À quelques mois de l’échéance du bail, le PNRC et la mairie de Galeria peinent à trouver un accord sur l’avenir de la Casa Marina, centre d’éducation à l’environnement, mettant en péril la pérennité de la structure qui accueille des milliers de scolaires chaque année.

Le 31 mars 2025 pourrait sonner le glas pour la Casa Marina de Galeria, un centre d’éducation à l’environnement reconnu, si le Parc naturel régional de Corse (PNRC), gestionnaire des lieux, et la mairie de Galeria, propriétaire de la bâtisse, ne parviennent pas à un accord. Cette situation est source de préoccupation tant pour les quatre agents en poste que pour les habitants, les élus et les enseignants, qui voient dans ce lieu une ressource éducative et économique précieuse pour la région.

Ce mardi 12 novembre, le PNRC a tenu une conférence de presse au sein de la Casa Marina pour éclairer le public sur ce bras de fer entre la mairie et le Parc. En présence des agents, d’élus et de citoyens, Jacques Costa, président du PNRC, a exprimé l’urgence d’une solution. En ouvrant la réunion, Jacques Costa a souligné la hausse du coût locatif de la Casa Marina et l’incertitude qui entoure son avenir. "Aujourd’hui la population est au courant de la situation. Je pense que nombre d’entre vous ne veut pas que la Casa Marina disparaisse. Nous payons actuellement 11 500 € de loyer par trimestre. Depuis 2015 nous avons payé 380 800 € de loyer. Aujourd’hui la balle est dans le camp de la mairie de Galeria. Nous attendrons la fin de l’année. Et si nous n’avons pas de réponse d’ici là, je prendrai une décision. La priorité du PNRC est d’acquérir les murs de la Casa Marina," a-t-il expliqué. La commune de Galeria a acquis en 2014 cette ancienne gendarmerie de 700 m², devenue centre d’éducation environnementale en 1983, pour un coût de 750 000 €, financé à 80 % par des subventions. La structure accueille chaque année des élèves de Corse et du continent, ainsi que des colonies de vacances en été, grâce à ses 36 couchages et ses installations éducatives et résidentielles.

Une proposition d’achat jugée insuffisante par la mairie
Dans l’optique de sécuriser les lieux pour le PNRC, Jacques Costa a proposé un rachat de la Casa Marina à hauteur de 400 000 €. "La mairie l’a peut-être payée 750 000 € à l’époque, mais elle a bénéficié d’un financement à 80 % de la Collectivité de Corse. Donc, au final, elle n’aura déboursé que 150 000 €. À Quenza, la mairie met gratuitement à disposition du Parc des locaux. Ici on paye 11 000 les 3 mois," a-t-il ajouté, rappelant que le coût croissant du loyer ne permet pas une solution pérenne.

Une évaluation domaniale demandée par la mairie devrait déterminer la valeur exacte de la bâtisse avant la fin novembre. En attendant, l’incertitude reste pour les quatre agents en CDI qui travaillent à la Casa Marina et leurs familles, établies dans la commune. "Si nous devions quitter la Casa Marina, les agents ne perdraient pas leur poste," a tenu à rassurer le président du Parc.

Un manque de communication dénoncé par la mairie
Jean-Marie Seité, maire de Galeria, présent à la conférence, a pointé du doigt un manque de communication avec le PNRC. "Il y a un mois nous avons fait la demande au Domaine pour l’estimation de la bâtisse. Nous arrivons au terme de la réponse du prix. Si le Parc veut baisser le prix par rapport au prix des Domaines, il va devoir justifier cette baisse," a-t-il insisté, soulignant qu’une vente en dessous de l’estimation officielle n’était pas envisageable. Selon lui, la valeur locative a été indexée sur le coût de la construction, sans augmenter de manière disproportionnée. "Depuis la création de la Casa Marina, la mairie est présente à ses côtés. Nous les soutenons. La mairie a racheté la bâtisse à l’époque où le Parc ne voulait pas se porter acquéreur," a rappelé Jean-Marie Seité, en réponse aux critiques.

Un avenir incertain pour la saison prochaine
Si aucun accord n’est trouvé, la Casa Marina pourrait fermer à la fin du premier trimestre 2025. Dans l’attente, l’organisation de la saison estivale reste un casse-tête, comme le décrit Véronique Bicchieray, responsable de la Casa Marina : "Nous voudrions que cela se passe le plus rapidement possible. Nous avons des impératifs. La commission de sécurité doit avoir lieu en mars, pour la réception du public. Nous ne pouvons pas prévoir les séjours. En attendant, je noie un peu le poisson en disant que nous sommes complets et propose une liste d’attente, en cas d’annulation. Mais ça ne peut pas durer."

Les résultats de l’évaluation domaniale attendus d’ici une quinzaine de jours seront déterminants pour la suite des négociations.