Un réseau cyclable de 100 km pour relier Bastia à Vescovato

Rédigé le 11/06/2025
Léana Serve

Un itinéraire cyclable de près de 100 kilomètres pourrait bientôt relier Bastia à Vescovato. Ce projet, soutenu par l’État dans le cadre du CRTE, vise à renforcer les connexions entre la CAB et Marana Golo tout en encourageant la mobilité durable.

Ce mardi, Louis Pozzo di Borgo, président de la CAB, Jean Dominici, président de Marana Golo, et Michel Prosic, préfet de Haute-Corse, ont signé l’avenant du contrat de réussite de la transition écologique (CRTE) du Grand Bastia.

Et si l’on pouvait, demain, rejoindre Bastia à Vescovato à vélo, en toute sécurité ? C’est l’ambition portée par la communauté d’agglomération de Bastia (CAB) et la communauté de communes Marana Golo. Ce mardi, les deux intercommunalités ont officialisé leur collaboration avec l’État pour faire avancer ce projet, en signant un avenant au contrat de réussite de la transition écologique (CRTE) du Grand Bastia.

Créé il y a cinq ans, le CRTE permet de soutenir les collectivités dans des projets liés à la transition écologique : rénovation énergétique, gestion de l’eau ou mobilité durable. C’est dans ce cadre qu’est inscrite la création d’un vaste réseau cyclable de près de 100 km, destiné à relier Bastia à Vescovato.

Le projet découle d’une étude menée l’an dernier, après que les deux collectivités ont été retenues dans le cadre de l’appel à projets national. “Nous avons été lauréats d’un appel à projets lancé par l’ADEME et baptisé AVELO 2, qui nous a permis de faire un diagnostic du territoire et d’élaborer un plan d’action pour construire un maillage à l’échelle de l’intercommunalité”, explique Julia Pelliccia, cheffe de projet CRTE à la communauté de communes Marana Golo. “L’objet du réseau de pistes cyclables, tel qu’il a été conçu, prévoit des connexions avec les territoires limitrophes. Il sera en continuité du réseau prévu par la CAB, pour rejoindre l'intercommunalité suivante, en descendant vers le sud.”
 

À travers ce projet, les intercommunalités entendent renforcer les liens entre leurs territoires et leurs habitants. “L’itinéraire est évident”, lance Louis Pozzo di Borgo. “Il s’agit du cordon lagunaire de la route de la Marana, puisque quelques sections de voies douces vont être lancées sur Bastia, avec un cheminement quasiment créé, et qu’il ne restera plus qu’à le sécuriser et à l’améliorer. C’est un point d’accord très important avec les élus de Marana Golo, parce que c’est la connexion logique d’un territoire. Beaucoup d’habitants sur le cordon lagunaire sont aujourd’hui en manque de transports, que ce soit de transports en commun ou de liaisons sécurisées, et ce projet répondra à tous les enjeux.” Le montant prévisionnel du projet pour le territoire de Marana Golo s’élève à 16 millions d’euros, et 70 % sont sollicités dans le cadre du plan de transformation et d’investissement pour la Corse.
 

Développer la mobilité douce
Le projet de pistes cyclables s’inscrit dans une volonté plus large de développer les mobilités douces sur le territoire, un pan essentiel de la transition écologique. “Les deux structures intercommunales ont négocié avec l'État pour prendre en compte tous les sujets qui concernent la transition écologique, notamment tous les sujets de mobilité douce. On retrouve des programmes qui doivent permettre d’aller du nord de Bastia jusqu'au sud de la communauté de communes, et c'est un contrat qui est important pour l'État et pour les collectivités. L'ambition que l'on a à travers cette contractualisation, c'est de donner l'exemple parce qu'il est important que les collectivités publiques s'investissent et montrent ce qui peut être fait”, précise le préfet de Haute-Corse. 

Dans cette dynamique, les élus entendent aussi renforcer l’offre de transports en commun. “Nous devons nous projeter, notamment sur les mobilités douces, mais aussi les mobilités type transports en commun. Nous pourrions rêver, via des vélos assistance électrique notamment, de partir de l'aéroport de Bastia-Poretta, pour aller jusqu'au centre de Bastia, mais aussi de pouvoir prolonger les parcours de promenade”, détaille le président de la CAB. Du côté de Marana Golo, l’intermodalité est également un enjeu fort. “La politique de la mobilité de la communauté de communes prévoit un réseau de transports qui soit adapté à tous les usages, et qui s'appuie sur une architecture, sur une colonne vertébrale : les voies ferrées. La mobilité ne peut pas être pensée à l'échelle simple d'un territoire, parce que les gens ne s'arrêtent pas aux limites d’une communauté de communes quand ils se déplacent”, explique Julia Pelliccia.