Jeux clandestins en Corse : cinq proches du "clan Federici" mis en examen

Rédigé le 29/03/2024
CNI avec AFP

Cinq personnes, présentées par une source judiciaire comme des proches du "clan Federici", ont été mises en examen jeudi soir par un juge d'instruction bastiais dans une affaire de "jeux d'argent et de hasard prohibé", a indiqué vendredi 29 mars le procureur de Bastia.

Photo d'illustration

 
Selon une note confidentielle de 2022 de la police nationale, consultée par l'AFP, qui liste 25 bandes criminelles à travers l'île de Beauté, le clan des Federici, baptisé "les bergers braqueurs de Venzolasca", est soupçonné d'avoir été "impliqué dans de nombreuses attaques de banques" en France, "dans le racket d'établissements de nuit, bars et restaurants (...) des régions marseillaise, aixoise et de l'Etang de Berre", ainsi que "dans les très lucratifs cercles de jeux parisiens".
Interpellés mardi par les gendarmes de la section de recherche dans le village de Venzolasca, les cinq personnes ont été mises en examen dans le cadre "d'une information judiciaire ouverte pour les chefs de réalisation en bande organisée d'opération de jeux d'argent et de hasard prohibé, blanchiment et non justification de ressource", a indiqué à l'AFP Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia, confirmant une information de Corse-Matin. Deux d'entre elles ont été placées sous contrôle judiciaire et les trois autres en détention provisoire, a précisé le magistrat. Selon une source proche du dossier, un bar de Venzolasca a été perquisitionné et 15.000 euros en liquide ont été saisis chez les suspects.

Parmi les trois personnes écrouées figurent Pierre-Jules Federici, a précisé à l'AFP une source judiciaire. Cet homme de 35 ans est soupçonné par les enquêteurs de gérer les affaires de son père, Ange-Toussaint Federici, condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2012 pour la "tuerie des Marronniers", l'assassinat de Farid Berrahma, un caïd marseillais, et deux de ses lieutenants, le 4 avril 2006 à Marseille. Pierre-Jules Federici avait été condamné en avril 2018 pour abus de biens sociaux à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille. Il avait été reconnu coupable d'avoir occupé un emploi fictif au sein de Casinc'air fret, une société bastiaise de fret aérien rachetée par sa famille en 2005. Dans le clan, "le rôle joué par Pierre-Jules Federici (...) est devenu prépondérant, même s'il semble prendre les consignes de son père", précise la note confidentielle de 2022