Il y a six ans, l’intelligence artificielle était testée en traumatologie aux urgences de la clinique de l’Ospedale, pour analyse des radios. Une expérience qui s’est avérée concluante, si bien que l’établissement l’a étendue pour l’aider à établir des mesures orthopédiques. Et elle la teste actuellement pour la mammographie.
Le Dr Stéphane Pages, responsable du service imagerie de la clinique de l'Ospedale, présente l'aide à l'interprétation apportée par l'IA sur une suspicion de fracture.
Sur la radio, à l’oeil nu, on observe un trait blanc qui traverse le bas d’un tibia. Le radiologue est formel, l’IA aussi : « Fracture », suspecte-t-elle, encadrant en orange la zone en question. Toujours sur l’os, mais sur une autre zone, l’IA dessine un deuxième carré, celui-ci en pointillés. « Ca veut dire qu’il y a un doute », explique Stéphane Pages, cadre de santé en imagerie à la clinique de l’Ospedale.
Depuis six ans, le logiciel développé par la société Gleamer accompagne au quotidien dans leurs diagnostics les radiologues de la clinique de Porto-Vecchio. Concrètement, une fois que le médecin urgentiste a examiné un patient aux urgences, il livre au radiologue un certain nombre d’informations, plus ou moins précises. Pour être sûr de ne pas passer à côté d’une ou de plusieur(s) fracture(s), le radiologue doit ensuite regarder les os un par un. Et selon la zone en question, cela peut prendre beaucoup de temps. Dans la main par exemple, il y a 27 os, « et parfois, le radiologue n’a pas l’information d’où s’est tapé précisément le patient », souligne le Dr Pages. L’IA permet donc « de gagner du temps dans l’interprétation » en faisant apparaître les zones potentiellement suspectes, sur lesquels le radiologue portera un regard attentif, confirmant ou infirmant les doutes de l’IA.
"Ca évite de laisser partir des patients avec une fracture"
« Nos radiologues étaient frileux au début, mais très vite ils ont trouvé ça assez fiable », assure Stéphane Pages. Et pour les urgentistes, en capacité d’interpréter eux-mêmes des radios, « ça leur permettait d’avoir un compte-rendu quasiment en instantané, poursuit le responsable du service radiologie. Grâce à l’IA, ils passent moins souvent à côté de la traumatologie, ce qui évite de laisser partir des patients avec une fracture. » Car parfois, confirme le Dr Olivier Thibaudin, médecin urgentiste de la clinique, « on devait attendre le compte-rendu du radiologue, qui ne nous parvenait que quatre heures après avoir examiné le patient. » Or, si l’IA ne détecte aucune suspicion de fracture, l’urgentiste peut donc reconduire sereinement son patient. « L’avantage de l’IA, c’est que des fois elle voit des choses qu’on ne voit pas », admet le Dr Thibaudin. « Sur un scanner, on a entre 1 000 et 2 500 images à analyser, confirme le Dr Pages. Et quand vous en avez soixante à faire, l’oeil fatigue. »
Depuis six ans, le logiciel développé par la société Gleamer accompagne au quotidien dans leurs diagnostics les radiologues de la clinique de Porto-Vecchio. Concrètement, une fois que le médecin urgentiste a examiné un patient aux urgences, il livre au radiologue un certain nombre d’informations, plus ou moins précises. Pour être sûr de ne pas passer à côté d’une ou de plusieur(s) fracture(s), le radiologue doit ensuite regarder les os un par un. Et selon la zone en question, cela peut prendre beaucoup de temps. Dans la main par exemple, il y a 27 os, « et parfois, le radiologue n’a pas l’information d’où s’est tapé précisément le patient », souligne le Dr Pages. L’IA permet donc « de gagner du temps dans l’interprétation » en faisant apparaître les zones potentiellement suspectes, sur lesquels le radiologue portera un regard attentif, confirmant ou infirmant les doutes de l’IA.
"Ca évite de laisser partir des patients avec une fracture"
« Nos radiologues étaient frileux au début, mais très vite ils ont trouvé ça assez fiable », assure Stéphane Pages. Et pour les urgentistes, en capacité d’interpréter eux-mêmes des radios, « ça leur permettait d’avoir un compte-rendu quasiment en instantané, poursuit le responsable du service radiologie. Grâce à l’IA, ils passent moins souvent à côté de la traumatologie, ce qui évite de laisser partir des patients avec une fracture. » Car parfois, confirme le Dr Olivier Thibaudin, médecin urgentiste de la clinique, « on devait attendre le compte-rendu du radiologue, qui ne nous parvenait que quatre heures après avoir examiné le patient. » Or, si l’IA ne détecte aucune suspicion de fracture, l’urgentiste peut donc reconduire sereinement son patient. « L’avantage de l’IA, c’est que des fois elle voit des choses qu’on ne voit pas », admet le Dr Thibaudin. « Sur un scanner, on a entre 1 000 et 2 500 images à analyser, confirme le Dr Pages. Et quand vous en avez soixante à faire, l’oeil fatigue. »
Un carré continu et l'IA est formelle : il y a fracture. Un carré en pointillés, c'est quand l'IA a un doute.
L’aide à l’interprétation des images permise par l’IA a eu pour effet d’augmenter le flux des patients : « Il y a trente ans, un scanner c’était vingt minutes d’examen. Aujourd’hui, c’est dix secondes », souligne le Dr Pages. Mais attention, à la fin, c’est bien le médecin qui réalise le diagnostic : « Si l’IA dit qu’il n’y a rien alors qu’en réalité il y a quelque chose, le responsable, ça reste le médecin », rappelle le Dr Thibaudin. D’expérience, le Dr Pages considère que les vues de l’IA sont « fiables à 90 %. La mise en défaut, elle se fait la plupart du temps à cause de la mauvaise qualité du cliché, ou bien si on n’a pas fait ce qu’il fallait au niveau des manipulations. » Autrement dit, lorsque l’IA est confrontée à des erreurs humaines ou techniques.
L’apport de l’IA dans l’interprétation des radios n’est pas une spécificité porto-vecchiaise, tempère le Dr Pages : « Ce logiciel, ils l’ont aussi au CH d’Ajaccio et au CH de Bastia, mais nous, on a été parmi les premiers à le tester en Corse. » Le directeur de la clinique de l’Ospedale, Etienne François, se dit ouvert à l’apport de l’intelligence artificielle : « Si l’outil est bien accepté et validé par la communauté scientifique, on est volontaire. » D’autant que son coût ne lui paraît pas rédhibitoire : « Ca représente 2 % du coût d’un examen. » Qui plus est « le coût de l’IA est absorbé par le nombre de patients qu’on peut faire en plus », fait remarquer le docteur Pages.
L’apport de l’IA dans l’interprétation des radios n’est pas une spécificité porto-vecchiaise, tempère le Dr Pages : « Ce logiciel, ils l’ont aussi au CH d’Ajaccio et au CH de Bastia, mais nous, on a été parmi les premiers à le tester en Corse. » Le directeur de la clinique de l’Ospedale, Etienne François, se dit ouvert à l’apport de l’intelligence artificielle : « Si l’outil est bien accepté et validé par la communauté scientifique, on est volontaire. » D’autant que son coût ne lui paraît pas rédhibitoire : « Ca représente 2 % du coût d’un examen. » Qui plus est « le coût de l’IA est absorbé par le nombre de patients qu’on peut faire en plus », fait remarquer le docteur Pages.
Selon ce logiciel, les tumeurs mammaires des patientes sont gradées de 1 à 10, soit des plus bénignes aux plus malignes.
L'IA testée aussi pour détecter des cancers du sein
Et depuis deux ans et demi, l’intelligence artificielle est également utilisée à la clinique pour prendre les mesures orthopédiques des patients. « Avant, le manipulateur passait un quart d’heure pour faire toutes les mesures à la main. Avec l’IA, ça prend cinq minutes », certifie le cadre de l’imagerie de la clinique. Et depuis quelques semaines, l’établissement teste deux logiciels d’intelligence artificielle sur les mammographies. A terme, il en conservera un seul. Dans la détection des tumeurs cancéreuses mammaires, l’IA intervient « en troisième lecture », après deux premières lectures réalisées par le radiologue. Stéphane Pages en détaille les forces et les faiblesses : « L’IA va analyser les images en disant : "attention, ici ça ressemble à des microcalcifications, il faudrait y jeter un œil." Mais parfois, il arrive que ce ne soit pas des microcalcifications, mais des traces de déodorant. Et ça, il n’y a que le médecin qui peut le savoir. »
Et depuis deux ans et demi, l’intelligence artificielle est également utilisée à la clinique pour prendre les mesures orthopédiques des patients. « Avant, le manipulateur passait un quart d’heure pour faire toutes les mesures à la main. Avec l’IA, ça prend cinq minutes », certifie le cadre de l’imagerie de la clinique. Et depuis quelques semaines, l’établissement teste deux logiciels d’intelligence artificielle sur les mammographies. A terme, il en conservera un seul. Dans la détection des tumeurs cancéreuses mammaires, l’IA intervient « en troisième lecture », après deux premières lectures réalisées par le radiologue. Stéphane Pages en détaille les forces et les faiblesses : « L’IA va analyser les images en disant : "attention, ici ça ressemble à des microcalcifications, il faudrait y jeter un œil." Mais parfois, il arrive que ce ne soit pas des microcalcifications, mais des traces de déodorant. Et ça, il n’y a que le médecin qui peut le savoir. »