D’abord signalée en Centre-Corse, la prolifération des chenilles Bombyx disparate touche désormais l'ensemble du territoire insulaire. Si les dégâts forestiers sont visibles, les services de l’État précisent qu’aucune menace directe ne pèse sur la santé publique ou la survie des arbres.
Pourtant, sur le plan écologique, les impacts sont bien réels. Le Bombyx disparate entraîne une défoliation des chênaies, notamment de chêne vert et de chêne-liège. Les forêts touchées peuvent voir leur croissance ralentie, et les exploitations agricoles – en particulier les élevages – redoutent une perte de ressource fourragère dans certaines zones.
Face à cette situation, la préfecture de Corse a publié ce vendredi un communiqué pour tenter de rassurer : « Les services de l’État sont mobilisés pour repérer les différents foyers et leurs propagations. Un suivi est notamment mis en place à partir de photos satellitaires, pour définir précisément la progression de ce phénomène. »
Si l’infestation actuelle est préoccupante, les autorités rappellent qu’un épisode similaire en 2024 n’avait pas entraîné la mort des arbres. Le cycle naturel de cette espèce prévoit une régulation progressive dès la mi-juin, avec la baisse des ressources alimentaires et la prédation accrue par les oiseaux. « Les populations de chenilles vont se réguler naturellement […] Les cycles de pullulation durent de 2 à 4 ans, avec une période de latence de 6 à 12 ans entre chaque cycle », précise encore la préfecture.
Concernant les méthodes de lutte, les traitements aériens sont jugés inefficaces, voire contre-productifs. Le piégeage ou la lutte biologique sont envisageables mais se limitent à des espaces ciblés, comme les parcs ou les jardins publics.
L’impact sur les exploitations agricoles reste sous surveillance. L’État annonce qu’« une attention particulière est ainsi portée sur l’identification des foyers touchant des surfaces utilisées pour l’élevage, afin d’évaluer les potentielles pertes économiques pour les exploitants concernés. » Une première évaluation ne sera possible qu’à la fin du mois de juin, lorsque le cycle des chenilles commencera à décliner. En attendant, un bulletin de suivi hebdomadaire sera transmis aux organisations agricoles et aux partenaires concernés.