Un rapport met en avant "la bientraitance" des résidents de l'EHPAD de Porto-Vecchio

Rédigé le 10/06/2025
Julien Castelli

Le chantier de modernisation de l’EHPAD de Porto-Vecchio touche à sa fin. Le 8 août, l’aile Ouest doit être livrée, ce qui va passer sa capacité d’accueil de 42 à 55 lits (limitée à 28 durant la durée des travaux). Dans l’attente, l’EHPAD a accueilli une bonne nouvelle : son évaluation quinquennale, réalisée par un organisme accrédité par l’État, n’a émis aucune réserve quant à la qualité de l’offre médico-sociale déployée.

Les travaux de modernisation de l'aile Ouest de la maison de retraite doivent s'achever le 8 août.

Le scandale Orpea, révélé en 2022 dans le livre Les Fossoyeurs par le journaliste Victor Castanet, avait mis en évidence de graves situations de maltraitance dans les maisons de retraite du groupe Orpea. Depuis, aucun EHPAD en France ne peut échapper à un sentiment de défiance, ni ne peut ignorer combien la société est en droit d’attendre de la transparence sur la manière dont sont traités nos aînés. 

C’est précisément ce qu’a souhaité faire le directeur de l’EHPAD de Porto-Vecchio, Nicolas Ballarin, en rendant public le rapport de l’APAVE, l’organisme chargé de l’inspection de l’établissement. Il en ressort que l’évaluation de l’EHPAD de Porto-Vecchio a été validée sans réserves, puisqu’aucune observation n’a été émise. « L’EHPAD de Porto-Vecchio accorde une importance particulière à la bientraitance, ce qui se traduit par un haut niveau de satisfaction des résidents et de leurs familles, consigne le rapport. Ces derniers se sentent bien traités, écoutés et soutenus. Ils bénéficient d’une prise en charge respectueuse, sont habillés de manière digne et maintiennent une bonne hygiène, ce qui contribue à leur bien-être global. »

"Disponibilité et réactivité constantes"

Depuis 2023, un comité d’éthique a été mis en place dans l’établissement porto-vecchiais, qui a permis d’engager un travail autour de la bientraitance, via la construction d’une charte communiquée aux différents professionnels. Le rapport de l’APAVE relève également que l’EHPAD a su s’entourer d’une animatrice en activités physiques adaptées, d’un ergothérapeute et d’un kiné pour favoriser l’autonomie de ses résidents. Du point de vue de l’accompagnement à la santé, une astreinte médicale est en place 24 heures sur 24, « assurant ainsi une disponibilité et une réactivité constantes en cas de besoin ».

Le directeur de l’EHPAD, Nicolas Ballarin, a favorablement pris note de cette évaluation : « Malgré les travaux et le fait que beaucoup de choses sont en cours, les gens ici font correctement leur travail », salue-t-il. Nommé directeur en 2022, il dit avoir travaillé sur plusieurs axes d’amélioration : « Le renforcement et l’accroissement de l’offre de soins en ambulatoire et en spécialités, la création d’une dynamique d’action qui fait qu’on est passé en quelque sorte de la gentille maison de retraite à un hôpital de proximité. »

Que faut-il encore améliorer ?

Dans son rapport, l’APAVE pointe néanmoins quelques axes d’amélioration, comme « un manque de formation des professionnels sur la bientraitance ». De plus, plusieurs points nécessitent une amélioration pour garantir une prise en charge encore plus complète du résident : « Il manque un outil repère institutionnel spécifique pour l’évaluation des risques en santé, notamment en ce qui concerne la douleur et les risques liés à la santé générale. En outre, l’évaluation de la santé bucco-dentaire des résidents n’est pas formalisée. » Des préconisations qui vont pouvoir être étudiées par le Conseil de la vie sociale de l’EHPAD porto-vecchiais.

Mais dans l’ensemble, ce rapport très positif éloigne quelque peu le climat social délétère dans lequel l’établissement s’était retrouvé plongé il y a quelques mois. En effet, la gestion de l’EHPAD de Porto-Vecchio est rattachée à l’hôpital de Bonifacio, avec le même directeur, Nicolas Ballarin, à leur tête. Et le 27 février dernier, une soixantaine de soignants rattachés à l’EHPAD, mais aussi à l’hôpital de Bonifacio, s’étaient mis en grève, sous l’impulsion du syndicat minoritaire, la CFDT. Ils avaient dénoncé, à l’époque, « une carence de la direction en matière de communication et un manque d’effectifs ».

Le directeur de l'EHPAD de Porto-Vecchio, Nicolas Ballarin, se réjouit des conclusions de ce rapport.

"La fin des travaux, ça va tout débloquer"
Trois mois plus tard, le délégué syndical CFDT Jean-Jacques Burtin se réjouit que l’évaluation de l’EHPAD a été rendue publique : « Le directeur a compris que l’essentiel était de bien communiquer, en plus d’avoir un dialogue social authentique. » Sur le fond, il estime que les conclusions du rapport sont le fruit « du travail que tous les personnels ont fourni. On est un établissement à taille humaine et de proximité. » Il y voit également un lien avec les travaux en cours, susceptibles d’opérer selon lui « un changement majeur » dans le quotidien du personnel et des résidents de l’EHPAD.

Car après l’aile Est, qui avait été livrée l’an dernier, c’est l’aile Ouest de l’EHPAD qui doit arriver au bout de sa réhabilitation le 8 août. Le directeur, Nicolas Ballarin, s’en réjouit : « Ca va tout débloquer, on va pouvoir repenser l’organisation. » Néanmoins, les travaux ne seront pas complètement terminés, puisqu’une troisième phase (encore non programmée) prévoit la création d’un ascenseur pour brancards et d’une coursive qui reliera les deux ailes, à l’étage. Mais dès le 8 août, deux projets vont pouvoir être menés à bien : un projet d’aide aux aidants et la création d’un hôpital de jour. De son côté, la CFDT (1) rappelle que son combat syndical de février avait abouti à « une avancée majeure » : la création d’un poste d’infirmier de nuit (l’établissement en était dépourvu). Cette demande a depuis été autorisée par l’Agence régionale de santé.

1. Nous avons tenté de joindre la section STC, le syndicat majoritaire de l'hôpital et de l'EHPAD (non gréviste le 27 février dernier), sans succès.