Nouvelle mobilisation dans l’enseignement agricole en Corse. Ce mardi, les personnels des établissements de Sartè et Borgu, soutenus par plusieurs syndicats agricoles, ont décidé d’occuper le Conseil d’Administration du CampusAgriCorsica à Sartène et de retenir le représentant de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF). Une action coup de poing motivée, selon eux, par le « silence persistant » de l’État sur les engagements pris en mars dernier.
Au mois de mars dernier le mécontement s'était manifesté dans la rue, comme ici devant la préfecture à Ajaccio.
À l’époque, à l’initiative du président du Conseil exécutif de Corse, un cycle de négociation avait été amorcé avec les services de l’État pour évoquer deux dossiers sensibles : la dotation horaire globale pour la rentrée scolaire 2025 et la demande de mise hors norme du système d’enseignement agricole corse, considérée comme une reconnaissance de ses spécificités.
Mais selon les personnels mobilisés, depuis le 23 avril, "plus aucun contact" n’a été établi avec la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) ni avec la préfecture. « Nos seuls interlocuteurs ont été les agents des renseignements territoriaux », dénoncent-ils, estimant que l’État a choisi de « jouer le pourrissement » en misant sur l’essoufflement du mouvement.
Dans un communiqué, les personnels affirment avoir fait preuve de responsabilité ces dernières semaines en assurant la préparation des élèves aux examens. Mais face au mutisme des autorités, ils disent aujourd’hui « ne plus avoir d’autre choix » que l’action directe.
Ainsi, l’occupation du Conseil d’Administration s’est-elle accompagnée d’un geste fort : le représentant de la DRAAF, présent sur les lieux, y est retenu. Les manifestants annoncent qu’il restera "dans les locaux tant qu’aucune réponse concrète ne leur sera apportée."
Ce nouvel épisode marque un tournant dans le bras de fer engagé entre les personnels de l’enseignement agricole corse et les services de l’État. Il pourrait raviver la mobilisation dans un secteur en tension, à quelques semaines des vacances d’été.