Un autre grand fait religieux, sans commune mesure avec la venue du pape François à Ajaccio, a marqué la vie religieuse insulaire : le couronnement de Notre-Dame des Grâces de Lavasina. Il s'est déroulé le 18 mai 1952 sur la place Saint-Nicolas devant 50 000 personnes et en présence du futur pape Jean XXIII. Cette cérémonie grandiose demeure l'un des événements religieux corses majeurs du XXe siècle.

Le futur Jean XXIII le 18 mai 1952 sur la place Saint-Nicolas

Le 18 mai 1952 sur la Place Saint-Nicolas, à Bastia, devant cinquante mille personnes et en présence du nonce apostolique Monsignore Giovanni Roncalli, futur pape Jean XXIII, qui est passé également par Ajaccio et Corten Mgr Jean-Baptiste Llosa, évêque de Corse, a couronné le tableau miraculeux de Notre-Dame de Lavasina. Deux couronnes furent placées sur la tête de la Vierge et de l'Enfant-Jésus. 


"Vive le pape"
"L'Almanaccu, tradizione viva di Bastia è di u sò circondu", qui sera réédité et enrichi dans quelques semaines et auquel nous devons l'image colorée du futur Jean XIII, et qui consacre une page à l'événement de mai 1958 rappelle qu'avant les 17 et 18 mai 1958, les éléments déchaînés depuis quelques jours s'étaient apaisés comme par miracle…
Il rapporte aussi que Mgr Angelo-Giuseppe Roncalli avait été accueilli comme un chef d'État, et que c'est aux cris de « vive le Pape » que la foule massée à Puretta l'avait salué à sa descente d'avion.
Le tableau miraculeux arrivé par mer depuis son sanctuaire de Lavasina escorté par les pêcheurs et un bâtiment  de la Marine nationale. L'Albatros.  a été  ensuite porté en procession par les dockers. Jacques Gavini, ministre de la Marine, se tenait au premier rang des personnalités civiles et militaires.
Aux balcons et fenêtres de Bastia ont été déroulés des draps brodés et des couvre-lits damassés, antique coutume pour honorer les saints portés en procession.
À l'issue de cette cérémonie imposante, le tableau a été ramené au sanctuaire par mer, salué par la foule qui a envahi la place Saint-Nicolas.


« Je bénis l'île de Beauté pour qu'elle soit toujours l'île de l'Immaculée »
Celui qui, six ans plus tard, deviendra pape sous le nom de Jean XXIII a fait ses adieux à la Corse en tenant ces propos : « je quitte cette terre des héros et des saints, j'emporte dans mon cœur l'inoubliable souvenir de l'accueil fervent, grandiose et filial fait a l'humble ambassadeur du Saint-Père. »
« Je bénis l'île de Beauté pour qu'elle soit toujours l'île de l'Immaculée », a encore notamment dit  Mgr Angelo-Giuseppe Roncalli...

Deux couronnes d'or au nom du Saint-Père

Ce moment de profonde piété est également  rapporté sur le site Lavasina.fr  qui écrit que ce furent  les Franciscains, ayant la responsabilité du Sanctuaire à ce moment-là qui prirent l’initiative de demander au Saint-Père, avec l’appui du ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs et de l’évêque d’Ajaccio, Mgr Jean-Baptiste Llosa, la faveur du couronnement de Notre-Dame des Grâces de Lavasina.
Le 12 août 1949, la demande était agréée par le pape Pie XII qui, dans son Bref Apostolique, confiait à l’évêque d’Ajaccio : « ...le mandat d’imposer en Notre Nom et par Notre Autorité un diadème d’or à l’image de la Bienheureuse Vierge Marie de la Divine Grâce conservée dans l’église du lieu qu’on appelle Lavasina… ».
Quinze jours plus tard, le 27 août 1949, Mgr Llosa vint consacrer solennellement le sanctuaire avant de commencer la grande préparation des fêtes du couronnement.


Le 18 mai 1952 enfin, après la messe solennelle célébrée sur la place Saint-Nicolas de Bastia, où la sainte image avait été transférée, sous la présidence de Mgr Angelo-Giuseppe Roncalli, Nonce Apostolique en France et futur pape Saint-Jean XXIII, et en présence des autorités civiles et militaires, d'un clergé nombreux et d'une foule évaluée à environ 50 000 personnes, le tableau miraculeux de Notre-Dame des Grâces de Lavasina reçut officiellement des mains de Mgr  Llosa, au nom du Saint-Père, les deux couronnes d’or qui ornent depuis lors les chefs sacrés de la Très Sainte Vierge Marie et de l'Enfant-Jésus.
À cette occasion fut notamment chanté le Dio vi salvi regina (l’équivalent du Salve Regina latin), considéré comme l’hymne corse depuis le XVIIIe siècle.