« Une réunion positive ». C’est satisfait que le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, est ressorti de son entretien de deux heures, vendredi matin, à Matignon avec le Premier ministre, Sébastien Lecornu. Ce dernier a réaffirmé l’engagement de l’Etat dans le processus d’autonomie de la Corse et sa volonté de respecter les engagements pris. Et s’est montré ouvert sur les différents dossiers chauds en suspens. Auparavant, le président Simeoni avait rencontré les ministres des transports et de la décentralisation. Et assisté à la réunion des Régions de France qui ont aussi confirmé leur soutien au processus corse et lancé un appel à une vraie décentralisation.
- Comment s’est passée la réunion avec le Premier ministre ?
- Ce fut une réunion positive à plusieurs niveaux avec un Premier ministre à l’écoute et très engagé sur la forme et sur le fond. Le premier élément positif est la réaffirmation de sa volonté, dans le droit fil de sa déclaration de politique générale, d’aboutir sur le processus d’autonomie de la Corse à travers un vote favorable du Congrès. Deuxièmement, l’engagement de sa part, puisque le dossier est piloté par Matignon, de mettre en œuvre la révision constitutionnelle. Matignon reste en première ligne sur les dossiers qui sont gérés par les ministères, y compris par la ministre de la Décentralisation, Françoise Gatel. Troisièmement, sa volonté de principe de maintenir le calendrier fixé en intégrant quand même les contraintes. Le Parlement étant totalement monopolisé par la question budgétaire jusqu’à la fin de l'année, le Premier ministre a dit qu’il demanderait à la présidente de l’Assemblée nationale et au président du Sénat de programmer le débat sur la Corse, début janvier 2026 ou tout de suite après les élections municipales, c’est-à-dire au mois d’avril. Quatrièmement, je lui ai proposé de faire de ce temps, cet intervalle de quelques semaines, un temps utile en mettant en place deux groupes de travail sur deux thématiques.
- Quelles problématiques ?
- La première concerne la question budgétaire, financière et fiscale en incluant dans la discussion les représentants des maires et des élus. Tous veulent savoir quel sera le nouveau pacte budgétaire, financier et fiscal entre la Corse autonome, les différentes collectivités et l’Etat. Les citoyens, aussi. L’idée est d’anticiper un peu la loi organique. La deuxième problématique porte sur les enjeux économiques et sociaux. C’est indispensable pour approfondir les dimensions du quotidien avec les forces professionnelles et les syndicats. Reste à trouver la forme, les modalités selon lesquelles nous pouvons travailler, y compris avec les ministères concernés. Ces réunions seront dans le même format que les réunions du processus de Matignon. Le Premier ministre en a validé le principe. Je vais proposer ces deux groupes de travail aux parties concernées dès mon retour en Corse.
- Avez-vous abordé la question de la Dotation de continuité territoriale (DCT) ?
- Oui. C’est le cinquième point positif de l’entretien. Le Premier ministre a validé nos demandes sur la Dotation de continuité territoriale. Il a donné son accord de principe pour soutenir et accompagner la rallonge de 60 millions d’euros et à l’inscrire dans la Loi de finances 2026, sous réserve des discussions budgétaires à venir au Parlement. Il a pris acte du vote favorable à deux reprises en Commission des finances. Il a aussi accepté le principe de discuter de manière générale sur le fond du contrat de DCT au début du mois de janvier. C’est-à-dire de discuter structurellement sur la réévaluation pérenne et la ré-indexation de la DCT à partir de début 2026 dans le cadre d’une discussion budgétaire et fiscale générale. Dernier point : nous ferons des réunions techniques dès la semaine prochaine.
- A-t-il été question d’autres sujets délicats, comme l’hôpital de Bastia ?
- Oui. Le Premier ministre a aussi montré sa volonté d’avancer sur des problèmes dits concrets, notamment et prioritairement, l’énergie et la santé avec le projet de CHU (Centre hospitalier universitaire) et de l’hôpital de Bastia. Sur l’énergie, on attend la signature du décret qui doit notamment statuer sur les tarifs de l’hydroélectricité et des énergies nouvelles renouvelables (ENR) et, plus globalement, pour avancer autour des ENR.
- Vous avez auparavant rencontré le ministre des transports et la ministre de la décentralisation. En êtes-vous ressorti, là aussi, satisfait ?
- J’ai vu, jeudi en fin de journée, le ministre des transports, et, vendredi en début de matinée, la ministre de la décentralisation. Là aussi, ce furent des entretiens positifs. Il a été question avec Madame Gatel de l’établissement public, industriel et commercial et notamment de la sécurisation budgétaire pour l’année 2026 de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie de la Corse). Il y a eu, là aussi, un accord de principe de Mme Gatel. Avec le ministre Tabarot, nous avons fait un point général sur les transports maritimes et aériens de la Corse, ainsi que sur l’ensemble des dossiers en cours, DCT, achats de flux aériens... Globalement, c’est très positif.
- La veille, vous aviez assisté au Congrès de Régions de France qui a également réaffirmé son soutien à l’autonomie de la Corse. Là aussi, rien que du positif ?
- Oui. Ce qui est important, c’est que globalement les régions de France sont sur une ligne plus que décentralisatrice, voire même fédérale. Il y a un vrai changement de mentalité. L’ensemble des régions de France ont réaffirmé leur soutien aux processus d’autonomie de la Corse. Carole Delga l’a dit, y compris lors de sa rencontre avec le Premier ministre et dans son discours de clôture. Globalement, les régions sont confrontées à deux enjeux : un enjeu budgétaire et un enjeu institutionnel. Sur l’enjeu budgétaire, toutes les régions ont dit qu’en l’état, elles seraient obligées, d’une part de diminuer les investissements, et d’autre part de diminuer l’aide aux tiers, notamment l’aide aux communes. Ce que nous avons déjà dit en Corse ! Donc, au vu du risque d’impasse budgétaire, nous avons demandé au gouvernement de revoir sa copie sur ce plan-là. Côté politique, les Régions de France ont lancé un appel à une vraie décentralisation. Elles ont martelé que dans les discours généraux depuis 10 ans, l’Etat parlait de décentralisation, mais qu’en fait, la pratique était totalement contraire. Il est temps maintenant d’aller beaucoup plus loin, y compris dans une nouvelle étape de la décentralisation. Cela va aussi dans le bon sens.
Propos recueillis par Nicole Mari.
- Ce fut une réunion positive à plusieurs niveaux avec un Premier ministre à l’écoute et très engagé sur la forme et sur le fond. Le premier élément positif est la réaffirmation de sa volonté, dans le droit fil de sa déclaration de politique générale, d’aboutir sur le processus d’autonomie de la Corse à travers un vote favorable du Congrès. Deuxièmement, l’engagement de sa part, puisque le dossier est piloté par Matignon, de mettre en œuvre la révision constitutionnelle. Matignon reste en première ligne sur les dossiers qui sont gérés par les ministères, y compris par la ministre de la Décentralisation, Françoise Gatel. Troisièmement, sa volonté de principe de maintenir le calendrier fixé en intégrant quand même les contraintes. Le Parlement étant totalement monopolisé par la question budgétaire jusqu’à la fin de l'année, le Premier ministre a dit qu’il demanderait à la présidente de l’Assemblée nationale et au président du Sénat de programmer le débat sur la Corse, début janvier 2026 ou tout de suite après les élections municipales, c’est-à-dire au mois d’avril. Quatrièmement, je lui ai proposé de faire de ce temps, cet intervalle de quelques semaines, un temps utile en mettant en place deux groupes de travail sur deux thématiques.
- Quelles problématiques ?
- La première concerne la question budgétaire, financière et fiscale en incluant dans la discussion les représentants des maires et des élus. Tous veulent savoir quel sera le nouveau pacte budgétaire, financier et fiscal entre la Corse autonome, les différentes collectivités et l’Etat. Les citoyens, aussi. L’idée est d’anticiper un peu la loi organique. La deuxième problématique porte sur les enjeux économiques et sociaux. C’est indispensable pour approfondir les dimensions du quotidien avec les forces professionnelles et les syndicats. Reste à trouver la forme, les modalités selon lesquelles nous pouvons travailler, y compris avec les ministères concernés. Ces réunions seront dans le même format que les réunions du processus de Matignon. Le Premier ministre en a validé le principe. Je vais proposer ces deux groupes de travail aux parties concernées dès mon retour en Corse.
- Avez-vous abordé la question de la Dotation de continuité territoriale (DCT) ?
- Oui. C’est le cinquième point positif de l’entretien. Le Premier ministre a validé nos demandes sur la Dotation de continuité territoriale. Il a donné son accord de principe pour soutenir et accompagner la rallonge de 60 millions d’euros et à l’inscrire dans la Loi de finances 2026, sous réserve des discussions budgétaires à venir au Parlement. Il a pris acte du vote favorable à deux reprises en Commission des finances. Il a aussi accepté le principe de discuter de manière générale sur le fond du contrat de DCT au début du mois de janvier. C’est-à-dire de discuter structurellement sur la réévaluation pérenne et la ré-indexation de la DCT à partir de début 2026 dans le cadre d’une discussion budgétaire et fiscale générale. Dernier point : nous ferons des réunions techniques dès la semaine prochaine.
- A-t-il été question d’autres sujets délicats, comme l’hôpital de Bastia ?
- Oui. Le Premier ministre a aussi montré sa volonté d’avancer sur des problèmes dits concrets, notamment et prioritairement, l’énergie et la santé avec le projet de CHU (Centre hospitalier universitaire) et de l’hôpital de Bastia. Sur l’énergie, on attend la signature du décret qui doit notamment statuer sur les tarifs de l’hydroélectricité et des énergies nouvelles renouvelables (ENR) et, plus globalement, pour avancer autour des ENR.
- Vous avez auparavant rencontré le ministre des transports et la ministre de la décentralisation. En êtes-vous ressorti, là aussi, satisfait ?
- J’ai vu, jeudi en fin de journée, le ministre des transports, et, vendredi en début de matinée, la ministre de la décentralisation. Là aussi, ce furent des entretiens positifs. Il a été question avec Madame Gatel de l’établissement public, industriel et commercial et notamment de la sécurisation budgétaire pour l’année 2026 de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie de la Corse). Il y a eu, là aussi, un accord de principe de Mme Gatel. Avec le ministre Tabarot, nous avons fait un point général sur les transports maritimes et aériens de la Corse, ainsi que sur l’ensemble des dossiers en cours, DCT, achats de flux aériens... Globalement, c’est très positif.
- La veille, vous aviez assisté au Congrès de Régions de France qui a également réaffirmé son soutien à l’autonomie de la Corse. Là aussi, rien que du positif ?
- Oui. Ce qui est important, c’est que globalement les régions de France sont sur une ligne plus que décentralisatrice, voire même fédérale. Il y a un vrai changement de mentalité. L’ensemble des régions de France ont réaffirmé leur soutien aux processus d’autonomie de la Corse. Carole Delga l’a dit, y compris lors de sa rencontre avec le Premier ministre et dans son discours de clôture. Globalement, les régions sont confrontées à deux enjeux : un enjeu budgétaire et un enjeu institutionnel. Sur l’enjeu budgétaire, toutes les régions ont dit qu’en l’état, elles seraient obligées, d’une part de diminuer les investissements, et d’autre part de diminuer l’aide aux tiers, notamment l’aide aux communes. Ce que nous avons déjà dit en Corse ! Donc, au vu du risque d’impasse budgétaire, nous avons demandé au gouvernement de revoir sa copie sur ce plan-là. Côté politique, les Régions de France ont lancé un appel à une vraie décentralisation. Elles ont martelé que dans les discours généraux depuis 10 ans, l’Etat parlait de décentralisation, mais qu’en fait, la pratique était totalement contraire. Il est temps maintenant d’aller beaucoup plus loin, y compris dans une nouvelle étape de la décentralisation. Cela va aussi dans le bon sens.
Propos recueillis par Nicole Mari.


