Prévu pour l’été 2026, le chantier de remplacement de la canalisation d’eau potable entre Santa Maria di Lota et San Martinu s’est achevé avec un an d’avance. Menée par Acqua Publica, l’opération a bénéficié d’un dispositif renforcé – deux ateliers mobiles et une circulation mieux maîtrisée – qui a permis d’accélérer les travaux. Une ultime phase est prévue à l’automne, avec la mise en service des branchements nécessaires à l’alimentation des usagers. La fin de la période de circulation alternée est prévue pour ce vendredi
Jonction avec le pont de Grigione : ce vendredi, la circulation reprend normalement “sans feux, sans barrières, sans entreprise et sans intervention” (@cni)
C’était un chantier d’envergure, planifié sur presque trois ans, avec une échéance fixée à l’été 2026. Finalement, le chantier sur la route départementale 80 entre Miomu et Petra Nera, visant à remplacer la canalisation principale d’eau potable desservant les communes de Santa Maria di Lota et de San Martinu, sera bouclé en cette fin de semaine, avec un an d’avance sur le calendrier initial. Une performance saluée par la régie Acqua Publica, en charge de l’opération. “Sur les trois kilomètres prévus, il doit nous rester à peu près dix mètres. La circulation sera rétablie dans les deux sens en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, et surtout, nous ne reviendrons pas poser de canalisations. C’est très important à souligner”, affirmait, encore mercredi, Fabrice Reboa, directeur d’Acqua Publica.
Un résultat qui a été rendu possible grâce à un choix stratégique : celui de doubler les moyens humains et techniques. Deux ateliers mobiles ont été mis en place pour mener simultanément différentes phases du chantier, notamment dans les zones contenant de l’amiante. “On a mis en place des feux intelligents qui gèrent le trafic en temps réel, mais sur les plages horaires où la circulation était la plus importante, de 8 à 19 heures, et surtout aux heures de pointe, on a toujours recruté des intérimaires pour gérer le trafic. La gestion du trafic ayant été très bien gérée, on a pu doubler le chantier. On travaillait aussi de 7 à 20 heures sur les deux ateliers mobiles, à différents endroits du chantier, et ça nous a permis de gagner un temps extraordinaire.”
Si les équipes ont pu gagner un an sur le calendrier, le chantier aurait même pu être livré encore plus tôt. Deux facteurs majeurs sont venus freiner l’avancée des travaux : la présence imprévue de roche bleue sur certaines portions, et la découverte tardive d’amiante, non détectée avant le début des travaux. “S’il n'y avait pas eu de roche bleue, on aurait déjà fini depuis longtemps”, assure Fabrice Reboa. “On savait qu’il y en avait, mais on ne s’attendait pas à trouver jusqu’à 50 mètres d’un linéaire impraticable. C’est une roche extrêmement dure, quasiment incassable. On avançait parfois de quelques mètres seulement sur toute une journée, malgré les gros moyens déployés.” Selon le directeur d’Acqua Publica, le retard cumulé sur ces zones se chiffre en plusieurs semaines, voire en un à deux mois.
À cela s’est ajoutée la présence d’amiante sur certaines zones, alors même qu’elle n’avait pas été identifiée initialement, mais aussi les intempéries qu’ont connu la région. “Les équipes portaient des tenues spécifiques à l’amiante, et elles ont récemment dû travailler avec une température ressentie qui dépassait les 40°C… Franchement, ils n’en pouvaient plus”, souligne Fabrice Reboa. “Malgré tout ça, on termine avec un an d’avance : ce n’était pas évident, et on en est très fiers.”
Des travaux qui se poursuivront à l’automne
Si la pose des trois kilomètres de canalisation s'achève, le chantier n’est pas entièrement terminé. Des interventions resteront nécessaires dans les prochains mois pour finaliser les branchements au réseau et intervenir sur deux ponts, où la canalisation a été posée en aérien. “Ce n’est pas tout de poser une canalisation. Il faut maintenant raccorder les usagers en eau potable. Une bonne moitié est déjà faite, mais il en reste”, précise Fabrice Reboa. Deux points spécifiques nécessiteront un retour des équipes sur place : les ponts de Grigione et de Miomu, situés au-dessus des plages.
À cause de leur configuration étroite et de leur proximité avec des zones fréquentées l’été, ces travaux ne peuvent pas être menés durant la haute saison touristique. “Les autorisations de voirie s’arrêtent pendant l’été, c’est normal. Et on ne peut pas intervenir sur des ponts alors qu’il y a des baigneurs en dessous. On reviendra à partir de septembre, peut-être de nuit, pour minimiser les perturbations.” Malgré cette dernière étape, la partie la plus lourde et contraignante du chantier est terminée.
Ce vendredi, une fois la pose d'une bande d'enrobé sur la partie de la chaussée qui a fait l'objet des travaux, la circulation sur la route du Cap Corse sera entièrement rétablie, “sans feux, sans barrières, sans entreprise et sans intervention”.