Dès la rentrée 2025, la cité scolaire de Corte proposera une formation de jeunes sapeurs-pompiers intégrée au temps scolaire. Fruit d’une convention signée entre le rectorat de Corse, le SIS de Haute-Corse et l’Union départementale des personnels du SIS 2B, le dispositif vise à sensibiliser collégiens et lycéens aux métiers de l’engagement, tout en répondant aux besoins en effectifs, notamment dans les zones rurales.
Après Luri, c’est désormais Corte qui va accueillir une formation de jeunes sapeurs-pompiers. Ce mercredi 7 mai, le rectorat de Corse, le Service d’Incendie et de Secours (SIS) de Haute-Corse et l’Union Départementale des Personnels du SIS de Haute-Corse (UDPSIS 2B) ont signé une convention tripartite. L’objectif : permettre à des collégiens et lycéens de suivre une formation de jeune sapeur-pompier, intégrée directement dans leur emploi du temps scolaire. “De nombreux jeunes étaient intéressés par cette formation, mais ce n’était pas facile pour eux de la suivre, parce qu’elle n’était pas inclue dans leur cursus scolaire. Si certains avaient quand même franchi le pas, d’autres en revanche ne l’avaient pas fait, à cause de ces complications, c’est pourquoi ce dispositif est intéressant. Il a la particularité d'être intégré dans l'établissement scolaire, avec des apprentissages théoriques et pratiques”, indique Rémi-François Paolini, recteur de l’Académie de Corse.
Dès la rentrée prochaine, les élèves de la cinquième à la seconde pourront donc candidater pour intégrer cette section, avant l’ouverture d’une formation de sapeur-pompier volontaire pour les élèves de première et de terminale dès la rentrée 2026. “C'est une formation équivalente à une formation de sapeur-pompier volontaire. Le collège et le lycée vont octroyer, dans le programme scolaire, un minimum de trois heures par semaine. Les élèves seront encadrés par les équipes éducatives du collège et du lycée, mais aussi par les sapeurs-pompiers. Par exemple, les cours sur l'hydraulique, le calcul des pressions, le calcul des surfaces seront développés avec un professeur de mathématiques ou de physique. Pour ce qui concerne le secours à la personne ou les techniques d'interventions diverses, les sapeurs-pompiers intégreront l'équipe pédagogique, soit au collège ou au lycée, soit au sein de la caserne des sapeurs-pompiers de Corte ou au sein de l'école départementale de formation de Corte”, explique Thierry Nutti, président de l’UDPSIS 2B.
Former les jeunes pour pallier la pénurie de pompiers
Si Corte a été choisie, c’est avant tout pour son statut de cité scolaire, rassemblant sur un même site un collège et un lycée. “Ça nous permet de créer des continuités. Dans quatre ans, les jeunes qui auront intégré la section au mois de septembre obtiendront un brevet de sapeur-pompier, et pourront rejoindre un centre de secours dès l’âge de 16 ans. Du côté de l’Éducation nationale, nous voyons cet aspect d’engagement, avec le développement de l'esprit civique, le sens des responsabilités, l'altruisme et l'aide pour les personnes en difficulté, comme les personnes âgées. Au-delà de cet engagement civique et citoyen, il y a évidemment le caractère opérationnel et professionnel, puisque les jeunes seront initiés aux gestes de premiers secours, et plus généralement à la prévention et au traitement des risques”, souligne Rémi-François Paolini.
Pour les pompiers, l’enjeu est aussi stratégique. “80 % de nos ressources reposent sur du volontariat. Dans certaines communes, comme Olmi-Cappella, Belgodère, ou dans le Niolu, il n’y a que des pompiers volontaires. Aujourd’hui, on n’a pas de crise de vocation en Haute-Corse, mais les jeunes ont de plus en plus de difficultés pour accéder au volontariat, avec un parcours long et difficile. Cette formation va donc nous permettre d'anticiper ces problèmes de pénurie. C’est un dispositif qui a déjà fait ses preuves : on intègre quatre pompiers volontaires à Luri, et l’année prochaine, on devrait en intégrer une dizaine sur les centres du Cap Corse. L’idée, avec Corte, c’est de travailler au renouvellement de la ressource, mais aussi à la compétence d'une ressource basée sur un engagement citoyen, et sur la jeunesse. L'idée, c'est de faire de la ville un pôle centralisé d'excellence et de formation de sécurité civile”, déclare Thierry Nutti.