestations explique en partie qu’un tel élan de générosité soit possible : « Pour une association, c’est parfois la croix et la bannière d’obtenir une salle pour organiser une manifestation. » Ce que fait systématiquement la municipalité bonifacienne, en plus d’une subvention somme toute modeste attribuée à l’AFM-Téléthon (2 500 euros par an). Jean-Charles Orsucci refuse de tirer la couverture à lui : « Même si on répond présent, avec des moyens logistiques, techniques et financiers, ça tient surtout à la personnalité de ceux qui oeuvrent pour le Téléthon à Bonifacio. C’est une formidable équipe d’une dizaine de personnes à peine, qui draine derrière elle l’ensemble des Bonifaciens. »

485 000 euros de dons récoltés l'an dernier en Corse

L’Association Téléthon Bonifacio est née en 1992 de la volonté d’une poignée de Bonifaciens désireux de s’impliquer en faveur d’un événement solidaire, sous l’impulsion d’Alain Modesto, resté aux manettes pendant près de trente ans, avant que Jonathan Catoire ne prenne sa succession en 2020. Pas de raison que la mobilisation fléchisse cette année, dès lors que Bonifacio a été désignée ville ambassadrice. Animateur sur Via Stella, Laurent Vitali assurera les directs à Bonifacio durant les trente heures que France Télévisions consacrera à l’événement : « Je suis sûr d’une chose, c’est que la Corse va se montrer encore une fois solidaire et généreuse. » L’an dernier, les Corses ont permis de récolter 485 000 euros de dons, appels téléphoniques compris. L’an dernier en France, le Téléthon a réuni plus de 11 millions de téléspectateurs, pour une collecte de dons finale qui a presque atteint 93 millions d’euros.

Ce que l'on pourra voir à la télé, filmé de Bonifacio

A la télé, on pourra suivre deux fils rouges durant tout le week-end : une course de 30 heures et une traversée du port à la nage de 30 heures également. Il y aura aussi un défi « aviron », par les pompiers de Bastia et un défi « kayak » dans le port par les pompiers de Porto-Vecchio et de Bonifacio. En point d’orgue de ces épreuves sportives, il y aura même une descente en rappel du Bastion de l’Etendard. Les quatre villes ambassadrices se lanceront des défis par caméras interposées. Ainsi, les garçons de café bonifaciens engageront une course de relais face à leurs homologues de Quimper ; un défi « nage » mettra aux prises Bonifacio à Avesnes-sur-Helpe, un défi « force » sera initié par l’équipe de rugby de Porto-Vecchio, en présence de Thibault Belanger, rugbyman mais aussi aventurier bonifacien de Koh-Lanta. Eric Fraticelli fera également l’honneur de sa présence. Il participera notamment à un défi culinaire en présence de deux chefs cuisiniers. Le célèbre DJ Philippe Corti animera la soirée musicale du vendredi, qui sera précédée d’un concert, de 19 h à 22 h, où l’on pourra écouter chanter Jean Menconi, Delia Lucia, Matteu Di Meglio, Gianluca Cacciari et Francine Massiani. Pour les enfants, de nombreuses activités seront proposées : concours de dessins, jeux gonflables, ouverture du carrousel sur la Marine, balades à poney et grande kermesse.

7 000 maladies rares toujours à combattre

Un week-end durant lequel on n’aura de cesse de se rappeler pourquoi - et surtout pour qui - l’AFM-Téléthon et France Télévisions organise tout cela. Des familles corses, frappées par la maladie, viendront témoigner. A l’image d’Enzo, 9 ans, atteint d’une myopathie congénitale avec déficit en collagène. Ou Laetitia, 41 ans, atteinte d’une dystrophie myotonique de Steinert. En Corse, 70 familles sont concernées par ces maladies. Grâce à l’argent du Téléthon, des vies ont été sauvées, des traitements ont été trouvés ou sont en phase de test. « Mais il faut continuer, la route est encore longue », appuie Patricia Olié, membre du conseil d’administration de l’AFM-Téléthon. En effet, près de 7 000 maladies rares ont été recensées, dont 80 % sont d’origine génétique. Elles atteignent plus de 3 millions de personnes en France, soit 4,5 % de la population. Elles concernent dans la moitié des cas des enfants de moins de 5 ans et sont responsables de 10 % des décès entre l’âge d’1 an et 5 ans. « La mort aux trousses, c’est le moteur qui nous guide pour ces enfants, poursuit Patricia Olié. Qu’ils en meurent, c’est insupportable, et le mot est extrêmement faible. » 

Pour faire un don

- Par téléphone, au 36 37 (appel gratuit)
- En ligne sur telethon.fr

L’AFM-Téléthon a besoin de bénévoles en Corse. Elle en compte actuellement dix-huit en Haute-Corse et quatre en Corse-du-Sud. Pour candidater, contacter Catherine Château-Artaud (Haute-Corse) au 06 32 30 38 40 ; ou Julia Hue-Pasqualaggi (Corse-du-Sud) au 06 66 59 34 89.