À Ajaccio, Arcu di Sapè propose des conférences-débats pour "mettre une petite lumière dans un monde chaque jour plus complexe"

Rédigé le 07/11/2025
Alba Marcelli

L'association Arcu di Sapè a fêté ses deux ans le mois dernier. Une fois par mois, elle organise une conférence-débat "I scontri di a Luciula" à Ajaccio ou dans l'île pour nous éclairer sur des thématiques très larges. L'occasion de mettre un coup de projecteur sur cette jeune association.

L'association a reçu en juin Aurélie Jean, Numéricienne et spécialiste de la science algorithmique.

Avec "I scontri di a Luciula", l'association Arcu di Sapè ambitionne d'organiser des conférences-débats pour nous éclairer sur des thématiques très diverses : société, sciences, culture. "Notre ambition, c'est de mettre une petite lumière dans un monde chaque jour plus complexe" indique Karin Osswald-Panzani, présidente d’Arcu di Sapè.

Née il y a deux ans, sous l'impulsion de quatre membres fondateurs, Karin Osswald-Panzani, Luce Cirindini, Frédéric Schont et Roger Antech, cette association aspire à proposer au plus grand nombre, à Ajaccio et dans l'île, des conférences pluridisciplinaires de haut niveau, régulières et gratuites. "Nous avons créé cette association parce que nous étions un peu frustrés de ne pas avoir ce type de conférences sur AjaccioOn est à l'oeuvre pour proposer une conférence par mois sur des thématiques diverses comme la science, les sciences humaines, les énergies renouvelables, l'IA...", indique la présidente, "L'objectif, c'est de proposer ces conférences au plus grand nombre, d'être un outil d'accès à la réflexion, à la connaissance. Notre spectre de conférences est très large, dans un souci de transmission du savoir. C'est de la vulgarisation sans simplification. Ce qui nous intéresse, c'est la diffusion. Nous sommes dans une démarche d'accès à la culture pour tous.
 

"On est content d'avoir réussi à mobiliser l'Université, d'avoir obtenu cet appel à projets"

Avant de lancer les premières conférences à l'automne 2024 sur des fonds propres, l'association a travaillé pendant un an. Les fondateurs se sont inspirés du Parc Galéa et de son cycle de conférences, ont créé un partenariat avec l'Université de Corse avant de constituer un comité de réflexion composé de chercheurs, d'enseignants à l'instar de Yann Quilichini, vice-président de l’Université de Corse, en charge du projet SAPS, Sciences pour et avec la société, Paul-Antoine Santoni, directeur du Laboratoire des Sciences pour l’Environnement de l’Université de Corse, Philippe Colombani, agrégé d’histoire, professeur au lycée Laetitia à Ajaccio, Thomas Dellasantina, agrégé de mathématiques, professeur au lycée Laetitia à Ajaccio, Josette Casanova, agrégée de philosophie, enseignante à la retraite, Anne-Laure Nesi, urbaniste à Ajaccio ou encore Lisa Pupponi, géographe, doctorante à l’Université de Corse.

En parallèle, l'association avait répondu en 2024 à un appel à projets de soutien aux activités et aux projets pédagogiques en matière de culture scientifique, technique et industrielle lancé par la Collectivité de Corse. Le projet "Sapè per tutti" a été retenu et a été lancé en janvier 2025. "Cela nous a permis de travailler dans de meilleures conditions financières et d'élargir notre champ d'activité aux scolaires, essentiellement les lycéens et de proposer des conférences dans d'autres communes", dévoile Karin Osswald-Panzani.

Depuis sa création, Arcu di Sapè a multiplié les conférences-débats. Elle a reçu le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de l'Institut Gustave Roussy, le Cardinal Bustillo, l'archéologue Patrick Tramoni, Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférences en philosophie à la Sorbonne, mais aussi des juristes en droit de l'environnement, le sociologue Jean Viard, ou encore Aurélie Jean, docteure en sciences et entrepreneure, spécialiste des algorithmes qui vit entre la France et les Etats-Unis. L'association a également mis en place des conférences pour l'Office intercommunal de tourisme du Pays d'Ajaccio pour les Journées napoléonniennes et le festival Ritrovu et a apporté son aide à l'association des maires et présidents d'EPCI de Corse du Sud pour l'organisation d'une conférence lors du Congrès annuel. 
 

Des évènements pour le grand public mais aussi les scolaires

Outre le grand public, l'association essaye aussi d'embarquer les scolaires dans son projet, en tentant de trouver d'autres formes que les banales conférences qui pourraient ennuyer les plus jeunes. Au printemps, elle avait ainsi invité les collégiens de Vico au Centre scientifique de Vignola à Ajaccio pour suivre une conférence in situ sur les énergies renouvelables avec un chercheur de l'Université de Corse. Sur l'IA, en partenariat avec l'Inspectrice académique de mathématiques, les enseignants de la discipline qui le souhaitent pourront se voir offrir pour leurs élèves de 2nd le livret réalisé par Aurélie Jean sur les algorithmes. "En décembre, nous organiserons un webinaire entre Aurélie Jean et les élèves 2nd qui auront travaillé sur le livre". 

Les prochaines conférences

Ce vendredi 7 novembre à 18h30 à l'Office de tourisme du Pays d'Ajaccio, l'association a reçu l’archéologue et chercheuse au CNRS Cécile Michel, spécialiste française des tablettes de Kanesh, archives privées les plus anciennes du monde (entrée libre et gratuite). "Il y a eu une série consacrée aux travaux de cette femme dans le journal le Monde l'été précédent. C'est une histoire extraordinaire. Les tablettes ont été découvertes par des agriculteurs en Turquie. Des archéologues ont été contactés et ils ont trouvé 20 000 tablettes en parfait état et depuis 40 ans, elles sont en cours de décryptage. (...) Céline Michel rentre à peine de Turquie, elle va nous parler des fouilles toujours en cours", détaille la présidente de l'association.
 
Le 5 décembre, l'association recevra Marc Gibernau, chercheur CNRS en écologie des interactions plantes – insectes au sein du laboratoire Sciences Pour l’Environnement du CNRS et de l’Université de Corse. La conférence portera sur la reconstitution de la biodiversité et notamment de l’interaction insectes et plantes qui conduit à la pollinisation dans un milieu sanctuarisé sur la route des Sanguinaires. Il s’agit de la dette écologique acquittée par Engie en contrepartie de l’installation de nouvelles cuves de gaz à Ajaccio en 2022 au Loretto.

L'association compte aujourd'hui une soixantaine de membres. Elle travaille en ce moment sur la programmation 2026. 

Pour en savoir +  :
Facebook : ARCU DI SAPE