Le préfet suspend l’activité de l’abattoir de Porto-Vecchio

Rédigé le 28/08/2025
Julien Castelli

Cette décision intervient avec effet immédiat. Elle fait suite à la diffusion fin juillet, par l’association L214, de séquences filmées qui visaient à dénoncer « des pratiques cruelles » dans l’abattage des animaux. Suite à cela, le parquet d'Ajaccio avait ouvert une enquête le 30 juillet pour « sévices graves et mauvais traitements »

Un mois après la diffusion de ces images filmées par l’association de protection des animaux, L214, la préfecture a estimé que l’abattoir de Porto-Vecchio « ne permet plus de garantir une production dans le respect total des exigences réglementaires », a-t-elle communiqué ce jeudi 28 août par voie de presse.

Le 5 août, l’abattoir avait fait l’objet d’une mise en demeure, qui avait déclenché une procédure contradictoire. Et après plusieurs réunions entre les services de l'État, l'exploitant (le SMAC, syndicat mixte de l’abattage en Corse), les représentants du monde agricole et les collectivités, le préfet de la Corse-du-Sud Éric Jalon a pris la décision de suspendre l'activité de l'abattoir porto-vecchiais.

"Des animaux saignés encore conscients", dénonçait L214

« Cette suspension, poursuit la préfecture, entraîne l'arrêt immédiat de toute activité d'abattage sur le site de Porto-Vecchio. Afin d'accompagner les éleveurs pendant cette période, le SMAC proposera dès le 1er septembre 2025 une prise en charge des animaux sur d'autres abattoirs de son réseau. » Et de préciser que « la levée de cette suspension sera notamment subordonnée à la réalisation de nouveaux investissements par le SMAC et à la validation de la mise à jour documentaire par les services de l’État. Un programme de travail, défini avec l'ensemble des partenaires, détermine pour ce faire, les conditions dans lesquelles pourra intervenir la levée de la suspension. »

Les séquences filmées montraient, selon L214, des « dysfonctionnements graves » dans l’abattage des bovins et ovins. Parmi les pratiques dénoncées : des animaux « saignés encore conscients après des étourdissements ratés » et des « mouvements de cisaillement » lors de la saignée rituelle.