Mettre en place des dessertes transfrontalières régulières aériennes et maritimes entre la Corse et l’Italie, via la Sardaigne, la Toscane, la Ligurie et le Lazio romain, est l’objectif du rapport adopté, jeudi matin, par l’Assemblée de Corse. Ce projet, déjà lancé par l’Exécutif nationaliste dès 2016, a été bloqué par l’Etat. Il pourrait bénéficier de la ratification récente du Traité du Quirinal entre la France et l'Italie et par la création d’un groupement de coopération transfrontalière. L’opposition de droite divisée s’est inquiétée du coût de nouvelles études dans un contexte de disette budgétaire. Le rapport a été adopté à une large majorité.
C’était le grand projet « Isularia 2017 » lancé par Jean-Félix Acquaviva, dès son arrivée à la tête de l’Office des transports (OTC) en 2016 après l’accession des Nationalistes au pouvoir régional, et qu’il a réactivé dès son retour au Conseil exécutif et à la présidence de l’OTC en février dernier. Le fameux métro aérien qui mettrait Bastia à 35 minutes d’Aiacciu, à 45 mn de Pise et de Gênes. Aiacciu à 1h de Rome et à 1h50 de Cagliari avec des liaisons quotidiennes et une extension vers la Catalogne et les Baléares. Malgré un accord tripartite signé en 2017 entre la Corse, la Sardaigne et les Baléares et des études réalisées, le projet s’est heurté au refus net de Paris, mais aussi à un blocage politique interne du côté de Rome. On croyait donc le fameux métro aérien enterré, malgré la volonté constamment réaffirmée de l’Exécutif d’ouvrir des lignes aériennes et maritimes régulières entre la Corse et les territoires frontaliers italiens. En 2024, une étude de l’OTC avait complété le schéma de métro aérien et définit les besoins des populations, les types d'avions, les capacités, les horaires et fréquences, ainsi que les tarifs. Deux mois à peine après son retour à l’Exécutif, Jean-Félix Acquaviva reprend son cheval de bataille et propose de relancer des études pour peaufiner le projet, étendu cette fois au maritime, de liaisons avec la Toscane, la Sardaigne, la Ligurie et le Lazio. En assurant que le contexte est désormais plus favorable.
Des opportunités à saisir
Le contexte nouveau, c’est la ratification du Traité du Quirinal, le 26 novembre 2021, entre la France et l’Italie, et l'installation à Turin en octobre 2023 du Comité des Territoires transfrontaliers. Ainsi que la mise à l'agenda du Traité des projets de lignes aériennes et maritimes transfrontalières sous forme de Continuité territoriale à concrétiser entre la Corse, la Sardaigne, la Toscane, la Ligurie et le Lazio. Un contexte positivé par le processus dit de Beauvau d’autonomie de la Corse, débuté au printemps 2022 et qui inscrit la Corse dans l’espace méditerranéen. « Nous ne sommes pas autonomes, nous n’avons pas la compétence pour réaliser un Groupement européen de coopération territoriale (GECT) qui serait l’autorité concédante des lignes aériennes et maritimes. Pour cela, il faut l’accord des deux Etats partenaires. Or, même si les régions partenaires étaient d’accord, nous avons rencontré des réticences fortes. Nous avons fait du lobbying. Et s’il reste encore des réticences dans certaines administrations, un basculement, un paradigme nouveau s’est opéré. Il faut saisir cette opportunité et occuper cet espace à plein. D’où la nécessité de missionner l’Office des transports pour prendre les initiatives politiques et institutionnelles nécessaires, mais aussi pour finaliser les études de desserte et les schémas », explique le président de l’OTC qui veut avancer vite sur l’aérien, comme sur le maritime. « Le schéma aérien serait peaufiné en termes quotidien et hebdomadaire. Aujourd’hui la compagnie régionale prend des initiatives sur Rome qui est un axe à conforter. C’est à l’aune de ce nouveau contexte qu’il faudra réaliser les études. La priorisation dans le maritime, c’est la liaison Bunifaziu- Santa Teresa di Gallura, qui est sous compétence de la région autonome de Sardaigne ». S’il avoue ne pas maîtriser politiquement les choses, il affiche l’intention de « fonder rapidement, dans un temps court, à travers des études juridiques, des modalités de gouvernance institutionnelle nouvelles. Il y a la question du GECT, voire des hypothèses de société publique locale transfrontalière qui sont introduites par la Loi 3DS et qui peuvent faire l’objet aussi d’une initiative à étudier pour, par exemple, une liaison Bastia-Portoferraio ou Bastia-Piombinu ».
Des opportunités à saisir
Le contexte nouveau, c’est la ratification du Traité du Quirinal, le 26 novembre 2021, entre la France et l’Italie, et l'installation à Turin en octobre 2023 du Comité des Territoires transfrontaliers. Ainsi que la mise à l'agenda du Traité des projets de lignes aériennes et maritimes transfrontalières sous forme de Continuité territoriale à concrétiser entre la Corse, la Sardaigne, la Toscane, la Ligurie et le Lazio. Un contexte positivé par le processus dit de Beauvau d’autonomie de la Corse, débuté au printemps 2022 et qui inscrit la Corse dans l’espace méditerranéen. « Nous ne sommes pas autonomes, nous n’avons pas la compétence pour réaliser un Groupement européen de coopération territoriale (GECT) qui serait l’autorité concédante des lignes aériennes et maritimes. Pour cela, il faut l’accord des deux Etats partenaires. Or, même si les régions partenaires étaient d’accord, nous avons rencontré des réticences fortes. Nous avons fait du lobbying. Et s’il reste encore des réticences dans certaines administrations, un basculement, un paradigme nouveau s’est opéré. Il faut saisir cette opportunité et occuper cet espace à plein. D’où la nécessité de missionner l’Office des transports pour prendre les initiatives politiques et institutionnelles nécessaires, mais aussi pour finaliser les études de desserte et les schémas », explique le président de l’OTC qui veut avancer vite sur l’aérien, comme sur le maritime. « Le schéma aérien serait peaufiné en termes quotidien et hebdomadaire. Aujourd’hui la compagnie régionale prend des initiatives sur Rome qui est un axe à conforter. C’est à l’aune de ce nouveau contexte qu’il faudra réaliser les études. La priorisation dans le maritime, c’est la liaison Bunifaziu- Santa Teresa di Gallura, qui est sous compétence de la région autonome de Sardaigne ». S’il avoue ne pas maîtriser politiquement les choses, il affiche l’intention de « fonder rapidement, dans un temps court, à travers des études juridiques, des modalités de gouvernance institutionnelle nouvelles. Il y a la question du GECT, voire des hypothèses de société publique locale transfrontalière qui sont introduites par la Loi 3DS et qui peuvent faire l’objet aussi d’une initiative à étudier pour, par exemple, une liaison Bastia-Portoferraio ou Bastia-Piombinu ».
Un enjeu stratégique
Jean-Félix Acquaviva entend rassurer sur le coût financier d’un tel projet, affirmant qu’il ne serait pas assumé par la Corse sur ses fonds propres, mais par la mutualisation de moyens entre régions partenaires qui doivent contribuer à cet effort de connexion, et par des fonds européens dédiés dans le secteur du transport. « Si nous obtenons la validation politique institutionnelle de l’assemblée de Corse, des régions partenaires et des deux Etats dans le cadre du traité, il sera beaucoup plus facile d’obtenir les moyens nécessaires à l’organisation du service que si nous étions dans une période d’hostilité totale et sans cadre institutionnel international ». Il demande à l’assemblée de Corse d’octroyer à l’OTC une ligne de crédit de 200 000 € au titre du budget 2025 pour financer les études avec un rendu fin 2025 et des déclinaisons pratiques rapides. Avant de lister les enjeux multiples de cette connexion corso-italienne : « C’est un enjeu stratégique, historique important. Il ne s’agit pas d’une connexion saisonnière, mais de connecter de manière quotidienne la Corse à l’Italie. C’est un enjeu d’annualisation touristique et un enjeu commercial et de diversification du fret. La Ligurie et la Toscane, c’est 20 millions de touristes à l’année sur 10 mois. C’est un bassin de vie touristique international qu’on pourrait reconnecter en annualisation effective en 30 minutes de vol et peut-être à 100 € aller-retour, ce qui était le prix proposé en 2017, nonobstant la question des taxes à négocier. C’est aussi un enjeu culturel, linguistique et universitaire. Nous sommes là dans un domaine où les transports ne répondent pas qu’à un seul objet, mais à plusieurs objets de connexion entre les territoires avec lesquels nous avons une très longue histoire et des valeurs culturelles communes et où il y a nécessité de coopérer ».
Un triple enjeu économique
Dans le droit fil, l’élu de la majorité, Alex Vinciguerra, insiste sur l’enjeu économique. Le premier est de lutter contre la cherté de la vie : « Aujourd’hui, un problème qui se pose à la Corse et aux consommateurs corses, c’est d’être otages de systèmes d’organisation de la distribution, notamment la grande distribution, qui font appel à des centrales d’achat continentales, et de liens uniques entre le continent français et la Corse. Plus nous ouvrirons nos lignes à la concurrence d’autres pays, plus les produits d’autres pays pourront être distribués en Corse. Ouvrir les lignes, c’est probablement un des actes forts de diminution des prix et d’ouverture à d’autres produits ». Le second enjeu est de booster les exportations corses, déjà multipliées par quatre en cinq ans grâce à la politique d’aides à l’export de l’ADEC. « Ouvrir des lignes, c’est aussi ouvrir aux producteurs la possibilité d’exporter. Plus nous aurons de lignes, plus nous pourrons exporter nos produits, cela veut dire augmenter notre production locale, être moins dépendant et faire en sorte que les produits corses soient moins chers que les produits d’ailleurs ». Le troisième enjeu est touristique : « Le fait d’être connecté à des hubs qui représentent plusieurs millions de touristes sur l’ensemble du bassin méditerranéen permet aussi de mieux organiser notre tourisme. Cela permet de construire des ponts, et plus nous construirons des ponts, plus nous construirons la Corse de demain ».
Jean-Félix Acquaviva entend rassurer sur le coût financier d’un tel projet, affirmant qu’il ne serait pas assumé par la Corse sur ses fonds propres, mais par la mutualisation de moyens entre régions partenaires qui doivent contribuer à cet effort de connexion, et par des fonds européens dédiés dans le secteur du transport. « Si nous obtenons la validation politique institutionnelle de l’assemblée de Corse, des régions partenaires et des deux Etats dans le cadre du traité, il sera beaucoup plus facile d’obtenir les moyens nécessaires à l’organisation du service que si nous étions dans une période d’hostilité totale et sans cadre institutionnel international ». Il demande à l’assemblée de Corse d’octroyer à l’OTC une ligne de crédit de 200 000 € au titre du budget 2025 pour financer les études avec un rendu fin 2025 et des déclinaisons pratiques rapides. Avant de lister les enjeux multiples de cette connexion corso-italienne : « C’est un enjeu stratégique, historique important. Il ne s’agit pas d’une connexion saisonnière, mais de connecter de manière quotidienne la Corse à l’Italie. C’est un enjeu d’annualisation touristique et un enjeu commercial et de diversification du fret. La Ligurie et la Toscane, c’est 20 millions de touristes à l’année sur 10 mois. C’est un bassin de vie touristique international qu’on pourrait reconnecter en annualisation effective en 30 minutes de vol et peut-être à 100 € aller-retour, ce qui était le prix proposé en 2017, nonobstant la question des taxes à négocier. C’est aussi un enjeu culturel, linguistique et universitaire. Nous sommes là dans un domaine où les transports ne répondent pas qu’à un seul objet, mais à plusieurs objets de connexion entre les territoires avec lesquels nous avons une très longue histoire et des valeurs culturelles communes et où il y a nécessité de coopérer ».
Un triple enjeu économique
Dans le droit fil, l’élu de la majorité, Alex Vinciguerra, insiste sur l’enjeu économique. Le premier est de lutter contre la cherté de la vie : « Aujourd’hui, un problème qui se pose à la Corse et aux consommateurs corses, c’est d’être otages de systèmes d’organisation de la distribution, notamment la grande distribution, qui font appel à des centrales d’achat continentales, et de liens uniques entre le continent français et la Corse. Plus nous ouvrirons nos lignes à la concurrence d’autres pays, plus les produits d’autres pays pourront être distribués en Corse. Ouvrir les lignes, c’est probablement un des actes forts de diminution des prix et d’ouverture à d’autres produits ». Le second enjeu est de booster les exportations corses, déjà multipliées par quatre en cinq ans grâce à la politique d’aides à l’export de l’ADEC. « Ouvrir des lignes, c’est aussi ouvrir aux producteurs la possibilité d’exporter. Plus nous aurons de lignes, plus nous pourrons exporter nos produits, cela veut dire augmenter notre production locale, être moins dépendant et faire en sorte que les produits corses soient moins chers que les produits d’ailleurs ». Le troisième enjeu est touristique : « Le fait d’être connecté à des hubs qui représentent plusieurs millions de touristes sur l’ensemble du bassin méditerranéen permet aussi de mieux organiser notre tourisme. Cela permet de construire des ponts, et plus nous construirons des ponts, plus nous construirons la Corse de demain ».
La droite divisée
Comme sur le dossier des flux, l’opposition de droite se scinde entre approbation et réserve. « Un projet indispensable, positif », se réjouit Charlotte Terrighi qui rappelle qu’il « ne peut pas y avoir d’échanges intéressants dans tous les domaines sans que nous n’ayons résolu ce problème des transports. Nous savons que l’isolement casse toute stabilité. La Corse a besoin de trouver toute sa place en Méditerranée, de rayonner. Cela rejoint aussi l’achat de flux pour lesquels nous avons voté favorablement et qui est une innovation en matière de transport ». Elle appelle à la vigilance sur l’équilibre des échanges : « Nous avons un très grand retard par rapport aux régions du pourtour méditerranéen, notamment italien. Il y a un gros travail à faire pour que ces échanges ne se fassent pas au détriment de nos commerçants et de nos entreprises, qu’ils perdurent et se solidifient ». Cet enthousiasme n’est pas du tout partagé par son collègue Jean-Michel Savelli. S’il reconnait l’urgence de « solutionner la problématique prégnante des lignes entre le Sud de la Corse et la Sardaigne, à court terme. Il y a un vrai besoin et on est vraiment dans la coopération transfrontalière au sens de l’Europe et dans la mobilité », il juge peu réaliste d’ouvrir d’autres lignes maritimes et aériennes. « Développer des lignes, c’est toujours bon, mais on est sur des marchés très réduits » et réprouve le coût des études de faisabilité : « 200 000 euros, c’est trop cher payé ! C'est, à quelques milliers d'euros près, le surcoût annuel des taxes de l'aérien pour les passagers sanitaires. Nous voulons être beaucoup plus pragmatiques sur du court terme, sur une priorisation de ce dossier ». Et de préciser : « Une partie du groupe votera contre pour des raisons budgétaires qui, aujourd'hui, sont démesurées par rapport aux enjeux ».
L’urgence d’agir
Côté nationaliste, les Indépendantistes se félicitent de la reprise d’une « très bonne vieille idée », selon le mot de Paul Quastana, mais estime qu’il faut aller vite, qu’il est temps de concrétiser sans attendre le résultat des études. Son colistier et président du groupe Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, enfonce le clou : « Les études, c’est bien, mais ça reporte. Et de report en report, on va arriver à une mandature qui va être plus dans la contemplation que dans l’action ! ». Pour lui aussi, la priorité, c’est la liaison Corse-Sardaigne « qui est à l’abandon. Elle n’existe quasiment plus par défaillance de l’opérateur sarde. Il ne faut plus perdre de temps et demander tout de suite la validation du GECT ». Coté aérien, il propose : « Air Corsica a un ATR42 qui fait du cabotage français entre toutes les bases d’Airbus industries. Pourquoi ne pas expérimenter un cabotage insulaire sur quelques mois, par exemple un Figari-Olbia avec des fréquences quotidiennes, aller-retour, pour qu’on puisse créer des échanges commerciaux ? Aujourd’hui, celui qui part en Sardaigne ne s’est jamais quand il revient, il ne sait même pas quand il part. C’est la roulette russe ! ». Il attend des résultats probants : « On ne fait aucun procès d'intention. On accompagne la démarche. On attend un comité de pilotage. On va voter. C'est un chèque en blanc, on espère qu'il sera honoré ».
Comme sur le dossier des flux, l’opposition de droite se scinde entre approbation et réserve. « Un projet indispensable, positif », se réjouit Charlotte Terrighi qui rappelle qu’il « ne peut pas y avoir d’échanges intéressants dans tous les domaines sans que nous n’ayons résolu ce problème des transports. Nous savons que l’isolement casse toute stabilité. La Corse a besoin de trouver toute sa place en Méditerranée, de rayonner. Cela rejoint aussi l’achat de flux pour lesquels nous avons voté favorablement et qui est une innovation en matière de transport ». Elle appelle à la vigilance sur l’équilibre des échanges : « Nous avons un très grand retard par rapport aux régions du pourtour méditerranéen, notamment italien. Il y a un gros travail à faire pour que ces échanges ne se fassent pas au détriment de nos commerçants et de nos entreprises, qu’ils perdurent et se solidifient ». Cet enthousiasme n’est pas du tout partagé par son collègue Jean-Michel Savelli. S’il reconnait l’urgence de « solutionner la problématique prégnante des lignes entre le Sud de la Corse et la Sardaigne, à court terme. Il y a un vrai besoin et on est vraiment dans la coopération transfrontalière au sens de l’Europe et dans la mobilité », il juge peu réaliste d’ouvrir d’autres lignes maritimes et aériennes. « Développer des lignes, c’est toujours bon, mais on est sur des marchés très réduits » et réprouve le coût des études de faisabilité : « 200 000 euros, c’est trop cher payé ! C'est, à quelques milliers d'euros près, le surcoût annuel des taxes de l'aérien pour les passagers sanitaires. Nous voulons être beaucoup plus pragmatiques sur du court terme, sur une priorisation de ce dossier ». Et de préciser : « Une partie du groupe votera contre pour des raisons budgétaires qui, aujourd'hui, sont démesurées par rapport aux enjeux ».
L’urgence d’agir
Côté nationaliste, les Indépendantistes se félicitent de la reprise d’une « très bonne vieille idée », selon le mot de Paul Quastana, mais estime qu’il faut aller vite, qu’il est temps de concrétiser sans attendre le résultat des études. Son colistier et président du groupe Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, enfonce le clou : « Les études, c’est bien, mais ça reporte. Et de report en report, on va arriver à une mandature qui va être plus dans la contemplation que dans l’action ! ». Pour lui aussi, la priorité, c’est la liaison Corse-Sardaigne « qui est à l’abandon. Elle n’existe quasiment plus par défaillance de l’opérateur sarde. Il ne faut plus perdre de temps et demander tout de suite la validation du GECT ». Coté aérien, il propose : « Air Corsica a un ATR42 qui fait du cabotage français entre toutes les bases d’Airbus industries. Pourquoi ne pas expérimenter un cabotage insulaire sur quelques mois, par exemple un Figari-Olbia avec des fréquences quotidiennes, aller-retour, pour qu’on puisse créer des échanges commerciaux ? Aujourd’hui, celui qui part en Sardaigne ne s’est jamais quand il revient, il ne sait même pas quand il part. C’est la roulette russe ! ». Il attend des résultats probants : « On ne fait aucun procès d'intention. On accompagne la démarche. On attend un comité de pilotage. On va voter. C'est un chèque en blanc, on espère qu'il sera honoré ».
Un accord sous réserve
Même son de cloche pour l'élue de Nazione, Josepha Giacometti-Piredda, qui tacle le retard : « Nous en sommes encore au stade d'études d'opportunité, alors que bientôt nous en sommes à dix ans de mandature nationaliste ». Elle martèle, elle aussi, la nécessité d’une concrétisation rapide : « Il faut casser la logique de dépendance, encore trop présente dans le domaine des transports. Donc, je crois qu'il faut aller droit au but dans les ambitions affichées. Sinon, on va encore repartir dans des déclarations d'intention et dans des effets d'annonce qui ne porteront pas leurs fruits ». Idem pour Avanzemu qui ne peut qu’adhérer à un projet que son parti a contribué à porter au temps de l’union. Il demande des précisions sur la durée, les montants, la viabilité du marché, et le calendrier de mise en œuvre. « De quels montants parle-t-on ? Et de quelle durée ? Cela nous permettra de savoir que ce qui était et reste un objectif des nationalistes est quelque chose d’économiquement viable dans la durée. On pense que oui. Ou bien quelque chose qui ne peut pas fonctionner, en tout cas pas sans argent public à un rythme très soutenu et dans des proportions très importantes ? ».
Une faute politique
Jean Félix Acquaviva s’attache à lever, point par point, les interrogations et les doutes. Sur la question du marché ? « Le calibrage du transport aérien, son tarif, sa continuité, sa fréquence et sa fiabilité vont nous permettre de créer un marché annualisé. Nous sommes tous à dire qu’il faut différencier les clientèles qui touchent la Corse. Ne pas se poser la question à 20 ou 30 minutes de vol, c’est une faute politique et historique que nous devons tous partager. Voir 1 million de touristes qui touche l’Île d’Elbe pour Napoléon sur une île de 25 000 habitants et ne pas en bénéficier, c’est quand même quelque chose qui insulte l’intelligence collective ». Et de poser, à son tour, la question : « Voulons-nous nous donner les moyens d’étudier les cheminements opérationnels qui nous permettent de résoudre ce paradoxe insupportable ? ». Sur la liaison avec la Sardaigne et le GECT ? « Nous n’opposons pas marchés constitués et marchés à créer, nous voulons les prioriser. On vous demande de missionner l’OTC pour calibrer le nouveau contexte, nos choix et nos mesures, phaser la trajectoire et, en même temps, prendre les initiatives sur le GECT », en discutant avec les régions italiennes concernées. « Ces régions ont déjà dit à Turin en octobre 2023 qu’elles voulaient être parties prenantes, nous espérons qu’elles confirmeront. Nous allons créer un comité de pilotage ouvert pour configurer ses aspects ». Sur le financement des études ? « Nous avons récupéré 12,8 millions d’euros dans les caisses du liquidateur de l’ex SNCM, qui sont sur les comptes de l’OTC. En 2017, nous avions récupéré 13 millions d’euros dans ce cadre-là. 200 000 € prévisionnels sont très relatifs pour un objet aussi important ». Il précise également que lors du récent Comité INTERREG qui s’est tenu à Cagliari, la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, a inscrit le financement de ces études sur les fonds européens. « Il y a donc pas du tout d’argent jeté par la fenêtre ! ».
Le rapport a été adopté avec les voix de la majorité territoriale, des Indépendantistes et d’une partie de la droite. Le groupe Avanzemu s’est abstenu.
N.M.
Même son de cloche pour l'élue de Nazione, Josepha Giacometti-Piredda, qui tacle le retard : « Nous en sommes encore au stade d'études d'opportunité, alors que bientôt nous en sommes à dix ans de mandature nationaliste ». Elle martèle, elle aussi, la nécessité d’une concrétisation rapide : « Il faut casser la logique de dépendance, encore trop présente dans le domaine des transports. Donc, je crois qu'il faut aller droit au but dans les ambitions affichées. Sinon, on va encore repartir dans des déclarations d'intention et dans des effets d'annonce qui ne porteront pas leurs fruits ». Idem pour Avanzemu qui ne peut qu’adhérer à un projet que son parti a contribué à porter au temps de l’union. Il demande des précisions sur la durée, les montants, la viabilité du marché, et le calendrier de mise en œuvre. « De quels montants parle-t-on ? Et de quelle durée ? Cela nous permettra de savoir que ce qui était et reste un objectif des nationalistes est quelque chose d’économiquement viable dans la durée. On pense que oui. Ou bien quelque chose qui ne peut pas fonctionner, en tout cas pas sans argent public à un rythme très soutenu et dans des proportions très importantes ? ».
Une faute politique
Jean Félix Acquaviva s’attache à lever, point par point, les interrogations et les doutes. Sur la question du marché ? « Le calibrage du transport aérien, son tarif, sa continuité, sa fréquence et sa fiabilité vont nous permettre de créer un marché annualisé. Nous sommes tous à dire qu’il faut différencier les clientèles qui touchent la Corse. Ne pas se poser la question à 20 ou 30 minutes de vol, c’est une faute politique et historique que nous devons tous partager. Voir 1 million de touristes qui touche l’Île d’Elbe pour Napoléon sur une île de 25 000 habitants et ne pas en bénéficier, c’est quand même quelque chose qui insulte l’intelligence collective ». Et de poser, à son tour, la question : « Voulons-nous nous donner les moyens d’étudier les cheminements opérationnels qui nous permettent de résoudre ce paradoxe insupportable ? ». Sur la liaison avec la Sardaigne et le GECT ? « Nous n’opposons pas marchés constitués et marchés à créer, nous voulons les prioriser. On vous demande de missionner l’OTC pour calibrer le nouveau contexte, nos choix et nos mesures, phaser la trajectoire et, en même temps, prendre les initiatives sur le GECT », en discutant avec les régions italiennes concernées. « Ces régions ont déjà dit à Turin en octobre 2023 qu’elles voulaient être parties prenantes, nous espérons qu’elles confirmeront. Nous allons créer un comité de pilotage ouvert pour configurer ses aspects ». Sur le financement des études ? « Nous avons récupéré 12,8 millions d’euros dans les caisses du liquidateur de l’ex SNCM, qui sont sur les comptes de l’OTC. En 2017, nous avions récupéré 13 millions d’euros dans ce cadre-là. 200 000 € prévisionnels sont très relatifs pour un objet aussi important ». Il précise également que lors du récent Comité INTERREG qui s’est tenu à Cagliari, la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, a inscrit le financement de ces études sur les fonds européens. « Il y a donc pas du tout d’argent jeté par la fenêtre ! ».
Le rapport a été adopté avec les voix de la majorité territoriale, des Indépendantistes et d’une partie de la droite. Le groupe Avanzemu s’est abstenu.
N.M.