Le Parti communiste français veut peser dans la bataille des municipales à Bastia. À moins d’un an de l’échéance, la section bastiaise appelle à la construction d’un front commun à gauche, pour « tourner la page de dix années de reculs sociaux » et faire barrage à l’extrême droite.
Le Parti communiste entre en campagne. À Bastia, à moins d’un an des élections municipales, la section locale du PCF tire un signal d’alarme et propose une issue politique : l’union des gauches. « Il est temps de rompre avec dix années de gestion libérale et de redonner une perspective à ceux qui souffrent du mal-logement, de la pauvreté et de la vie chère », déclare Michel Stefani, secrétaire régional du parti.
Dans un communiqué publié ce mardi 26 mars, les communistes bastiais dressent un bilan sévère de la majorité nationaliste en place depuis 2014. Dans un communiqué diffusé ce 26 mars, le PCF tire à boulets rouges sur le bilan de la majorité nationaliste en place depuis 2014. La formation dénonce une politique municipale « libérale et déconnectée des réalités sociales », qui aurait contribué à aggraver la précarité. « Bastia s’enfonce depuis dix ans. Il est temps de rompre avec ce modèle et de renouer avec une politique de gauche, sociale, solidaire et citoyenne », affirme Michel Stefani, secrétaire régional du parti.
Pauvreté, logement, fiscalité : le PCF cible les urgences
Le Parti communiste alerte sur une dégradation rapide des conditions de vie. À Bastia, un foyer sur deux vit avec moins de 1 300 euros par mois et le taux de pauvreté atteint 23 %, soit cinq points au-dessus de la moyenne régionale. Le logement est au cœur des critiques. « 1 900 demandes de logements sociaux sont en attente, mais la municipalité prévoit 4 000 logements d’ici 2030, dont 90 % dans le secteur libre. C’est une politique d’exclusion. Se loger devient impossible », dénoncent les communistes.
Selon le PCF, cette orientation assumée par la majorité vise à attirer des ménages à fort pouvoir d’achat, au détriment des classes populaires. Une stratégie qui, selon le parti, creuse les inégalités, alimente la hausse des loyers et pousse les jeunes familles hors de la ville.
Le Parti communiste rappelle également la hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (+50 %), celle du prix de l’eau (au-delà de 5 €/m³), et la baisse des effectifs scolaires, avec 500 enfants de moins dans les écoles bastiaises.
Face à ce qu’il qualifie de « modèle mortifère », le PCF avance ses propres propositions : baisse des impôts, tarification sociale de l’eau, gratuité des transports publics, et surtout construction de logements sur la base des trois tiers (sociaux, intermédiaires, libres). « Il ne s’agit pas de se contenter d’un affichage. Il faut un contenu clair, un programme commun, un contrat de mandature à la hauteur des attentes populaires », soutient Michel Stefani.
L’union comme condition pour contrer l’extrême droite
Pour les communistes, le temps est venu de sortir de l’isolement des forces de gauche à Bastia. L’enjeu, au-delà des municipales, serait aussi de bloquer la progression des extrêmes. « Nous tendons la main à toutes les forces de gauche encore présentes à Bastia. Il ne s’agit pas d’un simple accord électoral. Il faut un socle clair, une ligne politique lisible et une volonté commune d’agir. L’urgence sociale l’impose. Mais au-delà, il faut aussi organiser la résistance face aux replis identitaires et à la montée de l’extrême droite », conclut le secrétaire régional.
Le message est lancé. Reste à savoir qui, à gauche, répondra à cet appel.