L'école Jean-François Filippi à Lucciana ravive les tensions

Rédigé le 13/09/2025
La rédaction

Trente-trois ans après le drame de Furiani, l’inauguration fin août de l’école Jean-François Filippi à Lucciana a ravivé les tensions. Le Collectif des victimes du 5 mai 1992 a dénoncé une décision jugée irrespectueuse envers les victimes, soulignant que donner son nom à une école brouille le travail de mémoire mené auprès des jeunes.
La famille de Jean-François Filippi, de son côté, a répliqué par un communiqué, dénonçant des attaques "diffamatoires" et affirmant vouloir défendre la mémoire d’un homme qu’elle refuse de voir une nouvelle fois "assassiné".


Collectif des Victimes du 5 mai

Le Collectif des Victimes du 5 mai exprime sa profonde déception face au choix de baptiser une école de Lucciana du nom de Jean-François Filippi.
Dans ses actions, menées en partenariat avec l’Éducation nationale, le Collectif œuvre à sensibiliser les jeunes générations aux valeurs citoyennes, de mémoire, de responsabilité et de respect des règles que le sport doit transmettre, en s’appuyant sur la tragédie de Furiani.
Ce choix de dénomination heurte ce travail de transmission et constitue un manque de respect envers les victimes.

Famille de Jean-François Filippi

Nous tenons tout d’abord à remercier chaleureusement la commune de Lucciana, son maire et l’ensemble du conseil municipal pour la décision unanime de donner à l’école de Crucetta le nom de Jean-François Filippi
Ce choix honore sa mémoire et son engagement. 
S’agissant du communiqué du Collectif du 5 mai en date du 12 septembre 2025, dont nous avons pris connaissance, nous souhaitons répondre avec la plus grande sérénité. Nous n’éprouvons ni haine ni rancœur à l’égard de ses auteurs. De même, nous ne nourrissons aucun ressentiment envers ceux – anonymes ou identifiés – qui se sont laissés aller à des propos orduriers, mensongers et diffamatoires sur les réseaux sociaux. 
Nous affirmons néanmoins avec force que ces outrances ne sauraient ternir l’image ni la mémoire de Jean-François Filippi. Qu’on ne s’y trompe pas : ceux qui s’acharnent à salir son nom ne parviendront pas à l’assassiner une seconde fois, moralement, après avoir contribué, directement ou indirectement, à le faire physiquement. 
Nous réitérons notre confiance dans la décision prise par la commune et appelons chacun à la dignité et au
respect, valeurs qui devraient rester au cœur de toute démarche de mémoire.