Léa Retali, vice-championne de France de Spartan

Rédigé le 27/10/2025
Christophe Giudicelli

Début octobre, la Bastiaise Léa Retali, 21 ans, est devenue vice-championne de France de Spartan dans la catégorie 18-24 ans. Celle qui a débuté la discipline à l’âge de 16 ans a également terminé 7e au championnat d’Europe et 8e au championnat du monde. Elle préside aussi Corsica Xtrme, le seul club corse de Spartan, basé à Miomo.

Léa Retali, vice-championne de France de Spartan (crédit: Spartan Race France)

- Qu’est-ce que le Spartan et la Spartan Race?
- Le Spartan, c’est du trail, et sur le parcours, il y a des obstacles d’inspiration militaire : grimper à la corde, ramper sous des fils barbelés, franchir des palissades, ou encore traverser un pont de singe en suspension. Il existe quatre distances : 5, 10, 21 et 50 km. Les compétitions sont connues à l’avance et souvent liées à des événements historiques ou à des sites patrimoniaux, par exemple les remparts de Carcassonne, ou la plage du débarquement de Provence à Saint-Raphaël. Le championnat du monde, lui, se déroule à Sparte.

- Comment es-tu arrivée dans ce sport ?
- Mon parcours est très personnel. J’ai débuté à l’âge de 16 ans, lors de la course des pompiers de Lucciana, que j’ai vraiment appréciée. Par la suite, j’ai eu des troubles du comportement alimentaire, ce qui n’a pas été évident, ainsi que d’autres problèmes de santé. C’est très philosophique, mais j’ai cette volonté de tomber et de me relever. Ça résume bien ma vie, et c’est ça qui m’a donné envie de performer dans ce sport.

- Un sport exigeant, mais aussi très ludique…
- Je cours en compétition et en open. En open, on peut partir avec des amis et on a le droit de s’entraider sur les obstacles. On se partage les pénalités, comme enchaîner des burpees. Il y a beaucoup de bienveillance. Mais cela reste un sport très physique : il faut énormément d’endurance pour encaisser 50 km, et aussi de la force, de l’agilité, de la puissance. C’est un sport très complet.

- En plus de cela, il y a des notions d’escalade, de franchissement d’obstacles. Malheureusement, en Corse, il n’y a pas de terrain d’entraînement dédié à la Spartan Race. Comment faites-vous ?
- C’est assez compliqué. On apprend sur le tas, en compétition, notamment lors des open qui nous permettent de recommencer les obstacles si on tombe. En Corse, je travaille beaucoup la course à pied, car je sais que c’est là que je peux gagner des points. Ça me permet de pallier les lacunes que je peux avoir sur certains obstacles, car nous n’avons pas les structures adaptées pour nous entraîner ici, à la hauteur des exigences de ce sport.

- Quelles sont vos ambitions ?
- Mon objectif est de terminer sur la plus haute marche du podium dans chacune des compétitions : championnat de France, d’Europe et du monde. J’espère une première place au championnat de France l’année prochaine, et pour les autres, on peut espérer un podium.

- Vous êtes également la présidente de Corsica Xtrme, le seul club de Spartan de Corse, situé à Miomo ?
- Nous sommes une vingtaine d’athlètes, dont certains ont également obtenu de bons résultats. Nous pratiquons la course à pied et nous avons acheté quelques agrès spécifiques. Notre objectif, c’est de développer la discipline sur l’île et d’obtenir de meilleurs équipements.

- Pourtant, la Corse serait un excellent terrain de jeu pour la Spartan Race?
- Oui. L’objectif serait de faire venir une Spartan en Corse, même si la logistique peut être compliquée. Je suis ambassadrice France, et le sujet est déjà venu sur la table. Maintenant, à voir si c’est dans les projets des organisateurs. La Corse ne manque pas d’atouts : il y a la mer, la montagne. En compétition, on retrouve aussi de la natation. Ce serait le terrain de jeu parfait ! On a du dénivelé, et puis historiquement parlant, ça collerait parfaitement.

 C’est aussi une course qui pourrait attirer les athlètes insulaires d’autres disciplines?
- Oui, tout à fait. Le Spartan regroupe énormément de disciplines : à commencer par le trail, mais aussi le CrossFit. Et puis, c’est un sport accessible à tout le monde, à tous les âges, de 14 à plus de 60 ans. On peut le faire entre amis, il n’y a pas de limite ! Et puis, quand on essaye une fois, on ne peut plus s’en passer ! C’est un sport qui rend fier, car on est obligé de se surpasser, et c’est toujours une grande réussite.