La Société des sciences historiques et naturelles de la Corse organise, ce vendredi à la chambre des territoires à Bastia, un colloque consacré aux formes d’expression et d’évolution de l’identité corse, depuis la période médiévale jusqu’au XXe siècle. Le coloque, qui sera présidé par Francis Beretti, réunit plusieurs spécialistes de l’histoire de l’île, des représentations culturelles et des mutations sociales. Le programme met en lumière les ressorts historiques, politiques, artistiques ou encore sportifs qui ont façonné, transformé ou parfois fragmenté le sentiment d’appartenance en Corse. La présentation brièvement résumée de l'ensemble des interventions auxquelles le public pourra assister dès 9 heures.
Antoine Frazini - Docteur en histoire médiévale - Université Gustave Eiffel
Son intervention porte sur l’existence d’un « sentiment national » en Corse à la fin du Moyen Âge. Il analyse les traces laissées par les populations insulaires dans les sources de l’époque, leurs représentations d’eux-mêmes et la manière dont la société corse était perçue au-delà de l’île. Les conséquences sociales et judiciaires de cette réputation en Terre ferme sont également examinées.
Antoine-Marie Graziani - Professeur des Universités - spécialiste de l’histoire moderne méditerranéenne
Il s’attache à comprendre la place singulière des présides - Bonifacio, Calvi, Ajaccio et Bastia - dans la construction identitaire de la Corse moderne. Son exposé montre comment ces postes génois, conçus à l’origine comme des points militaires isolés, ont évolué différemment selon les villes. Le cas bastiais, celui d’une cité ouverte et en expansion dès le XVIᵉ siècle, apparaît en rupture avec le modèle classique du préside et influence même les choix d’Ajaccio. Les révolutions du XVIIIᵉ siècle et leur rapport conflictuel à ces présides complètent l’analyse.
Erick Miceli - Docteur en histoire moderne - Università di Genova / Università di Corsica
Sa communication interroge les Révolutions corses (1729-1769) comme possible matrice du patriotisme corse. À travers les productions littéraires et propagandistes du XVIIIᵉ siècle, il étudie la figure d’une Nation personnifiée et les différentes manières dont les acteurs révolutionnaires revendiquent, ou refusent, cette identité. Le propos confronte les discours à la réalité des engagements et questionne la nature de ce patriotisme en formation.
Ange Rovere - Professeur agrégé honoraire d’histoire et de géographie
Il propose un regard intérieur sur la société corse à travers les archives. Contrairement aux récits de voyageurs ou militaires, il s’intéresse à la parole des habitants eux-mêmes : élites locales, notables, mais aussi populations modestes. Son intervention explore les stéréotypes véhiculés sur l’île, leur usage par les Corses et la façon dont ces représentations permettent de mieux comprendre la structure sociale d’une époque.
Lisa Brun- Fondation du Patrimoine corse-chercheuse associée
Elle analyse le rôle des beaux-arts, peinture et sculpture, dans l’affirmation d’une identité corse entre 1850 et 1950. Durant cette période marquée par une francisation croissante, les artistes insulaires oscillent entre modèles italiens et français. Ses travaux mettent en évidence la naissance d’une expression artistique propre, nourrie par le régionalisme, la patrimonialisation du monde rural et la volonté de définir une image durable de la « corsité ».
Didier Rey - Professeur des universités - Histoire contemporaine
Il aborde une question identitaire contemporaine à travers le football, entre 1959 et 1972. L’intégration des clubs corses aux compétitions françaises entraîne des tensions entre appartenance nationale et perception extérieure. Les réactions suscitées autour du SC Bastia, notamment lors de son ascension vers la première division, interrogent la possibilité d’être « Corse et Français » dans un contexte sportif fortement symbolique. Ces dynamiques contribuent à l’émergence d’un nouveau discours identitaire dont se saisiront, ensuite, les mouvements régionalistes.
Son intervention porte sur l’existence d’un « sentiment national » en Corse à la fin du Moyen Âge. Il analyse les traces laissées par les populations insulaires dans les sources de l’époque, leurs représentations d’eux-mêmes et la manière dont la société corse était perçue au-delà de l’île. Les conséquences sociales et judiciaires de cette réputation en Terre ferme sont également examinées.
Antoine-Marie Graziani - Professeur des Universités - spécialiste de l’histoire moderne méditerranéenne
Il s’attache à comprendre la place singulière des présides - Bonifacio, Calvi, Ajaccio et Bastia - dans la construction identitaire de la Corse moderne. Son exposé montre comment ces postes génois, conçus à l’origine comme des points militaires isolés, ont évolué différemment selon les villes. Le cas bastiais, celui d’une cité ouverte et en expansion dès le XVIᵉ siècle, apparaît en rupture avec le modèle classique du préside et influence même les choix d’Ajaccio. Les révolutions du XVIIIᵉ siècle et leur rapport conflictuel à ces présides complètent l’analyse.
Erick Miceli - Docteur en histoire moderne - Università di Genova / Università di Corsica
Sa communication interroge les Révolutions corses (1729-1769) comme possible matrice du patriotisme corse. À travers les productions littéraires et propagandistes du XVIIIᵉ siècle, il étudie la figure d’une Nation personnifiée et les différentes manières dont les acteurs révolutionnaires revendiquent, ou refusent, cette identité. Le propos confronte les discours à la réalité des engagements et questionne la nature de ce patriotisme en formation.
Ange Rovere - Professeur agrégé honoraire d’histoire et de géographie
Il propose un regard intérieur sur la société corse à travers les archives. Contrairement aux récits de voyageurs ou militaires, il s’intéresse à la parole des habitants eux-mêmes : élites locales, notables, mais aussi populations modestes. Son intervention explore les stéréotypes véhiculés sur l’île, leur usage par les Corses et la façon dont ces représentations permettent de mieux comprendre la structure sociale d’une époque.
Lisa Brun- Fondation du Patrimoine corse-chercheuse associée
Elle analyse le rôle des beaux-arts, peinture et sculpture, dans l’affirmation d’une identité corse entre 1850 et 1950. Durant cette période marquée par une francisation croissante, les artistes insulaires oscillent entre modèles italiens et français. Ses travaux mettent en évidence la naissance d’une expression artistique propre, nourrie par le régionalisme, la patrimonialisation du monde rural et la volonté de définir une image durable de la « corsité ».
Didier Rey - Professeur des universités - Histoire contemporaine
Il aborde une question identitaire contemporaine à travers le football, entre 1959 et 1972. L’intégration des clubs corses aux compétitions françaises entraîne des tensions entre appartenance nationale et perception extérieure. Les réactions suscitées autour du SC Bastia, notamment lors de son ascension vers la première division, interrogent la possibilité d’être « Corse et Français » dans un contexte sportif fortement symbolique. Ces dynamiques contribuent à l’émergence d’un nouveau discours identitaire dont se saisiront, ensuite, les mouvements régionalistes.